Si la réforme de l’éducation n’a pas progressé de manière optimale, c’est principalement en raison de l’absence d’un cadre de référence pour la mener à bien. Telle est la principale explication donnée par des experts en éducation ayant pris part à une conférence organisée par le site d’information «Alyaoum 24» en partenariat avec l’association «Amaquen» sous le thème «Le référentiel de la loi et le changement de politique».
Ainsi, comme le souligne Abdennasser Naji, président de l’association «Amaquen», depuis l’indépendance et jusqu’à l’adoption de la Charte nationale de l’éducation et de la formation, le paysage éducatif a été marqué par des réformes adossées à des approches limitées dans le temps, souvent inscrites dans des plans quinquennaux ou triennaux, ou encore liées aux programmes des gouvernements successifs qui, une fois en place, entamaient des réformes qui étaient parfois en rupture avec les réformes précédentes. Et cette absence de fil conducteur des réformes explique en grande partie, selon M. Naji, leur échec, faute d’accumulation, mais aussi en raison des choix opérés par certains gouvernements, qui étaient en totale contradiction avec ceux mis en œuvre par les gouvernements précédents. Le temps éducatif est, comme le souligne M. Naji, beaucoup plus étendu que le temps politique, qui est généralement court et dure le temps d’un mandat gouvernemental, c’est-à-dire cinq ans. Or une réforme doit s’inscrire dans la durée et ne doit pas être interrompue par l’arrivée d’un nouveau gouvernement, dit-il.
Par ailleurs, l’adoption de la Charte nationale de l’éducation et de la formation en 1999, qui était censée annoncer la transition vers une réforme décennale, ne s’est malheureusement pas accompagnée d’un changement des politiques publiques en matière d’éducation sous le gouvernement de l’alternance, affirme le président de l’association Amaquen, ajoutant que cette Charte n’a pas été utilisée comme point de repère pour la réforme, et qu’il y a eu des tiraillements entre ceux qui y ont puisé des éléments conformes à leurs propres orientations et ceux qui s’en sont complètement affranchis.
Mais les impacts des réformes successives sont restés en deçà des attentes, relève-t-il, imputant cette situation à l’absence d’un cadre réglementaire servant de référence à leur mise en œuvre. C’est pourquoi, poursuit-il, on a insisté pour qu’une recommandation incluse dans la Charte nationale de l’éducation et de la formation soit reprise dans la Vision stratégique 2015-2030 pour qu’elle devienne une loi-cadre et cette loi-cadre a effectivement vu le jour en 2019, prévoyant un délai de trois ans pour l’élaboration de tous les textes d’application connexes. Donc en 2022, on était censé avoir tout l’arsenal de textes pour appliquer cette loi. Le précédent gouvernement de Saâd Eddine El Othmani avait préparé un plan législatif, et le comité supérieur présidé par le Chef du gouvernement et comprenant 18 départements ministériels, prévus par cette loi s’est réuni à deux ou trois reprises. Mais ce comité a été mis à l’arrêt sous l’actuel gouvernement et n’a, à ce jour, tenu aucune réunion, note M. Samadi. Par conséquent, fait-il remarquer, de la logique d’une réforme intégrée entre 18 départements ministériels, on est passé à celle d’une réforme compartimentée où chaque ministre travaille selon sa propre logique et son propre agenda.
Et l’ancien secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’ajouter que tant que les textes d’application de cette loi-cadre n’auront pas encore vu le jour, celle-ci restera tout simplement gelée. «De ce fait, on ne peut en aucun cas prétendre que la loi-cadre n’a pas atteint ses objectifs, étant donné que les textes d’application y afférents se font toujours attendre», a-t-il conclu.
Ainsi, comme le souligne Abdennasser Naji, président de l’association «Amaquen», depuis l’indépendance et jusqu’à l’adoption de la Charte nationale de l’éducation et de la formation, le paysage éducatif a été marqué par des réformes adossées à des approches limitées dans le temps, souvent inscrites dans des plans quinquennaux ou triennaux, ou encore liées aux programmes des gouvernements successifs qui, une fois en place, entamaient des réformes qui étaient parfois en rupture avec les réformes précédentes. Et cette absence de fil conducteur des réformes explique en grande partie, selon M. Naji, leur échec, faute d’accumulation, mais aussi en raison des choix opérés par certains gouvernements, qui étaient en totale contradiction avec ceux mis en œuvre par les gouvernements précédents. Le temps éducatif est, comme le souligne M. Naji, beaucoup plus étendu que le temps politique, qui est généralement court et dure le temps d’un mandat gouvernemental, c’est-à-dire cinq ans. Or une réforme doit s’inscrire dans la durée et ne doit pas être interrompue par l’arrivée d’un nouveau gouvernement, dit-il.
Par ailleurs, l’adoption de la Charte nationale de l’éducation et de la formation en 1999, qui était censée annoncer la transition vers une réforme décennale, ne s’est malheureusement pas accompagnée d’un changement des politiques publiques en matière d’éducation sous le gouvernement de l’alternance, affirme le président de l’association Amaquen, ajoutant que cette Charte n’a pas été utilisée comme point de repère pour la réforme, et qu’il y a eu des tiraillements entre ceux qui y ont puisé des éléments conformes à leurs propres orientations et ceux qui s’en sont complètement affranchis.
Dans l’attente des textes d’application de la loi-cadre 51-17
Pour sa part, l’ancien secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Khalid Samadi, considère qu’il y a eu une certaine accumulation de réformes, ce qui explique qu’aujourd’hui les effectifs d’élèves dans les écoles marocaines sont de 9 millions, alors qu’au début du millénaire ils étaient bien moins nombreux, et que le nombre d’étudiants dans les universités est de 1,2 million, alors qu’au début du millénaire ils étaient 400.000, avec tout ce que cela implique en termes de ressources financières et humaines, d’équipements et de structures mises en place.Mais les impacts des réformes successives sont restés en deçà des attentes, relève-t-il, imputant cette situation à l’absence d’un cadre réglementaire servant de référence à leur mise en œuvre. C’est pourquoi, poursuit-il, on a insisté pour qu’une recommandation incluse dans la Charte nationale de l’éducation et de la formation soit reprise dans la Vision stratégique 2015-2030 pour qu’elle devienne une loi-cadre et cette loi-cadre a effectivement vu le jour en 2019, prévoyant un délai de trois ans pour l’élaboration de tous les textes d’application connexes. Donc en 2022, on était censé avoir tout l’arsenal de textes pour appliquer cette loi. Le précédent gouvernement de Saâd Eddine El Othmani avait préparé un plan législatif, et le comité supérieur présidé par le Chef du gouvernement et comprenant 18 départements ministériels, prévus par cette loi s’est réuni à deux ou trois reprises. Mais ce comité a été mis à l’arrêt sous l’actuel gouvernement et n’a, à ce jour, tenu aucune réunion, note M. Samadi. Par conséquent, fait-il remarquer, de la logique d’une réforme intégrée entre 18 départements ministériels, on est passé à celle d’une réforme compartimentée où chaque ministre travaille selon sa propre logique et son propre agenda.
Et l’ancien secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’ajouter que tant que les textes d’application de cette loi-cadre n’auront pas encore vu le jour, celle-ci restera tout simplement gelée. «De ce fait, on ne peut en aucun cas prétendre que la loi-cadre n’a pas atteint ses objectifs, étant donné que les textes d’application y afférents se font toujours attendre», a-t-il conclu.