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Comment associer le patient à la prise de décision en matière de santé (Experts)

L’importance d’intégrer le patient, en tant qu'acteur influent, dans la prise de décision en matière de santé a été au centre du dixième Congrès national de pharmaco-économie et pharmaco-épidémiologie, qui s’est tenu du 30 mai au 1er juin à Salé. À l’issue de cet événement, les participants ont formulé une série de recommandations pour une prise en compte plus efficace de la voix des patients dans les systèmes de santé.

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«Place de la voix du patient dans les systèmes de santé» est le thème dixième Congrès national de la pharmaco-économie et pharmaco-épidémiologie de la Société marocaine de l’économie des produits de santé (SMEPS) qui a eu lieu du 30 mai au 1er juin à Salé.

Ce Congrès, qui s’inscrit dans l’accompagnement scientifique du chantier de la généralisation de l’Assurance Maladie obligatoire (AMO), a été organisé dans un contexte international évolutif des systèmes de santé où la voix du patient est devenue de plus en plus considérée dans le processus de prise de décision à l’échelon clinique, thérapeutique et dans les politiques de santé.



Cet événement a pour objectif de créer un dialogue constructif entre les représentants des patients, les professionnels de santé, les décideurs et les autres acteurs pour explorer les meilleures pratiques et développer des stratégies qui encouragent une approche de soins plus inclusive.

À l’issue des travaux du congrès, plusieurs recommandations ont été formulées. Les participants ont ainsi appelé à renforcer l’arsenal juridique quant à l’implication des patients dans les politiques de santé selon les différents niveaux de la gouvernance du système de santé. Ils ont également appelé à prendre en considération la résolution de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la participation sociale pour la couverture santé universelle du 28 mai 2024 à travers la mise en œuvre de nombreuses actions. Il s’agit notamment de la création des comités consultatifs de patients et familles en élaborant des partenariats avec des associations de patients et institutionnaliser ces instances. «Il faut aussi définir les différents niveaux d’implication des patients et familles et éduquer et autonomiser les patients en leur fournissant des informations claires et accessibles sur leurs conditions de santé et les options thérapeutiques disponibles en adoptant des approches de communication adaptées aux besoins culturels et socioéconomiques», indiquent les organisateurs du congrès dans un communiqué. «Il est aussi important d’accélérer la digitalisation et la mise en place d’un système d’information national intégrée pour produire les données en santé notamment celles générées par les patients et de promouvoir l’utilisation des données générées par les patients et les intégrer dans les systèmes de gestion de la santé afin d’améliorer les décisions cliniques et la pertinence de l’affectation des ressources financières de l’assurance maladie obligatoire», ajoute la même source.

Les conférenciers ont appelé, par ailleurs à promouvoir l’engagement et la participation des patients avec la mise en place d’un plan de formation adéquat pour accroître sa capacitation en termes d’éducation, de coordination des soins et de plaidoyer et à développer le concept de patients-partenaires comme relais entre le patient et le professionnel de santé pour impliquer sa voix dans le système de santé. «Il faut assurer le soutien financier aux associations de patient pour renforcer leur capacité à participer activement et responsabiliser celles-ci pour qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle d’acteur fondamental dans l’accompagnement du patient. On doit aussi veiller à impliquer les patients experts pour les guider à travers le système de soins de santé et leur assurer un soutien psychosocial et engager les associations de patients à travers l’organisation de consultations publiques régulières», lit-on dans le communiqué.

Et d’ajouter qu’«il faut collaborer avec les professionnels de santé dans les activités de prévention primaires et secondaires et intégrer “la culture” de la participation du patient depuis la petite enfance à travers l’intégration dans les programmes de l’éducation nationale, tout en développant un réseautage national, régional et international pour une expertise et des échanges d’expérience».

Les participants ont aussi insisté sur l’importance d’utiliser différents canaux pour renforcer la collecte de l’information et asseoir les préalables à l’implication du patient dans la prise de décision à travers l’accès à l’information, l’éducation thérapeutique, le dialogue, le partage des valeurs, le suivi et l’usage optimal de la technologie. Ils ont appelé à promouvoir la recherche et le développement pour la génération des preuves intégrant les expériences et les résultats rapportés par les patients et établir des normes qui incitent les institutions de santé à inclure les patients dans les processus de prise de décision et leur participation comme critère dans l’évaluation des performances des établissements de santé.

Ils ont enfin lancé un appel pour la création d’un comité de patient Africain pour renforcer la collaboration entre les différents pays africains dans le cadre de la collaboration Sud-Sud.
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