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Faire du sport en été : les bons gestes pour rester actif sans danger

En été, le corps est soumis à un stress thermique important, et les pratiques sportives doivent s’adapter à ces conditions particulières. Hydratation, choix des horaires, vigilance face aux premiers signes de malaise... plusieurs précautions simples permettent pourtant de limiter les dangers.

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En été, le corps est soumis à un stress thermique important, et les pratiques sportives doivent s’adapter à ces conditions particulières. Hydratation, choix des horaires, vigilance face aux premiers signes de malaise... plusieurs précautions simples permettent pourtant de limiter les dangers.

Nombreux sont ceux qui profitent des journées ensoleillées d’été pour s’adonner à une activité physique. Qu’il s’agisse d’une simple marche, d’une sortie à vélo ou d’une séance de footing, faire du sport quand il fait beau paraît naturellement motivant. Pourtant, pratiquer une activité physique sous des températures élevées n’est pas sans risque. La chaleur, souvent sous-estimée, peut transformer un simple effort en véritable danger pour la santé.



Dr Ayman Aït Haj Kaddour, médecin conférencier, insiste : «L’activité physique reste fortement recommandée même en été, car elle participe à la bonne santé cardiovasculaire, au bien-être mental, au contrôle du poids et favorise un meilleur sommeil». Toutefois, il précise qu’en période de fortes chaleurs, le sport doit être adapté. «Le corps est soumis à un stress thermique supplémentaire, ce qui impose des précautions particulières pour éviter le coup de chaleur ou la déshydratation.»

Quand faut-il éviter les efforts intenses ?Selon le spécialiste, il est déconseillé de fournir un effort physique intense dès que la température ambiante atteint 32 °C, surtout si le taux d’humidité dépasse les 60%. «En médecine du sport, on utilise l’indice WBGT (Wet Bulb Globe Temperature), qui combine température, humidité, rayonnement solaire et vent, pour estimer le risque thermique», explique le médecin. «Dès que cet indice dépasse 28 °C, il est préférable de réduire l’intensité de l’activité ou de la reporter.»

Il faut aussi savoir que tous les sports ne présentent pas le même niveau de risque face à la chaleur. Les activités d’endurance prolongée comme la course à pied, le cyclisme ou le football sont à éviter aux heures chaudes ou en période de canicule. Pratiquer un sport dans un environnement fermé, non ventilé ou non climatisé peut également s’avérer dangereux.

À l’inverse, Dr Aït Haj Kaddour recommande de privilégier les activités modérées aux heures fraîches, tôt le matin ou en fin de journée. «Les sports aquatiques ou pratiqués en milieu climatisé, comme la natation ou le yoga, sont à favoriser durant l’été», conseille-t-il.



Les signes d’alerte à ne pas négliger

Malgré les précautions, certains signaux doivent alerter immédiatement : crampes musculaires, vertiges, maux de tête, nausées, vomissements, fatigue extrême ou peau sèche et chaude. L’absence de transpiration malgré la chaleur, ou une perte de connaissance, constitue une urgence médicale. «Si ces symptômes apparaissent, il faut cesser l’effort immédiatement et, si besoin, consulter rapidement un professionnel de santé», insiste le médecin.

En cas de malaise, le Dr Ayman Aït Haj Kaddour recommande une réaction rapide : «Il faut arrêter l’exercice, se mettre à l’ombre ou dans un endroit frais, s’allonger avec les jambes surélevées, se réhydrater lentement avec de l’eau fraîche et refroidir le corps, par exemple avec des serviettes humides ou une douche froide. Si les symptômes s’aggravent, comme une perte de connaissance ou une température corporelle dépassant 40 °C, il faut appeler immédiatement les secours».

Pour résumer, le sport en été, oui, mais jamais au détriment de la santé. L’essentiel est d’adapter la pratique : choisir des horaires frais, porter des vêtements légers et respirants, s’hydrater régulièrement et respecter les signaux du corps. Avec ces précautions simples mais cruciales, l’été peut rester une saison idéale pour rester actif en toute sécurité.

Conseils du Dr Ayman Aït Haj Kaddour, médecin conférencier

Le Matin : Quelles sont les erreurs les plus fréquentes commises par les sportifs amateurs en été ?

Dr Ayman Aït Haj Kaddour : La principale erreur est de faire du sport aux heures les plus chaudes, entre midi et 16 h. Beaucoup attendent aussi d’avoir soif pour boire, ce qui est déjà trop tard. Porter des vêtements épais ou sombres est également une faute fréquente, tout comme ignorer les signaux du corps : vertiges, crampes, malaise. Enfin, certains surestiment leurs capacités et sous-estiment les effets de la chaleur, augmentant les risques de déshydratation ou de coup de chaleur.

Quels sont vos conseils pour bien s’hydrater avant, pendant et après l’exercice ?

Il faut boire avant même de commencer : environ 400 à 600 ml d’eau une demi-heure avant l’effort. Pendant l’exercice, il est recommandé de boire 150 à 250 ml toutes les 15 à 20 minutes. Après l’activité, il faut compenser les pertes en buvant environ 1,5 litre d’eau par kilogramme de poids perdu. En cas d’effort prolongé, il est préférable de consommer des boissons riches en électrolytes pour éviter les troubles du métabolisme.

Le choix des vêtements a-t-il un impact sur la sécurité de la pratique sportive en été ?

Oui, car les vêtements influencent directement la régulation thermique du corps. Il faut privilégier des habits légers, amples, respirants et de couleur claire pour mieux réfléchir la chaleur. Les tissus techniques sont idéaux, car ils favorisent l’évacuation de la transpiration. Enfin, porter une casquette, des lunettes de soleil et un écran solaire aide à se protéger efficacement du soleil et des coups de chaleur.

Préserver la santé oculaire pendant les sports d’été, conseils de Wiam El Jaï, orthoptiste

Le Matin : Quels sports d’été exposent le plus les yeux ?

Wiam El Jaï : Chaque été, en tant qu’orthoptiste, je vois passer des patients victimes de traumatismes oculaires qui auraient souvent pu être évités. Il faut savoir que tous les sports qui allient vitesse, projectiles ou contacts rapprochés augmentent le risque pour les yeux. Tennis, squash, badminton, foot, beach-volley : la liste est longue. Les sports nautiques comme le jet-ski ou le kitesurf ne sont pas en reste, avec des projections d’eau, de sable ou même des collisions.

À cela s’ajoutent des activités que l’on croit anodines : vélo, randonnée ou trottinette, qui exposent aux branches basses, aux insectes ou à la poussière.

Quels sont les traumatismes les plus fréquents ?

L’été, les consultations pour traumatismes oculaires sont souvent liées à trois types d’atteintes :

• Les chocs mécaniques directs, comme un ballon reçu en plein visage, un coup involontaire pendant un match ou une raquette mal contrôlée. Ces accidents entraînent contusions, égratignures de la cornée, voire hématomes à l’intérieur de l’œil.

• Les irritations et infections, causées par l’eau chlorée ou souillée, le sable, les poussières, sans oublier les crèmes solaires qui finissent souvent dans les yeux. Cela peut déboucher sur des conjonctivites ou des kératites douloureuses.

• Les lésions dues aux UV, largement sous-estimées. Une exposition prolongée sans lunettes appropriées favorise la photokératite, véritable «coup de soleil» de la cornée, qui provoque douleur et hypersensibilité à la lumière.

Les enfants et adolescents sont-ils plus vulnérables ?

Absolument. Leur cristallin laisse passer davantage d’UV vers la rétine, les rendant plus sensibles aux effets du soleil. De plus, leur sens du danger est moins développé : ils jouent avec enthousiasme, rarement équipés d’une protection oculaire. Leur coordination encore en maturation augmente aussi les risques de recevoir un coup ou de trébucher.

Quels réflexes adopter pour protéger les yeux ?

Protéger ses yeux durant les activités estivales passe par quelques gestes simples, mais essentiels. Le port de lunettes de soleil de qualité est primordial : elles doivent être certifiées 100% anti-UV, même lorsque le ciel est voilé, car les rayons ultraviolets traversent les nuages. Pour les sports à risque, il est conseillé d’opter pour des lunettes de protection en polycarbonate, un matériau résistant aux chocs. À la piscine ou en mer, l’utilisation de lunettes de natation adaptées permet également de limiter le contact irritant avec l’eau salée ou chlorée.

Le port d’une casquette ou d’un chapeau à large bord complète efficacement cette protection en limitant l’exposition directe des yeux au soleil.

La vigilance face à l’environnement reste aussi importante : il convient d’éviter les jeux près des arbustes ou sur des terrains poussiéreux.

En cas de projection de sable ou de particules dans les yeux, il est essentiel d’apprendre aux enfants à ne pas se frotter les yeux, mais à les rincer immédiatement à l’eau claire.

Enfin, au moindre signe anormal après un choc ou une exposition prolongée, douleur persistante, rougeur importante, baisse de vision ou sensation de corps étranger, il est recommandé de consulter rapidement un professionnel de santé. Ces symptômes ne doivent jamais être négligés.
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