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Code de la famille : les urgences de la réforme selon Nouzha Bouchareb

En plus de la société civile, la réforme du Code de la famille interpelle également les politiques. Nouzha Bouchareb, présidente des «Femmes Harakis» et ex-ministre de l’Habitat, estime que cette dynamique créée à la suite de l’Appel Royal à activer le dossier de révision de la Moudawana est très bénéfique pour mettre le doigt sur les vrais défis et enjeux afin d’aboutir à une révision profonde et pratique à la fois.

La révision du Code de la famille revient au-devant de la scène. Sur Hautes Instructions de S.M. le Roi, ce sont toutes les parties concernées par cette question qui seront mises à contribution pour permettre au Comité de pilotage créé à cet effet de préparer les propositions de réforme. Les réunions de consultations sont lancées en attendant de passer aux auditions de tous les acteurs concernés. «Le Matin», média responsable, s’inscrit dans cette dynamique et va à la collecte des avis de différents intervenants autour de cette question cruciale qui constitue l’une des bases de l’évolution de notre société.



C’est dans ce sens que «L’Info en Face» a invité Nouzha Bouchareb, présidente des «Femmes Harakis» et ex-ministre de l’Habitat, qui a mis en lumière les points qui nécessitent, selon elle, une attention urgente et une réforme immédiate. Elle a ainsi rappelé que, depuis Son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a fait de la question sociale l’une des priorités majeures pour le Maroc. Cette démarche a conduit à des réformes significatives, notamment la réforme de la Moudawana en 2004 et l’adoption de la Constitution en 2011, considérées comme des avancées majeures pour le pays.

La réforme de la Modawana a, selon Bouchareb, apporté des changements essentiels en matière de droit de la famille, notamment en reconnaissant l’égalité et en renforçant les droits des femmes. Toutefois, comme le souligne l’invitée, il est temps de poursuivre cette évolution pour répondre aux réalités actuelles du Maroc.

Abolir le mariage des mineurs : un défi urgent

L’un des aspects les plus préoccupants de la Moudawana actuelle est le mariage des mineurs ou des enfants, comme l’a appelé Bouchareb. Elle a ainsi noté qu’«il est impératif de considérer la Moudawana comme un cadre qui vise à réglementer et à assurer la sécurité et la stabilité de la famille, en particulier des enfants, et la protection des droits des mineurs devrait être au cœur de cette réforme».

Pour montrer la gravité de cette situation, Bouchareb a mis en avant des statistiques, qui montrent que «le mariage précoce des enfants est à 70% en lien avec l’instabilité familiale». Elle a insisté pour rappeler qu’en 2021 le nombre de demandes de mariage de mineur(e)s s’est élevé à 25.182, dont 45% ont été approuvées. D’où l’urgence de cette réforme.

Redéfinir la filiation : l’importance du test ADN

Parmi les aspects clés à réviser dans la Moudawana, Nouzha Bouchareb souligne le volet de la filiation et propose de bannir l’article 148 du Code de la famille actuel qui ne reconnaît que la filiation légitime, c’est-à-dire que l’enfant doit être conçu dans le cadre de relations maritales. Selon l’invité, en principe, «il faut considérer que le test ADN doit être un motif de droit à la paternité et pas seulement un motif de reconnaissance de la paternité».D’autres enjeux importants, la tutelle maternelle et le divorce à l’amiable

Outre la question de la filiation, la réforme de la Moudawana devrait également aborder d’autres enjeux importants, tels que la tutelle maternelle et le divorce à l’amiable. Il est essentiel de veiller à ce que les intérêts des enfants ne soient pas négligés lors de ces procédures, qui peuvent avoir des conséquences profondes sur leur vie et leur mental.

Pour la question relative à l’héritage, elle a indiqué qu’«il faut prendre comme base la réalité du terrain qu’il va falloir réguler et réglementer sans pour autant toucher à notre tradition et notre culture».
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