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Résolution 2797: aux origines d’une victoire diplomatique charnière (Débat HEM)

À la suite de l’adoption historique de la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies, la question du Sahara marocain passe à une nouvelle phase, celle de la consécration de la reconnaissance internationale, l’option référendaire étant définitivement écartée par le Conseil de sécurité. Dans ce contexte favorable au Maroc, l’École supérieure de management a organisé, mercredi à Rabat, une table ronde consacrée à l’analyse des derniers développements de ce dossier et des défis qu’il convient de relever pour consolider les acquis engrangés. L’événement a permis de mettre en lumière non seulement la pertinence de l’approche diplomatique suivie par le Maroc, mais également la nécessité d’une mobilisation accrue pour clore définitivement cette affaire que le Maroc s’est vu imposer depuis plus de 50 ans.

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À la faveur d’une Diplomatie Royale sereine, pragmatique et méthodique, le Maroc multiplie les succès dans la défense de son intégrité territoriale. Réunis mercredi à Rabat autour d’une table ronde dédiée aux derniers développements de la question du Sahara marocain à la lumière de la résolution 2797, des experts, des universitaires et d’anciens diplomates ont souligné la solidité du cap diplomatique fixé par le Royaume et l’ampleur des acquis récemment enregistrés, tant au niveau continental qu’international. Organisée par l’École supérieure de management (HEM), cette rencontre a mis en avant la prééminence du Plan d’autonomie proposé par le Maroc comme solution réaliste et durable pour mettre fin à ce conflit artificiel, tout en renforçant la position du Royaume dans les équilibres régionaux et mondiaux.

Un tournant diplomatique

Pour le professeur Tajeddine El Houssaïni, la résolution 2797 marque un véritable «tournant» puisqu’elle consacre une réalité désormais difficilement contestable: la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud. Pour lui, l’Algérie, qui s’attendait à un veto de la Chine ou de la Russie, a déchanté. Et selon cet universitaire, la dynamique diplomatique enclenchée par le Maroc – particulièrement depuis 2015 sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – est pour beaucoup dans la posture de ces deux puissances.



Il a rappelé à ce titre l’établissement d’un partenariat stratégique approfondi avec la Russie en 2016, ainsi que la signature de la Convention du Plan de la mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route entre le Maroc et la Chine en 2022.

Le réalisme prend le dessus

De son côté, Samir Bennis, ancien conseiller aux Nations unies et directeur du journal «World Press», est revenu sur le cheminement qui a conduit à la reconnaissance de la pertinence de l’initiative marocaine. L’intervenant a rappelé dans ce sens que la résolution 1754 adoptée le 30 avril 2007 fut la première à qualifier l’initiative marocaine de proposition sérieuse et crédible pour résoudre le différend, marquant ainsi un recul progressif de l’option référendaire.

Ainsi et depuis l’adoption de cette résolution, une série d’indicateurs montrait déjà l’ouverture du Conseil de sécurité à la proposition marocaine d’autonomie, sachant néanmoins que le tournant est intervenu en 2013 avec la résolution 2440, qui a consacré de manière explicite le rôle de l’Algérie en tant que partie prenante au conflit, changeant radicalement la dynamique diplomatique. Ce changement s’est accompagné d’une offensive diplomatique marocaine tous azimuts, ayant permis finalement de gagner des soutiens supplémentaires et non des moindres.

Aujourd’hui, avec la consolidation de la position marocaine sur le plan juridique grâce à l’adoption de la résolution 2797, l’heure est désormais à l’action stratégique en vue de reserrer l’étau autour de l’Algérie et d’accentuer son isolement international s’agissant de ce dossier. Pour cet expert, il est temps de mobiliser le soutien d’un large nombre d’États en vue de présenter un projet de décision visant à retirer la question du Sahara marocain de la Quatrième Commission des Nations unies prévue en octobre prochain.

Cinq tentatives infructueuses

Hassan Abdelkhalek, ancien ambassadeur du Maroc à Alger, a livré une lecture historique du dossier du Sahara qui selon lui a fait l’objet de cinq grandes tentatives de règlement onusien. La première remonte à 1991, avec le plan de résolution 690 qui avait buté sur l’opération d’identification des électeurs au référendum d’autodétermination, que l’ONU elle-même a fini par juger irréalisable. Les initiatives successives portées par l’envoyé spécial James Baker – à savoir l’accord-cadre, le plan de partition ou encore le plan de paix – ont, elles aussi, échoué, soit en raison de manœuvres d’obstruction, soit faute d’unanimité. Ainsi, face à ces impasses, les Nations unies ont fini par appeler à une solution «réaliste, consensuelle et applicable». C’est dans ce cadre que le Maroc a présenté, le 11 avril 2007, son initiative d’autonomie, qui a fait son chemin graduellement pour s’imposer en fin de compte, malgré les tentatives répétées de l’Algérie de la torpiller.
Avec l’adoption de la résolution 2797, M. Abdelkhalek estime qu’une nouvelle étape est franchie: l’initiative marocaine est désormais consacrée en tant qu’option onusienne. La résolution mentionne six fois l’autonomie et cinq fois les «parties prenantes», reconnaissant ainsi implicitement le rôle de l’Algérie dans l’enlisement de ce conflit alors qu’elle s’obstine à décliner toute responsabilité. Pour cet ancien diplomate, c’est une prouesse pour le Maroc. «Le Maroc se trouve désormais dans une position diplomatique confortable, mais doit demeurer vigilant et poursuivre la mobilisation internationale pour que les futures négociations portent exclusivement sur l’autonomie sous souveraineté marocaine», tient-t-il à souligner.

La diplomatie des alliances

Pour l’ancien ministre et ancien président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, ces percées diplomatiques ont été rendues possibles grâce à une Diplomatie Royale dont les caractéristiques distinctives sont la sérénité, la constance et la vision de long terme. Il a rappelé à ce titre les tournées africaines du Souverain, le retour du Royaume au sein de l’Union africaine et l’ouverture sur l’Amérique latine, autant de choix qui ont permis au Maroc de consolider des alliances basées sur des partenariats gagnant gagnant et d’ouvrir la voie à des soutiens nouveaux à la cause nationale, y compris dans les zones considérées jadis comme des fiefs du polisario.

De même, a-t-il ajouté, le progrès du Maroc en matière de droits de l’Homme, d’égalité femmes-hommes ainsi que les réformes constitutionnelles audacieuses ont renforcé la crédibilité du Royaume sur la scène mondiale et poussé nombre de pays à reconsidérer leur attitude vis-à-vis de ce dossier. Parallèlement, les provinces du Sud ont connu une transformation profonde portée par les grands chantiers de développement, ce qui a permis de contrecarrer la propagande algérienne qui présente ces territoires comme des zones marginalisées.

Renforcer l’adhésion internationale

Enfin, Salma Benaziz, présidente de la Commission des affaires étrangères à la Chambre des représentants, a souligné que la mise en œuvre du Plan d’autonomie nécessitait une mobilisation collective incluant partis politiques, Parlement, société civile, chercheurs et jeunes. Selon elle, la phase actuelle n’est pas la fin du processus, mais le début de la consolidation des acquis et du renforcement de la reconnaissance internationale de l’initiative marocaine comme solution définitive au conflit. Elle a rappelé que le Discours Royal du 31 octobre 2025 a constitué une étape charnière marquant un soutien international franc à la thèse marocaine, celle du compromis et du réalisme. Cette dynamique reflète, selon elle, une conviction globale: l’autonomie sous souveraineté marocaine s’impose comme l’unique option réaliste et durable.

Au terme de cette rencontre, une conviction forte se dégage: l’année diplomatique qui s’ouvre constitue un moment décisif pour le Maroc. L’échéance d’octobre prochain, avec la tenue de la Quatrième Commission des Nations unies, représente bien plus qu’un rendez-vous procédural. Elle s’impose comme une opportunité historique pour consolider la dynamique enclenchée par la résolution 2797 et faire valoir, de manière claire, la légitimité des droits du Maroc sur ses territoires sahariens. En préparant la présentation d’un projet de décision visant à retirer définitivement la question du Sahara marocain de la liste des territoires non autonomes, le Maroc ouvrira une autre brèche dans le récit fallacieux des adversaires du Maroc et mettra potentiellement fin aux chimères des séparatistes.

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