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Bronchiolite, une épidémie hivernale qui frappe fort cette année

L’hiver s’accompagne d’une recrudescence inquiétante des cas de bronchiolite, avec des formes sévères qui touchent particulièrement les nourrissons. Les services pédiatriques, débordés, tentent de s’adapter pour faire face à l’afflux de patients. Les spécialistes rappellent l’importance de la prévention et d’une prise en charge rapide.

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Avec l’arrivée de l’hiver, les infections au virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite chez les enfants, connaissent une recrudescence. Cette année, les spécialistes rapportent un nombre de cas plus élevé que d’habitude, une situation qui alimente l’inquiétude des parents. Ces derniers, souvent désemparés face à des symptômes inquiétants tels que des difficultés respiratoires ou des toux persistantes, s’inquiètent pour la santé de leurs tout-petits.



Les consultations médicales se multiplient, tout comme les hospitalisations dans certains cas graves, renforçant ce sentiment d’anxiété. Si les professionnels de santé se veulent rassurants sur le caractère saisonnier de ces infections, ils insistent toutefois sur la nécessité d’une vigilance accrue.

Les nourrissons de moins de trois mois, les plus vulnérables

«Comme chaque année, la saison froide entraîne une recrudescence des infections respiratoires qui touchent des milliers d’enfants. Ces dernières semaines, les services de pédiatrie sont débordés, à cause des nombreux cas de bronchiolite sévères. Les infections sont en nette augmentation, avec des symptômes souvent plus intenses, et une persistance ou même des récidives de certains signes comme la fièvre et la toux. Cela est dû à ce qu’on appelle la dette immunitaire. À cause de la Covid-19, beaucoup d’enfants n’ont pas développé une immunité contre ces infections. Cela a provoqué une diminution de la défense immunitaire de leur organisme», déclare au journal «Le Matin» Dr Moulay Saïd Afif, pédiatre. Et d’ajouter que «ce sont surtout les prématurés et les jeunes nourrissants âgés de moins de trois mois qui sont plus à risque de développer des formes graves de la maladie, surtout lorsque les parents tardent à consulter. Dans ces cas, nous sommes généralement obligés de les hospitaliser en réanimation. D’où l’importance de consulter dès l’apparition des premiers signes comme l’écoulement nasal, de la fièvre et la toux. Cette dernière peut être légère au début, et s’aggraver par la suite s’accompagnant d’une respiration sifflante, ce qui peut empêcher le bébé de respirer et de s’alimenter».

Ces propos sont également confirmés par Dr Abdessalam Rizqui, chef de service de Néonatologie dans une clinique à Casablanca, qui alerte sur le nombre croissant de jeunes nourrissons touchés par des formes graves de la maladie, soulignant que les services de néonatologie, déjà sous tension, peinent à accueillir l’ensemble des patients nécessitant une prise en charge urgente durant cette période. «La gestion de l’épidémie de bronchiolite en période hivernale représente un défi de taille. Les services de pédiatrie et de néonatologie sont soumis à une pression intense, avec un afflux massif de jeunes patients aux urgences, qui fonctionnent à plein régime», indique-t-il. «Nous observons une recrudescence des cas de bronchiolite dès le début de la saison froide, mais nous pouvons dire que le pic épidémique a été atteint en janvier, avec un nombre alarmant de formes sévères cette année, particulièrement chez les nourrissons de moins de trois mois. Face à cette situation, nous nous efforçons de réorganiser les circuits d’hospitalisation, d’ajouter des lits supplémentaires afin d’absorber l’affluence, et de renforcer la collaboration avec d’autres structures pour assurer une prise en charge optimale de tous les patients», explique le médecin.

Prévention et vigilance

De son côté, Dr Ayman Aït Haj Kaddour, médecin et conférencier, souligne qu’en plus des infections au VRS (virus respiratoire syncytial), les enfants sont également particulièrement vulnérables aux infections par la grippe et le rhinovirus. «Les parents doivent être très vigilants et consulter en urgence en cas de toux persistante, fièvre, perte d’appétit, respiration rapide, tirage intercostal chez les nourrissons...», affirme-t-il.

Et pour les protéger et prévenir ces infections, le spécialiste recommande d’éviter les contacts avec des personnes malades, aérer les pièces régulièrement, encourager une bonne hygiène des mains, mais aussi vacciner les enfants à risque contre la grippe.
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