La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a adressé une lettre au Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dans laquelle elle a appelé à une intervention urgente pour mettre fin à ce qu’elle qualifie d’«exclusion injustifiée» de la concertation menée par le ministère de la Santé et de la protection sociale autour du projet de décret relatif à la nouvelle procédure de fixation des prix des médicaments au Maroc.
La Confédération a, par ailleurs, mis en garde contre les répercussions graves que ce projet pourrait avoir sur la stabilité du secteur officinal, notamment dans les zones fragiles, où de nombreuses pharmacies risquent la faillite.
La Confédération a, par ailleurs, mis en garde contre les répercussions graves que ce projet pourrait avoir sur la stabilité du secteur officinal, notamment dans les zones fragiles, où de nombreuses pharmacies risquent la faillite.
Un dialogue évincé, une crise annoncée
Dans sa correspondance datée de mardi dernier, la Confédération déplore que le projet récemment présenté par le ministère de la Santé n’ait pas tenu compte des propositions qu’elle avait soumises, pourtant jugées réalistes, fondées scientifiquement et en phase avec les défis actuels du secteur pharmaceutique. Elle considère cette mise à l’écart comme contraire aux principes de concertation et de dialogue garantis par la Constitution et réaffirmés dans les Discours Royaux.
Un équilibre ignoré entre accessibilité, viabilité économique et couverture sociale
La Confédération souligne avoir participé de manière responsable à l’important chantier de révision des prix des médicaments, en soumettant des contributions visant à concilier le pouvoir d’achat des citoyens, la pérennité du réseau officinal et le contrôle des dépenses des caisses d’assurance maladie, dans le cadre de la généralisation de la couverture sanitaire. Elle regrette que le nouveau projet de décret n’adopte pas une approche globale capable d’assurer à la fois justice, efficacité et stabilité du système du médicament. En se focalisant sur un seul aspect du dossier tarifaire, le texte risquerait, selon elle, de provoquer la fermeture massive de pharmacies, aggravant ainsi la précarité d’un secteur déjà fragilisé économiquement.
Appel à un dialogue responsable et à l'application des engagements passés
Face à cette situation préoccupante, la Confédération sollicite ainsi du Chef du gouvernement d'intervenir en urgence pour mettre fin aux décisions unilatérales du ministère de la Santé et de relancer un dialogue sérieux et ouvert, prenant en considération les propositions constructives émanant du terrain. Elle appelle également à la mise en œuvre des engagements pris sous l’égide de l’ancien ministre de la Santé, notamment ceux liés au dossier revendicatif des pharmaciens, qui, selon ses dires, restent lettre morte, accentuant la crise et dégradant davantage les conditions du secteur.
Garantir la stabilité du secteur pour préserver la sécurité médicamenteuse
La Confédération insiste enfin sur le fait que la stabilité du secteur des pharmacies constitue un pilier fondamental de la sécurité médicamenteuse nationale, et qu’elle est essentielle pour assurer un accès équitable, régulier et de qualité aux soins dans toutes les régions du Royaume.
