Ce trouble résulte principalement de la diminution de l’exposition à la lumière naturelle, combinée à la reprise du travail, des études et du rythme quotidien après les mois d’été, ce qui accentue la fatigue mentale et émotionnelle. En service d’urgence, les patients consultent fréquemment pour des symptômes tels qu'une fatigue persistante, une baisse de moral, de l’irritabilité ou une perte d’énergie. On note également une augmentation des cas de burn-out, de fatigue chronique et de désintérêt pour les activités habituelles. À cela s’ajoutent souvent des troubles du sommeil (hypersomnie ou insomnie) et de l’appétit, avec parfois une attirance marquée pour les aliments sucrés. Les tâches quotidiennes deviennent pesantes, la concentration diminue et un sentiment de lassitude générale s’installe. Dans les cas plus sévères, on peut observer des idées noires ou des crises d’angoisse nécessitant une prise en charge urgente. La plupart du temps, les patients ignorent qu’ils souffrent d’un trouble reconnu, ce qui accentue leur inquiétude et aggrave les symptômes.
Comment distinguer une déprime saisonnière d’une dépression majeure lors d’une consultation en urgence ?
La différence essentielle réside dans la durée et l’évolution des symptômes. La déprime saisonnière est transitoire : elle débute généralement à la fin de l’automne, s’installe en hiver, puis disparaît progressivement avec le retour du printemps et de la lumière naturelle. Sa durée moyenne varie entre trois et cinq mois, selon la sensibilité individuelle et l’exposition au soleil. La dépression majeure, quant à elle, est plus profonde, persistante, et tend à s’aggraver avec le temps. Elle impacte fortement la vie quotidienne et s’accompagne souvent de sentiments de culpabilité, de repli sur soi, voire d’idées suicidaires. En contexte d’urgence, cette distinction est cruciale : une dépression majeure nécessite une prise en charge psychiatrique plus intensive et un suivi à long terme.
• La diminution de l’exposition à la lumière naturelle.
• Les antécédents personnels d’anxiété ou de dépression.
• Un mode de vie sédentaire ou stressant.
• Un isolement social.
• Des troubles du rythme veille-sommeil.
Les personnes qui travaillent en intérieur, vivent seules ou reprennent une activité intense après une période de repos (vacances, congé) sont particulièrement vulnérables. Le changement brutal de routine agit souvent comme un déclencheur.
Quelle est la prise en charge initiale recommandée en cas de déprime saisonnière ?
• Améliorer l’hygiène de vie : une activité physique régulière est fortement recommandée, car elle stimule la production de sérotonine et d’endorphines, améliorant ainsi l’humeur et le sommeil. Une alimentation équilibrée, riche en oméga-3 et en vitamine D, ainsi qu’un rythme de sommeil stable, sont également essentiels.
• Utiliser la luminothérapie : elle consiste à s’exposer quotidiennement à une lumière artificielle spécifique ou à maximiser l’exposition à la lumière naturelle. Cette méthode, scientifiquement validée, aide à réguler l’horloge biologique et réduit significativement les symptômes.
• Maintenir un lien social : sortir de l’isolement, partager des moments avec ses proches, participer à des activités sociales sont autant de moyens de lutter contre la morosité hivernale.
• Écouter son corps : prendre le temps de se reposer, pratiquer des techniques de relaxation et renouer avec la nature sont autant de stratégies bénéfiques pour retrouver un équilibre émotionnel.
Si, malgré ces mesures, les symptômes persistent, une consultation psychologique ou psychiatrique est recommandée. Dès l’apparition d’idées suicidaires, d’un sentiment profond de désespoir, ou de crises d’angoisse récurrentes, une prise en charge en urgence s’impose.
