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Kyste hydatique : mieux le connaître pour s’en prémunir

Le kyste hydatique, ça vous dit quelque chose ? Probablement, non ! Pourtant derrière ce terme savant se cache une menace sérieuse pour la santé publique, dans certaines régions du Maroc. Il s’agit d’une maladie insidieuse causée par le parasite Echinococcus-granulosus, et qui se développe sans crier gare. Une fois l’affection diagnostiquée, la chirurgie est souvent l’ultime recours. D’où l’importance de la sensibilisation de la population aux risques et aux complications que représente cette affection. Et c’est dans cet objectif qu’une rencontre a eu lieu le 11 octobre à Zagora, réunissant professionnels de la santé et acteurs locaux.

Souvent méconnue, la maladie du kyste hydatique n’en constitue pas moins un défi de taille pour la santé publique, notamment dans certaines zones comme Zagora. Cette maladie parasitaire, souvent asymptomatique, se développe insidieusement et nécessite une vigilance accrue pour prévenir sa propagation. Partant de là, une rencontre de sensibilisation a été organisée vendredi 11 octobre à Zagora pour mettre la lumière sur cette question et ses enjeux pour la santé publique. Cette initiative, orchestrée par la Délégation provinciale du ministère de la Santé en partenariat avec la province de Zagora et le Conseil régional, visait à sensibiliser la population aux risques liés au kyste hydatique et aux moyens de s’en prémunir. Cet événement, le premier du genre dans la région, a rassemblé des acteurs du secteur de la santé, des représentants des autorités locales et de la société civile, dans un élan de mobilisation communautaire autour de cette problématique.

Hausse significative des cas diagnostiqués

La maladie du kyste hydatique, causée par le parasite Echinococcus-granulosus, représente une problématique de santé à ne pas négliger. Ce ver plat, dont le cycle de vie implique des hôtes définitifs comme les chiens et des hôtes intermédiaires tels que les moutons, entraîne le développement de kystes dans divers organes, principalement le foie et les poumons. Le mode de transmission se fait généralement par l’ingestion de kystes présents dans les excréments de chiens infectés. Dr Issam Hamrerras, spécialiste en chirurgie générale et chirurgie du tube digestif, souligne l’urgence de la situation : «Nous avons constaté une augmentation significative du nombre des opérations chirurgicales des patients atteints des kystes hydatiques du foie. Au sein du Centre hospitalier provincial de Zagora, le pourcentage des opérations impliquant cette affection est passé de 0,8% à 3,2% en 2022. En 2023, cette proportion a atteint 7%. Mais durant les 6 premiers mois de 2024, elle a presque doublé. Et c’est ce qui nous a vraiment alertés. Il fallait comprendre ce qui se passe pour mettre fin à cette tendance. La rencontre que nous organisons, aujourd’hui, vise justement à attirer l’attention sur la gravité de cette maladie et sensibiliser à l’importance de la prévention en impliquant toutes les parties concernées. C’est un combat qui doit être mené de manière collective !», explique Dr Hamrerras.

Une maladie insidieuse qui se développe en silence

Sensibiliser et prévenir. Tels semblent être les maîtres mots de cette rencontre qui s’est tenue à Zagora, l’une des zones les plus affectées par cette maladie. Pour ce spécialiste, l’augmentation des cas observée doit interpeller sur la nécessité de prendre des mesures préventives adéquates. «D’autant que le caractère insidieux de la maladie qui se développe lentement et sans manifestation de symptômes rend le diagnostic précoce une tâche ardue !»

Dr Hamrerras rappelle à cet égard qu’environ 70% des cas sont découverts fortuitement lors d’examens pour d’autres pathologies. En effet, la variabilité des symptômes et le développement silencieux de la maladie compliquent la mission des médecins, sachant que les manifestations cliniques changent en fonction de l’organe atteint. Ceci étant, «le foie demeure l’organe le plus touché dans 81% des cas, suivi par les poumons dans 15%», souligne notre interlocuteur. Selon Dr Hamrerras, les méthodes diagnostiques, incluant l’échographie et le scanner, sont efficaces certes, mais la méconnaissance de la maladie et la tolérance des patients accentuent le besoin d’une meilleure sensibilisation des populations.

Une prise en charge médicale coûteuse, mieux vaut prévenir ! Au-delà de la dimension médicale stricto sensu, la prise en charge du kyste hydatique représente un défi financier et logistique. «C’est une maladie lourde, avec des coûts de soin élevés et une hospitalisation de longue durée selon les complications. Autant dire que c’est un véritable problème de santé publique», souligne Dr Hamrerras. Le traitement chirurgical est souvent la première ligne de défense, mais des méthodes moins invasives, telles que la PAIR (Ponction-Aspiration-Injection-Réaspiration), existent également, bien que leur utilisation soit limitée à des cas spécifiques. Le taux de récidive après traitement est significatif, d’où l’importance de miser sur une approche préventive, notamment dans les régions où la maladie est endémique. «La prévention est incontournable pour limiter la propagation de l’infection par le parasite à l’origine de cette maladie», insiste Dr Hamrerras. Et c’est la raison pour laquelle la mobilisation collective est essentielle.

Outre l’implication des professionnels de la santé, celle des vétérinaires, des autorités locales et de la société civile est tout aussi primordiale.

La rencontre organisée vendredi dernier marque pour ainsi dire une étape cruciale dans la lutte contre cette maladie, soulignant l’importance d’une mobilisation collective pour en prévenir la propagation et améliorer la prise en charge des patients.
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