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Hausse des frais de scolarité : les écoles privées se justifient

Plusieurs écoles privées ont annoncé une augmentation des frais de scolarité pour l'année prochaine, plongeant de nombreux parents dans l'inquiétude. Les propriétaires de ces établissements, justifiant cette hausse comme essentielle pour assurer leur survie, exhortent l'État à intervenir en soutenant financièrement les familles des élèves inscrits dans le privé.

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À peine les élèves ont-ils pris leurs vacances que les parents commencent déjà à penser à la rentrée et aux dépenses qu'elle implique. La période estivale devient ainsi un moment de planification financière pour de nombreuses familles, d'autant plus que certaines écoles privées ont d'ores et déjà annoncé une augmentation des frais de scolarité pour l'année prochaine.



Ces annonces ajoutent une pression supplémentaire sur les parents, qui doivent anticiper ces coûts tout en essayant de profiter des vacances. De leur côté, les propriétaires des écoles privées affirment que la question des augmentations des frais de scolarité est grandement influencée par la situation économique générale du pays. «Les établissements privés font partie du tissu social et économique national. En effet, l'augmentation des frais de scolarité est essentielle pour faire face à l'inflation et aux dépenses croissantes des écoles», déclare au journal «Le Matin» Mohamed Hansali, président de l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc.



Et d’ajouter que «la classe moyenne, qui inscrit ses enfants dans l'enseignement privé, voit malheureusement son pouvoir d'achat affecté. Cependant, cette classe considère que l'investissement dans l'éducation de ses enfants est un moyen de promotion sociale et une voie vers l'intégration dans le monde de demain, avec ses défis exigeant une bonne formation. Il est important de souligner que nous sommes maintenant face à un enseignement privé qui offre une variété de programmes éducatifs permettant aux familles de faire leur choix. Il n'existe pas de modèle unique, et le coût de ces offres varie donc d'un établissement à l'autre en fonction des services proposés et de la nature des investissements dans ce domaine».

Le président de l'Alliance de l'enseignement privé rappelle également que les écoles privées ne reçoivent aucun soutien de l'État. Par conséquent, les familles restent les principaux soutiens de ces institutions. «Les augmentations des frais de scolarité sont l’unique moyen des écoles privées pour honorer leurs obligations envers leurs employés, ainsi qu'envers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), les impôts et les autres services intervenant dans le secteur.

De plus, l'entretien des établissements, le renouvellement des bus scolaires et des autres équipements augmentent les difficultés de ces établissements, les amenant parfois à réviser les frais de scolarité, qui restent bien inférieurs aux coûts de l'enseignement public, en particulier pour les petites et moyennes institutions qui constituent la majorité de l'enseignement privé», indique Hansali.

C'est la règle de l'offre et de la demande qui prévaut

Face aux augmentations fréquentes des frais de scolarité, plusieurs parents d'élèves se demandent si les écoles font l'objet d'un quelconque contrôle. Nombreux sont ceux qui ignorent que la loi 06.00 sur le statut de l'enseignement privé dans notre pays, ainsi que ses décrets d'application, ne confèrent au ministère de l’Éducation nationale aucun droit d'intervention dans la fixation des frais de scolarité des établissements privés. «Ces frais demeurent soumis à la seule règle de l’offre et de la demande. L’avis émis par le Conseil de la concurrence à ce sujet s’inscrit parfaitement dans cette vision en rappelant la liberté des prix demeure le garant de la qualité des services et prestations étant entendu que les familles ont la latitude complète d’opter pour l’école de leur choix qu’elle soit privée ou publique», nous affirme Slimane Korchi, directeur adjoint chargé de l'Enseignement scolaire privée au ministère de l'Éducation.

Le responsable souligne néanmoins que pour asseoir la relation entre les parents et les écoles privées sur des bases claires, le ministère de l’Éducation nationale a intimé aux propriétaires de ces écoles l’obligation de procéder à l’affichage ostensible des prix correspondants aux divers services et activités proposés aux familles afin de leur permettre d’opérer leurs choix en toute transparence avant toute inscription ou réinscription de leurs enfants. «Des contrôles systématiques sont effectués par des commissions désignées à ce sujet par les Académies régionales et par les Directions provinciales en vue de veiller au respect de cette disposition», explique Slimane Korchi.

Afin d'alléger le fardeau financier des parents et garantir l'égalité des chances, l'Alliance de l'enseignement privé propose que l'État soutienne financièrement les familles en généralisant les dépenses publiques à tous les élèves, qu'ils soient dans l'enseignement public ou privé. «Notre alliance a adressé de nombreux courriers au ministère de tutelle, pour demander que les familles soient traitées équitablement à travers la généralisation des dépenses publiques pour tous les élèves marocains, qu'ils soient dans l'enseignement public ou privé. Les familles doivent avoir le droit de choisir en fonction de la qualité, garantissant ainsi l'égalité des chances et la démocratisation de l'accès à l'école marocaine, conformément aux principes de la Constitution», relève Hansali. Et d’insister que «ce soutien allégerait le Budget de l'État en termes de construction et d'équipement, et réduirait également la surpopulation dans les établissements publics.

Ce soutien pourrait prendre la forme d'une aide de l'État à plusieurs secteurs, comme les subventions au logement ou le remboursement d'une partie des frais de scolarité, comme c'est le cas dans le secteur de la santé, ou encore d'une exonération fiscale sur le revenu».

Le contrat-type qui encadre la relation entre écoles privées et parents depuis un an

Près d’une année s’est écoulée depuis la mise en œuvre du contrat-type du ministère de l'Éducation nationale pour encadrer la relation entre les écoles privées et les parents d’élèves. «Pour parer à tout abus et aux excès unilatéraux, le ministère a sorti en partenariat avec les associations représentant les parents et les propriétaires des écoles privées, un contrat type qui clarifie les obligations et droits de chacune des parties. Ce contrat a en outre institué une commission d’intermédiation et d’arbitrage au niveau des Directions provinciales pour traiter les recours possibles et traiter les éventuels cas de discorde pouvant survenir entre les deux parties considérées désormais comme parties contractantes et donc obligatoirement soumises aux clauses et dispositions dudit contrat type préalablement approuvé par elles-mêmes», souligne Slimane Korchi, directeur adjoint chargé de l'Enseignement scolaire privé au ministère de l'Éducation. Le responsable rappelle en outre, que les deux parties peuvent d’un commun accord adjoindre à ce contrat type des avenants qui spécifient d’autres aspects si elles le jugent opportun et bénéfique pour elles. «Ce contrat type procède d’une vision globale qui considère en tout premier lieu l’intérêt de l’élève et de son confort psychologique et corporel ainsi que le respect des conditions de son apprentissage. Il procède également du respect du droit des familles dans le libre choix de l’école qui convient à leurs enfants en fonction de leurs moyens et capacités. Il n’a, par ailleurs, pas omis d’insister sur la nécessité d’assurer les conditions de sécurité et de stabilité pour les enseignants et de tous les agents administratifs qui travaillent dans ces écoles», explique Quorchi. «Il spécifie de manière claire les obligations et droits de chaque partie relativement aux problématiques de la délivrance des certificats de scolarité, des certificats de sortie, des délais d’inscription et de réinscription ainsi que les autres documents afférents à la situation des élèves tout au long de leur vie scolaire au sein de l’établissement privé», développe-t-il.

Pour sa part, Mohamed Hansali, président de l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc, souligne que ce contrat équilibré garantit les droits de toutes les parties, tant en ce qui concerne les droits de l'élève à un service éducatif de qualité que ceux des parents à être informés des services offerts par l'institution. «Le contrat précise les engagements financiers des familles envers l'institution en contrepartie des services reçus, avec une durée d'enseignement de dix mois et une notification préalable de toute augmentation des frais d'inscription. Il égalise, par ailleurs, l'enseignement en présentiel et à distance, et organise le processus d'inscription et de réinscription avec des dates précises qui doivent être communiquées».
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