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Enquête. Le suicide, un drame toujours enveloppé de honte et de silence

Le suicide, une réalité sociale que beaucoup tentent de camoufler, mais qui reste un fardeau invisible qui pèse lourdement sur les familles ayant perdu un des leurs. Un sujet toujours tabou dont les conséquences sont exacerbées par la stigmatisation sociale et le regard de l’autre. La honte associée à ce phénomène, encore mal compris, complique la vie des proches endeuillés et ajoute à leur souffrance. À travers ce reportage, réalisé dans le cadre de l’émission «Lkassa ou Mafiha», nous proposons de jeter la lumière sur ce problème, afin de mieux comprendre ses multiples dimensions. Notre objectif est d'ouvrir un débat serein et constructif sur ce sujet trop longtemps négligé et d’explorer les meilleurs moyens de soutenir les victimes potentielles et leurs familles.

Le suicide demeure un sujet profondément tabou au Maroc, en parler n’est pas chose aisée, et encore moins en débattre, comme l'ont démontré les événements tragiques qui secouent épisodiquement l'opinion publique.

En juin dernier, le suicide d'une jeune fille, après avoir été surprise en train de tricher à l’examen du baccalauréat, a profondément choqué. De même, le suicide filmé d'un jeune homme à Casablanca et devenu viral sur les réseaux sociaux. Ces incidents, et d'autres, qui ont attristé les Marocains, ont eu le mérite de relancer le débat sur un sujet qu’on évite d’aborder, pour des raisons qui restent encore obscures.

Le cas de Leïla, 37 ans et mère de deux enfants, qui a accepté de nous parler de sa tentative de suicide survenue pendant son adolescence, avant de se raviser, est très significatif. En effet, après avoir partagé son histoire douloureuse devant la caméra de «Lkessa ou mafiha», elle a demandé de ne rien publier. Même sous couvert d’anonymat, elle a refusé de rendre publique sa tentative de suicide. Une attitude qui en dit long sur la perception que les gens ont de ce phénomène entouré d’un halo de honte, voire d’indignité. «Après avoir donné mon témoignage, j'ai ressenti une vague de regret et d’anxiété. Exposer des aspects aussi personnels de ma vie est vraiment difficile. Je crains que cela ait des répercussions inattendues sur ma vie privée et ma réputation. Le suicide est mal vu en société. En partageant publiquement mon expérience, je m’expose aux jugements. Les gens sont incompréhensifs !», nous a-t-elle confié. Nous avons respecté sa décision.

>> Lire aussi : La solitude et l’isolement social, une épidémie silencieuse qui inquiète

Nous avons ensuite mis le cap sur l'hôpital psychiatrique Arrazi de Tit Mellil, où nous avons rencontré un bijoutier âgé de 37 ans qui a tenté de se suicider après avoir appris sa condamnation à huit ans de prison pour recel. La décision du juge a été un tel choc qu’il n’a pas attendu le résultat de l'appel pour agir. Désemparé par la sentence, il a immédiatement tenté de mettre fin à ses jours. Heureusement, l’intervention rapide d’un autre détenu a permis de le sauver. La Cour d'appel l’a finalement innocenté des accusations portées contre lui et il a ensuite été pris en charge par l’hôpital psychiatrique. Cette épreuve a laissé des séquelles au plus profond de son âme : blanchi par la justice, il continue de porter le fardeau de sa tentative de suicide, peinant à comprendre les circonstances qui l'ont poussé à un tel acte.

Briser l’omerta autour du suicide

Bien qu’il soit un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale, le suicide demeure enveloppé d'un silence impénétrable et souvent mal compris. La difficulté à appréhender ce phénomène est accentuée par le manque de statistiques fiables et actualisées. Le dernier chiffre disponible date de 2019, lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté un taux de suicide d'environ 7 cas pour 100.000 habitants. Cependant, cette donnée ne reflète pas la situation actuelle, car elle a été enregistrée avant la pandémie de Covid-19.



«En comparaison, les années 2000 avaient vu un taux de 9 suicides pour 100.000 habitants. Depuis l’apparition de la Covid-19, il n’existe pas d’estimations précises pour évaluer l’impact de la pandémie sur les taux de suicide», explique Maryam Bigdeli, représentante de l’OMS au Maroc. Selon la responsable onusienne, les tabous culturels et religieux entourant le suicide contribuent à une sous-déclaration significative des cas. En effet, les familles touchées par un suicide hésitent souvent à déclarer les faits, faussant ainsi les données disponibles et compliquant davantage la tâche des chercheurs et des autorités sanitaires qui cherchent à comprendre et adresser le problème de manière adéquate.

Cette analyse est partagée par Meryeme Bouzidi Laraki, présidente de l'association «Sourire de Reda», qui souligne l'absence de données fiables sur le suicide au Maroc. «Les chiffres précis sur le suicide au Maroc sont inexistants, nous n’avons que des estimations basées sur des observations limitées», déclare-t-elle. Et d’ajouter que l’opacité entourant cette question est exacerbée par le fait que les familles touchées par un suicide cherchent souvent à dissimuler les véritables circonstances de l'incident. «Par peur du jugement social et de la stigmatisation, les familles tentent de cacher les circonstances du décès de leurs proches. Cette réticence à affronter le regard accusateur de la société fait que de nombreux cas de suicide restent non déclarés et non reconnus comme tels», explique-t-elle.

De son côté, Kawtar Kadiri, psychologue et psychothérapeute, rappelle que sur le plan religieux, le suicide reste un tabou. Elle estime ainsi qu’il est crucial de briser le silence entourant ce phénomène et d’encourager les individus en souffrance à s'exprimer sans crainte. En fin de compte, personne n’est à l’abri des difficultés psychologiques, et il est essentiel de promouvoir une discussion plus ouverte et empathique sur ce sujet.

Pression sociale, dépression, drogue... des causes diverses et complexes

D’après Kawtar Kadiri, le suicide touche toutes les catégories sociales, bien que certaines tendances spécifiques soient observées. «Les adolescents, par exemple, sont particulièrement vulnérables aux tentatives de suicide, tandis que les décès par suicide sont plus fréquents chez les adultes», explique-t-elle. Et d’ajouter que les personnes qui tentent de se suicider recourent souvent à des méthodes extrêmement graves, telles que l’ingestion de substances toxiques comme l’eau de Javel ou la mort-aux-rats. La psychologue précise que les causes du suicide au Maroc sont à la fois diverses et complexes et que sur le plan individuel, des troubles mentaux tels que la dépression, l’anxiété, les troubles bipolaires, les crises de stress prolongées et les burnouts sont des facteurs déclencheurs majeurs, augmentant significativement le risque de tentative de suicide.

«Ces troubles sont souvent amplifiés par un manque de soutien psychologique adéquat et des difficultés d’accès aux soins de santé mentale, qui demeurent insuffisants dans de nombreuses régions du Maroc», regrette-t-elle. Mme Kadiri ajoute que la consommation des drogues, qui peut désinhiber les individus et altérer leur jugement, constitue également un facteur aggravant à ne pas négliger. «Des changements hormonaux, tels que ceux observés dans certains troubles endocriniens ou lors de transitions importantes dans la vie, peuvent également influencer les risques suicidaires», alerte-t-elle.

De son côté, le docteur en médecine et spécialiste en santé publique, Pr Jaâfar Heikel, souligne l’impact significatif des pressions sociales et économiques sur le phénomène du suicide. Il évoque le rôle du chômage élevé, des tensions familiales, de la précarité financière et des inégalités sociales qui engendrent des conditions de vie particulièrement éprouvantes et désespérantes pour de nombreux individus. L’expert met également en lumière le rôle néfaste du tabou entourant la santé mentale et le suicide, qui freine les personnes en détresse dans leur quête d’aide et dans l’expression de leurs souffrances. «Cette stigmatisation renforce leur isolement et aggrave leur état», regrette-t-il. Pour lui, des efforts doivent être déployés pour dépasser ces obstacles en vue d’améliorer la compréhension du suicide comme problème de santé publique et permettre une prise en charge plus efficace.

Des signes avant-coureurs évidents et pas évidents

Les signes de détresse suicidaire peuvent souvent être subtils, mais il est crucial de les déceler assez tôt pour intervenir de manière efficace. Selon Kawtar Kadiri, les personnes à risque de suicide montrent fréquemment des comportements tels que l'isolement social, une perte d'intérêt pour les activités qu'elles appréciaient auparavant et une tendance à se plaindre constamment tout en éprouvant un sentiment de culpabilité. Meryeme Bouzidi Laraki ajoute que des changements brusques dans les comportements, les habitudes et les rituels quotidiens peuvent aussi signaler une détresse significative. Elle précise également que l'intérêt croissant pour les contenus relatifs au suicide, y compris les méthodes spécifiques, est un signe d'alerte important.

Les deux expertes s'accordent à relever l'importance d'être vigilant et attentif à ces signes, tout en encourageant la création d'un environnement de soutien et de compréhension pour prévenir le suicide. Maryam Bigdeli souligne, toutefois, que le manque de temps et l'agitation quotidienne peuvent parfois nous amener à négliger les appels de détresse. Elle insiste donc sur la nécessité d’être attentif aux signaux d'alerte et de fournir aux personnes en difficulté un espace où elles peuvent se sentir écoutées et soutenues. Pour prévenir le suicide, il est donc essentiel de combiner vigilance, écoute active et soutien empathique.

Cependant, Kawtar Kadiri tient à souligner qu’il existe malheureusement des situations où le suicide survient sans signes avant-coureurs évidents, rendant impossible toute prévision ou intervention préventive. Par exemple, une personne peut partager un repas avec des proches le soir et mettre fin à ses jours le lendemain matin, laissant sa famille et son entourage dans le désarroi le plus total. La spécialiste explique qu’il existe trois scénarios principaux qui peuvent expliquer de tels suicides :

1. La psychose avec hallucinations de commande : ce type de psychose se caractérise par des hallucinations auditives où la personne entend des voix lui ordonnant de commettre des actes autodestructeurs. Ces hallucinations peuvent devenir extrêmement pressantes et convaincantes, poussant l’individu à agir contre son propre jugement et ses instincts de survie. Les signes de cette psychose peuvent être très subtils et difficiles à détecter avant qu’une action tragique ne soit entreprise.

2. La schizophrénie ou le développement d’une schizophrénie méconnue : la schizophrénie est un trouble mental grave qui peut inclure des hallucinations, des délires et des comportements désorganisés. Dans certains cas, une personne peut développer une schizophrénie sans que les symptômes ne soient détectés ou diagnostiqués. Cette situation peut conduire l’individu à adhérer à des idées délirantes, y compris des hallucinations visuelles ou auditives qui encouragent le suicide. Sans un diagnostic et un traitement approprié, ces personnes peuvent être particulièrement vulnérables.

3. L’ingestion de grandes quantités de substances toxiques : dans ce scénario, la personne consomme une dose importante de produits toxiques, tels que des médicaments, de l’alcool ou d’autres substances nocives, ce qui perturbe gravement son comportement et son jugement. Cette altération de l'état mental peut conduire à des actions impulsives et irrationnelles, dont le suicide peut être une conséquence tragique. La prise de telles substances en grande quantité peut également réduire la capacité de la personne à évaluer les risques ou à demander de l'aide.

Prévention : les mesures clés pour sauver des vies

La prévention du suicide est un enjeu complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle et une vigilance accrue à tous les niveaux de la société. Les experts s’accordent sur l'importance d'une intervention précoce et d'une réponse coordonnée pour soutenir les individus à risque. La représentante de l’OMS au Maroc recommande d'agir au niveau des populations les plus vulnérables, notamment les jeunes et les personnes âgées. «Ces groupes traversent souvent des périodes de transition particulièrement difficiles, telles que des changements familiaux, des problèmes économiques, le chômage ou la perte d'un proche. Ces moments de vulnérabilité nécessitent une attention particulière et un soutien adapté pour aider les personnes à faire face à ces défis et à préserver leur santé mentale», explique-t-elle.

De son côté, le docteur en médecine et spécialiste en santé publique, Jaâfar Heikel, souligne le rôle crucial des professionnels de la santé, y compris les pédopsychiatres, les médecins généralistes et les psychologues, ainsi que celui des parents et des enseignants. «Il est essentiel que les parents et les enseignants collaborent étroitement pour observer les changements de comportement des jeunes et discuter non seulement des aspects académiques, mais aussi de leur bien-être émotionnel», recommande-t-il. Et d’ajouter qu’une communication régulière entre les familles et les établissements scolaires peut aider à détecter les signes précoces de détresse et à mettre en place des mesures de soutien appropriées. Pour Jaâfar Heikel, la prévention du suicide est la responsabilité de nous tous.

Dans le même ordre d’idées, la psychologue Kawtar Kadiri insiste sur l'importance de prévenir les troubles mentaux qui peuvent mener au suicide. «Un suivi psychiatrique rigoureux et un traitement médicamenteux adéquat sont fondamentaux avant d’entamer toute thérapie. Cette approche permet de stabiliser l'état mental du patient et de lui offrir une base solide pour aborder les thérapies complémentaires», explique-t-elle. La spécialiste estime que la famille doit également bénéficier d’un soutien psychologique en cas de suicide. Ceci est incontournable, ajoute-t-elle, pour aider les membres de la famille à dépasser la situation et à ne pas se sentir stigmatisés et, par conséquent, à éviter d’autres drames dans la famille.

C’est la responsabilité de tous !

Partant de son expérience dans la prévention du suicide, la présidente de l’association de «Sourire de Reda», Meryeme Laraki, est convaincue qu’il est temps d’agir main dans la main. «Il faut qu’il y ait une ligne spécialisée pour la prévention du suicide et qu’une intervention rapide soit assurée en cas de tentative de suicide. L’arrivée d’une ambulance équipée pour les situations d’urgence peut faire la différence entre la vie et la mort», note-t-elle. Et d’ajouter que les centres antipoison jouent déjà un rôle clé dans la gestion des cas de suicide, et que les hôpitaux doivent être prêts à offrir une prise en charge immédiate et spécialisée pour les personnes ayant tenté de se suicider.

Meryeme Laraki lance un appel urgent à travers «Lkassa ou Mafiha» pour une mise en œuvre active de la stratégie nationale de prévention du suicide sur le terrain. En attendant, elle recommande aux Marocains de lire le guide sur la prévention du suicide qui a été mis en place par son association. Ce guide est disponible en français, arabe et anglais en vue de permettre aux lecteurs d’agir en amont pour sauver des vies. Elle ajoute que ce guide devrait être distribué gratuitement dans toutes les régions du Maroc. La prévention du suicide exige donc une approche collaborative et proactive. En combinant la vigilance des professionnels de la santé et de l’éducation, l’appui des familles, la création d’infrastructures spécialisées et une stratégie nationale efficace, il est possible de détecter les signes de détresse avant qu’ils ne conduisent à des actes irréversibles. Il est impératif que chaque acteur, qu’il soit médical, éducatif ou communautaire, contribue à cette lutte essentielle pour sauver des vies et offrir un soutien aux individus les plus vulnérables.

L’association «Sourire de Reda» menacée de disparaître !

«Sourire de Reda», la seule association qui travaille sur la question du suicide au Maroc, aurait perdu le sourire. En cause, des difficultés qui pourraient la pousser à mettre la clé sous le paillasson, comme nous le confie sa présidente Meryeme Laraki. «Depuis 15 ans, nous œuvrons sans relâche pour prévenir le suicide, mais aujourd'hui, nous faisons face à des défis majeurs. La crise de la Covid-19 a eu un impact sévère sur notre fonctionnement, entraînant la perte de notre local et la réduction du soutien de nos partenaires. Nous sollicitons désormais l'aide de tous, y compris du gouvernement et des entreprises, pour que nous puissions continuer à partager et appliquer l'expertise que nous avons développée au fil des années», déclare-t-elle, insistant sur l’urgence d’une action collective.

Abdelwahab Rafiki : «La personne qui se suicide mérite qu’on prie sur elle»

Considéré comme un sujet tabou au Maroc, le suicide est un acte prohibé par le Coran et certains hadiths. De ce fait, la qualification de cet acte et la façon dont on se comporte face à cette réalité restent des sujets très délicats à aborder au Maroc. Nous avons posé la question à Abdelwahab Rafiki, chercheur dans le champ religieux, plus connu sous le nom de Abou Hafs, qui a de prime abord appelé à faire une distinction entre la façon dont on juge le suicide et celle dont on juge le suicidé. «Il est important de distinguer entre le jugement sur le suicide et le jugement sur le suicidé. En effet, le suicide est un péché capital du fait qu’il est interdit de se donner la mort, comme il est interdit de tuer autrui. Les textes sont très explicites à ce sujet», note notre interlocuteur. L'islam, poursuit-il, considère que la vie humaine n'est pas une propriété personnelle, et donc l'individu n'a pas le droit de mettre fin à sa vie quand il le souhaite. À propos du châtiment réservé au suicidé selon certains textes, Abou Hafs estime que cela relève plus de l’édification des musulmans. Concernant le jugement du suicidé, M. Rafiki estime qu’il faut distinguer entre l'acte et l'auteur de l'acte. «L'acte peut être un crime, mais le jugement à porter sur son auteur dépend du contexte. Chaque situation est à considérer dans son contexte particulier», explique l’invité. Il indique ainsi que dans certains cas, cités dans les textes du fiqh, l’attitude envers le suicidé a été empreinte de compassion, de miséricorde et de pardon.

Rejoignant ainsi l’avis de plusieurs psychologues, Abou Hafs affirme que la personne qui pense ou tente de se suicider est une personne qui souffre en silence. En d’autres termes, précise-t-il, la souffrance peut conduire à la dépression et, par conséquent, pousser la personne à renoncer la vie. Partant de ce constat, notre interlocuteur estime que le regard de la société envers le suicidé devrait être empreint de compassion, de miséricorde et de compréhension, comme nous le ferions pour tout autre personne malade.

À travers «Lkassa ou Mafiha», notre interlocuteur appelle à éviter de juger ces personnes et de leur coller des étiquettes, sans tenir compte des raisons qui les ont poussées à commettre cet acte. Il va encore plus loin en appelant les acteurs religieux à se pencher sur le sujet pour tenter de changer les mentalités et faire face à certaines croyances, comme le fait de ne pas faire la prière mortuaire (salat al-janaza) sur la personne qui se suicide. Personnellement, ajoute-t-il, je considère que la personne qui se suicide mérite davantage qu’on prie sur elle et qu’on implore Dieu de lui accorder sa miséricorde, parce que c’est sa maladie qui l’a poussée à mettre fin à ses jours.
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