Le Matin : L’intégration économique régionale est un facteur d’unité. Et le Maroc semble jouer cette carte pour favoriser une solution politique au conflit autour du Sahara. Pensez-vous que cette approche portera ses fruits ?
Dr Talal Cherkaoui : L’intégration économique régionale joue un rôle crucial dans la promotion de l’unité et de la stabilité dans les régions en proie à des conflits, notamment pour le Maroc, en tant que moyen de clôturer définitivement le dossier du Sahara marocain. Depuis son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a placé l’Afrique au cœur de sa politique étrangère, en se concentrant sur le développement et la coopération économique et humaine et sur une démarche «win-win» avec ses partenaires africains. Pour rappel, cette vision a été intégrée dans la Constitution de 2011, où le Maroc s’est engagé à «consolider les relations de coopération et de solidarité avec les peuples et les pays d’Afrique, notamment les pays subsahariens et du Sahel».
Cela s’est renforcé avec le retour du Maroc à l’Union africaine en 2017. Depuis cette date, le Royaume a lancé plusieurs initiatives visant à renforcer l’intégration économique dans la région, notamment l’Initiative Royale qui vise à donner aux pays du Sahel un accès à l’océan Atlantique ou encore le projet du Gazoduc Maroc-Nigeria, qualifié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche Verte de projet «stratégique» et comme un levier d’intégration régionale visant à réunir les conditions d’un décollage économique commun et à enclencher une dynamique propice au développement de la bande atlantique de l’Afrique.
Parmi tous les signataires du projet du Gazoduc Maroc-Nigeria, seuls le Nigeria et la Mauritanie reconnaissent encore officiellement la pseudo-rasd. Le Nigeria, principal fournisseur de ce gazoduc, semble se rapprocher de plus en plus du Maroc, notamment en raison de l’importance dudit projet. À titre de rappel, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé une invitation au Président nigérian, M. Bola Tinubu, pour effectuer une visite officielle au Maroc. Peut-être que ce momentum mènera à une reconnaissance de la marocanité du Sahara, ou du moins à des discussions approfondies à ce sujet.
En ce qui concerne la Mauritanie, considérée par le Maroc comme «un acteur clé» dans les grands projets économiques bénéfiques pour les pays du Sahel, la situation est un peu plus complexe, en raison des interférences de l’Algérie. Fraîchement élue à la tête de l’Union africaine, la Mauritanie joue un rôle crucial dans ces deux projets majeurs, à savoir le Gazoduc et l’Initiative Atlantique Royale. Pour ce qui est des autres signataires, la quasi-totalité d’entre eux ont ouvert un consulat dans les provinces du Sud, notamment le Togo, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie et le Sénégal. L’intégration économique régionale porte bien ses fruits dans la promotion de la paix et de la stabilité dans les régions en conflit. Le Maroc semble reconnaître l’importance de cette approche et s’engage activement dans des initiatives visant à renforcer la coopération et le développement dans la région. Bien que les défis à relever soient nombreux, il est possible que cette stratégie contribue à favoriser une solution politique durable au conflit autour du Sahara.
Le Maroc table sur deux projets d’envergure pour ce faire : le Gazoduc et l’Initiative Royale pour le Sahel. Comment ces deux projets peuvent-ils conforter la position du Maroc s’agissant de son intégrité territoriale ? Quelle est par ailleurs la dimension géostratégique de ces deux projets ?
Les projets du Gazoduc Maroc-Nigeria et de l’Initiative Royale pour le Sahel ne se limitent pas simplement à des initiatives économiques et infrastructurelles, mais ils revêtent également une dimension géostratégique majeure qui pourrait considérablement renforcer la position du Maroc en ce qui concerne son intégrité territoriale. Tout d’abord, le Gazoduc Maroc-Nigeria (dont le coût est estimé à 25 milliards de dollars) est un projet d’envergure qui offre ainsi une voie de transit énergétique majeure à travers plusieurs pays d’Afrique atlantique. Cette infrastructure d’approvisionnement énergétique pourrait non seulement avoir des intérêts financiers, mais aussi permettre au Maroc de renforcer ses liens économiques avec les pays traversés par le gazoduc, y compris ceux du Sahel. En consolidant ces liens économiques, le Maroc pourrait potentiellement accroître son influence politique dans la région, ce qui pourrait jouer en faveur de son intégrité territoriale.
De même, l’Initiative Royale pour le Sahel, qui vise à permettre l’accès à l’Atlantique pour les pays enclavés de cette région, est une manifestation concrète de l’engagement du Maroc envers le développement de l’Afrique. En facilitant le commerce et les échanges entre les pays du Sahel et le reste du monde via l’océan Atlantique, cette initiative pourrait stimuler la croissance économique et la stabilité dans la région. En conséquence, le Maroc pourrait consolider ses relations avec ces pays et gagner en crédibilité en tant que partenaire de développement fiable.
En termes de dimension géostratégique, ces projets offrent au Maroc une plateforme pour renforcer sa position en tant qu’acteur régional clé dans la région de l’Afrique atlantique. En facilitant le commerce et particulièrement les échanges énergétiques avec les pays voisins, le Maroc a la possibilité de consolider sa position en tant que hub économique régional, ce qui permettrait aux provinces du Sud de jouer un rôle essentiel, notamment grâce à leurs infrastructures, telles que le futur port de Dakhla Atlantique, dont la livraison est prévue en 2028. De plus, en favorisant la stabilité et le développement dans le Sahel, le Maroc pourrait jouer un rôle de médiateur et de facilitateur dans les questions de sécurité et de développement, renforçant ainsi son influence et sa légitimité dans la région.
Ce point de vue a notamment été partagé lors de la première conférence de politique de la Coalition pour l’autonomie au Sahara (AUSACO), qui s’est tenue le jeudi 29 février à Dakhla. Lors de cet événement, les participants ont salué les efforts déployés par le Royaume, dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud, visant à faire de la région une passerelle entre le Maroc, l’Afrique et les autres continents.
Contrairement à l’Algérie qui s’obstine à exacerber les rivalités et les hostilités dans la région, le Maroc œuvre pour une croissance et une prospérité partagée. Comment le Maroc peut-il mettre à profit son retour à l’UA pour promouvoir son approche ?
La comparaison entre l’approche de l’Algérie et celle du Maroc en matière de relations régionales et de diplomatie révèle des stratégies contrastées, mettant en lumière les divergences d’approche et les conséquences qui en découlent. Tout d’abord, le Maroc adopte une approche axée sur la coopération et le développement régional, comme le démontre son initiative visant à renforcer les liens avec la Mauritanie pour favoriser la croissance économique et la prospérité partagée. En effet, le Maroc œuvre à renforcer ses relations avec ses voisins, notamment, comme dit précédemment, en facilitant l’accès des pays sahéliens à l’Atlantique, grâce à des projets d’infrastructures et de développement. Cette stratégie contribue à promouvoir la stabilité dans la région, favorisant ainsi un environnement propice à la croissance économique et à la coopération régionale.
En revanche, l’Algérie semble adopter une approche plus conflictuelle et isolationniste, comme en témoignent ses actions visant à exacerber les tensions régionales et à susciter des conflits. Par exemple, l’Algérie tente de déstabiliser ses voisins en soutenant des groupes rebelles et en intervenant dans leurs affaires intérieures, comme en témoignent ses actions au Mali et en République démocratique du Congo. De plus, l’Algérie semble s’acharner à entretenir des conflits longs, coûteux et surtout stériles, comme le dossier du Sahara marocain. Cette approche antagoniste de l’Algérie, caractérisée par ses tentatives de manipulation et d’ingérence dans les affaires de ses voisins, a des répercussions négatives sur la stabilité régionale et entrave le développement économique et social. Car en privilégiant les rivalités et les hostilités au détriment de la coopération et de la diplomatie constructive, l’Algérie compromet les perspectives de croissance et de prospérité partagée dans la région.
Le Maroc peut tirer parti de son retour à l’Union africaine (UA) pour promouvoir son approche axée sur une croissance et une prospérité partagée en mettant en œuvre plusieurs initiatives clés. En effet, le Maroc devrait continuer à mettre en avant sa Vision Royale de l’action africaine commune, qui met l’accent sur la paix, la stabilité et le développement multidimensionnel en Afrique. Cette vision devrait être communiquée et partagée à travers le continent, mettant en valeur les actions concrètes déjà entreprises dans des domaines tels que la santé, l’éducation, la formation, la paix et la stabilité, ainsi que les investissements socio-économiques. En outre, le Maroc peut capitaliser sur des projets phares tels que le mégaprojet du Gazoduc Nigeria-Maroc et la présence du Groupe OCP dans plusieurs pays africains pour démontrer son engagement envers une croissance économique partagée. Ces projets peuvent servir d’exemples de coopération et d’investissement mutuellement bénéfiques pour les pays africains.
Le Maroc devrait également continuer à intensifier ses efforts de coopération Sud-Sud, en partageant son expérience et son expertise avec d’autres pays africains dans divers domaines. Cela renforcerait les liens et favoriserait le développement économique et social à travers le continent. Enfin, le Maroc devrait utiliser sa présence active au sein de l’UA pour défendre les intérêts de l’Afrique et promouvoir des politiques qui favorisent une croissance inclusive et durable. Cela pourrait se faire en participant activement aux organes de l’UA, en soutenant des initiatives telles que la sécurité alimentaire et la lutte contre les changements climatiques, et en renforçant son engagement envers la jeunesse africaine.
En conclusion, l’intégration économique régionale émerge comme un outil puissant pour favoriser l’unité et la stabilité, comme en témoigne l’engagement du Maroc dans des initiatives telles que le Gazoduc Maroc-Nigeria et l’Initiative Royale pour le Sahel. Ces projets ne se limitent pas à des bénéfices économiques, mais portent également une dimension géostratégique significative qui renforce la position du Maroc en matière d’intégrité territoriale et de diplomatie régionale. En exploitant son retour à l’Union africaine, le Maroc peut promouvoir une approche axée sur la coopération et le développement partagé, se distinguant ainsi de l’approche conflictuelle de son voisin de l’Est. En capitalisant sur ses projets phares et en intensifiant sa coopération Sud-Sud, le Maroc peut consolider ses liens avec les pays africains et jouer un rôle de premier plan dans la promotion de la paix, de la stabilité et de la prospérité sur le continent. Bien que des défis subsistent, l’engagement continu du Maroc en faveur de l’intégration économique régionale et de la diplomatie constructive offre des perspectives encourageantes pour une résolution durable du conflit autour du Sahara marocain, et pour la promotion d’une croissance inclusive et durable en Afrique.
Dr Talal Cherkaoui : L’intégration économique régionale joue un rôle crucial dans la promotion de l’unité et de la stabilité dans les régions en proie à des conflits, notamment pour le Maroc, en tant que moyen de clôturer définitivement le dossier du Sahara marocain. Depuis son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a placé l’Afrique au cœur de sa politique étrangère, en se concentrant sur le développement et la coopération économique et humaine et sur une démarche «win-win» avec ses partenaires africains. Pour rappel, cette vision a été intégrée dans la Constitution de 2011, où le Maroc s’est engagé à «consolider les relations de coopération et de solidarité avec les peuples et les pays d’Afrique, notamment les pays subsahariens et du Sahel».
Cela s’est renforcé avec le retour du Maroc à l’Union africaine en 2017. Depuis cette date, le Royaume a lancé plusieurs initiatives visant à renforcer l’intégration économique dans la région, notamment l’Initiative Royale qui vise à donner aux pays du Sahel un accès à l’océan Atlantique ou encore le projet du Gazoduc Maroc-Nigeria, qualifié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche Verte de projet «stratégique» et comme un levier d’intégration régionale visant à réunir les conditions d’un décollage économique commun et à enclencher une dynamique propice au développement de la bande atlantique de l’Afrique.
Parmi tous les signataires du projet du Gazoduc Maroc-Nigeria, seuls le Nigeria et la Mauritanie reconnaissent encore officiellement la pseudo-rasd. Le Nigeria, principal fournisseur de ce gazoduc, semble se rapprocher de plus en plus du Maroc, notamment en raison de l’importance dudit projet. À titre de rappel, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé une invitation au Président nigérian, M. Bola Tinubu, pour effectuer une visite officielle au Maroc. Peut-être que ce momentum mènera à une reconnaissance de la marocanité du Sahara, ou du moins à des discussions approfondies à ce sujet.
En ce qui concerne la Mauritanie, considérée par le Maroc comme «un acteur clé» dans les grands projets économiques bénéfiques pour les pays du Sahel, la situation est un peu plus complexe, en raison des interférences de l’Algérie. Fraîchement élue à la tête de l’Union africaine, la Mauritanie joue un rôle crucial dans ces deux projets majeurs, à savoir le Gazoduc et l’Initiative Atlantique Royale. Pour ce qui est des autres signataires, la quasi-totalité d’entre eux ont ouvert un consulat dans les provinces du Sud, notamment le Togo, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie et le Sénégal. L’intégration économique régionale porte bien ses fruits dans la promotion de la paix et de la stabilité dans les régions en conflit. Le Maroc semble reconnaître l’importance de cette approche et s’engage activement dans des initiatives visant à renforcer la coopération et le développement dans la région. Bien que les défis à relever soient nombreux, il est possible que cette stratégie contribue à favoriser une solution politique durable au conflit autour du Sahara.
Le Maroc table sur deux projets d’envergure pour ce faire : le Gazoduc et l’Initiative Royale pour le Sahel. Comment ces deux projets peuvent-ils conforter la position du Maroc s’agissant de son intégrité territoriale ? Quelle est par ailleurs la dimension géostratégique de ces deux projets ?
Les projets du Gazoduc Maroc-Nigeria et de l’Initiative Royale pour le Sahel ne se limitent pas simplement à des initiatives économiques et infrastructurelles, mais ils revêtent également une dimension géostratégique majeure qui pourrait considérablement renforcer la position du Maroc en ce qui concerne son intégrité territoriale. Tout d’abord, le Gazoduc Maroc-Nigeria (dont le coût est estimé à 25 milliards de dollars) est un projet d’envergure qui offre ainsi une voie de transit énergétique majeure à travers plusieurs pays d’Afrique atlantique. Cette infrastructure d’approvisionnement énergétique pourrait non seulement avoir des intérêts financiers, mais aussi permettre au Maroc de renforcer ses liens économiques avec les pays traversés par le gazoduc, y compris ceux du Sahel. En consolidant ces liens économiques, le Maroc pourrait potentiellement accroître son influence politique dans la région, ce qui pourrait jouer en faveur de son intégrité territoriale.
De même, l’Initiative Royale pour le Sahel, qui vise à permettre l’accès à l’Atlantique pour les pays enclavés de cette région, est une manifestation concrète de l’engagement du Maroc envers le développement de l’Afrique. En facilitant le commerce et les échanges entre les pays du Sahel et le reste du monde via l’océan Atlantique, cette initiative pourrait stimuler la croissance économique et la stabilité dans la région. En conséquence, le Maroc pourrait consolider ses relations avec ces pays et gagner en crédibilité en tant que partenaire de développement fiable.
En termes de dimension géostratégique, ces projets offrent au Maroc une plateforme pour renforcer sa position en tant qu’acteur régional clé dans la région de l’Afrique atlantique. En facilitant le commerce et particulièrement les échanges énergétiques avec les pays voisins, le Maroc a la possibilité de consolider sa position en tant que hub économique régional, ce qui permettrait aux provinces du Sud de jouer un rôle essentiel, notamment grâce à leurs infrastructures, telles que le futur port de Dakhla Atlantique, dont la livraison est prévue en 2028. De plus, en favorisant la stabilité et le développement dans le Sahel, le Maroc pourrait jouer un rôle de médiateur et de facilitateur dans les questions de sécurité et de développement, renforçant ainsi son influence et sa légitimité dans la région.
Ce point de vue a notamment été partagé lors de la première conférence de politique de la Coalition pour l’autonomie au Sahara (AUSACO), qui s’est tenue le jeudi 29 février à Dakhla. Lors de cet événement, les participants ont salué les efforts déployés par le Royaume, dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud, visant à faire de la région une passerelle entre le Maroc, l’Afrique et les autres continents.
Contrairement à l’Algérie qui s’obstine à exacerber les rivalités et les hostilités dans la région, le Maroc œuvre pour une croissance et une prospérité partagée. Comment le Maroc peut-il mettre à profit son retour à l’UA pour promouvoir son approche ?
La comparaison entre l’approche de l’Algérie et celle du Maroc en matière de relations régionales et de diplomatie révèle des stratégies contrastées, mettant en lumière les divergences d’approche et les conséquences qui en découlent. Tout d’abord, le Maroc adopte une approche axée sur la coopération et le développement régional, comme le démontre son initiative visant à renforcer les liens avec la Mauritanie pour favoriser la croissance économique et la prospérité partagée. En effet, le Maroc œuvre à renforcer ses relations avec ses voisins, notamment, comme dit précédemment, en facilitant l’accès des pays sahéliens à l’Atlantique, grâce à des projets d’infrastructures et de développement. Cette stratégie contribue à promouvoir la stabilité dans la région, favorisant ainsi un environnement propice à la croissance économique et à la coopération régionale.
En revanche, l’Algérie semble adopter une approche plus conflictuelle et isolationniste, comme en témoignent ses actions visant à exacerber les tensions régionales et à susciter des conflits. Par exemple, l’Algérie tente de déstabiliser ses voisins en soutenant des groupes rebelles et en intervenant dans leurs affaires intérieures, comme en témoignent ses actions au Mali et en République démocratique du Congo. De plus, l’Algérie semble s’acharner à entretenir des conflits longs, coûteux et surtout stériles, comme le dossier du Sahara marocain. Cette approche antagoniste de l’Algérie, caractérisée par ses tentatives de manipulation et d’ingérence dans les affaires de ses voisins, a des répercussions négatives sur la stabilité régionale et entrave le développement économique et social. Car en privilégiant les rivalités et les hostilités au détriment de la coopération et de la diplomatie constructive, l’Algérie compromet les perspectives de croissance et de prospérité partagée dans la région.
Le Maroc peut tirer parti de son retour à l’Union africaine (UA) pour promouvoir son approche axée sur une croissance et une prospérité partagée en mettant en œuvre plusieurs initiatives clés. En effet, le Maroc devrait continuer à mettre en avant sa Vision Royale de l’action africaine commune, qui met l’accent sur la paix, la stabilité et le développement multidimensionnel en Afrique. Cette vision devrait être communiquée et partagée à travers le continent, mettant en valeur les actions concrètes déjà entreprises dans des domaines tels que la santé, l’éducation, la formation, la paix et la stabilité, ainsi que les investissements socio-économiques. En outre, le Maroc peut capitaliser sur des projets phares tels que le mégaprojet du Gazoduc Nigeria-Maroc et la présence du Groupe OCP dans plusieurs pays africains pour démontrer son engagement envers une croissance économique partagée. Ces projets peuvent servir d’exemples de coopération et d’investissement mutuellement bénéfiques pour les pays africains.
Le Maroc devrait également continuer à intensifier ses efforts de coopération Sud-Sud, en partageant son expérience et son expertise avec d’autres pays africains dans divers domaines. Cela renforcerait les liens et favoriserait le développement économique et social à travers le continent. Enfin, le Maroc devrait utiliser sa présence active au sein de l’UA pour défendre les intérêts de l’Afrique et promouvoir des politiques qui favorisent une croissance inclusive et durable. Cela pourrait se faire en participant activement aux organes de l’UA, en soutenant des initiatives telles que la sécurité alimentaire et la lutte contre les changements climatiques, et en renforçant son engagement envers la jeunesse africaine.
En conclusion, l’intégration économique régionale émerge comme un outil puissant pour favoriser l’unité et la stabilité, comme en témoigne l’engagement du Maroc dans des initiatives telles que le Gazoduc Maroc-Nigeria et l’Initiative Royale pour le Sahel. Ces projets ne se limitent pas à des bénéfices économiques, mais portent également une dimension géostratégique significative qui renforce la position du Maroc en matière d’intégrité territoriale et de diplomatie régionale. En exploitant son retour à l’Union africaine, le Maroc peut promouvoir une approche axée sur la coopération et le développement partagé, se distinguant ainsi de l’approche conflictuelle de son voisin de l’Est. En capitalisant sur ses projets phares et en intensifiant sa coopération Sud-Sud, le Maroc peut consolider ses liens avec les pays africains et jouer un rôle de premier plan dans la promotion de la paix, de la stabilité et de la prospérité sur le continent. Bien que des défis subsistent, l’engagement continu du Maroc en faveur de l’intégration économique régionale et de la diplomatie constructive offre des perspectives encourageantes pour une résolution durable du conflit autour du Sahara marocain, et pour la promotion d’une croissance inclusive et durable en Afrique.