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Médecins libéraux : un conseil national ce dimanche sous le signe de la contestation

C’est dans un climat tendu que les médecins du secteur libéral s’apprêtent à se réunir ce dimanche à Casablanca. Leur syndicat national a convoqué un conseil élargi pour dénoncer le blocage qui paralyse la profession depuis plusieurs années. Entre le report jugé illégal des élections de l’Ordre national, l’absence de révision de la loi 08.12 et le mutisme des autorités face aux revendications du secteur, les praticiens libéraux estiment que leur voix est marginalisée, alors même qu’ils «représentent plus de la moitié du corps médical au Maroc».

Le Syndicat national des médecins du secteur libéral tiendra ce dimanche à Casablanca son Conseil national élargi, dans un contexte marqué par une effervescence syndicale croissante au sein du corps médical. Cette réunion intervient sur fond du report jugé «illégal» des élections du Conseil de l’Ordre national des médecins, suspendues depuis près de trois ans. Une situation qui a prolongé le mandat des instances actuelles, dont la légitimité est aujourd’hui largement remise en cause.

Un report des élections contesté

«Les élections devaient se tenir normalement en décembre 2022. Nous ne comprenons donc pas l’intervention du gouvernement pour le report de ces élections qui concernent pourtant une instance professionnelle indépendante», déclare Ahmed Benboujida, président du Syndicat national des médecins du secteur public. Selon M. Benboujida, ce retard pénalise directement les médecins du secteur privé, déjà confrontés à de nombreux dysfonctionnements : concurrence de la médecine illégale, absence de révision du tarif de référence figé depuis 19 ans, exclusion du chantier de la protection sociale et absence totale de dialogue sur leur cahier revendicatif.
«Le gouvernement considère que la seule partie légitime avec laquelle il peut négocier est l’Ordre national. Or ce dernier a perdu toute légitimité depuis la fin de son mandat. Nous sommes donc dans une situation de blocage», déplore-t-il. Au-delà de cette crise institutionnelle, le syndicat pointe également l’exclusion des médecins libéraux de la révision de la loi 08.12, alors même qu’ils représentent plus de la moitié du corps médical au Maroc. Ce texte est pourtant considéré comme un pilier majeur pour l’avenir de la profession et la structuration du système de santé.

Un conclave aux enjeux majeurs

C’est dire que le conclave de ce dimanche présente des enjeux majeurs pour les médecins libéraux. D’après M. Benboujida, les travaux du conseil national élargi seront centrés sur deux axes principaux. Il s’agit en premier lieu des élections professionnelles : le syndicat réclame la tenue urgente d’élections transparentes aux conseils régionaux et au conseil national, sur la base d’un scrutin sectoriel. Ce système, explique-t-il, permettrait aux médecins du secteur libéral d’élire leurs propres représentants, en tenant compte des spécificités de leur exercice. Le deuxième point inscrit à l’ordre du jour est la révision de la loi 08.12 : le syndicat exige l’implication effective des représentants des médecins libéraux dans toute réforme ou amendement du texte, afin de protéger leurs droits et de consolider leur rôle professionnel dans l’organisation sanitaire nationale.

Le Syndicat national appelle ainsi l’ensemble des médecins libéraux à participer massivement aux travaux de ce Conseil. Pour ces professionnels, seule l’unité et la mobilisation collective permettront d’imposer des recommandations fortes et légitimes, capables de préserver leurs droits et de défendre la dignité de la profession.
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