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L’épidémie Mycoplasma pneumoniae sévit dans le monde... qu’en est-il au Maroc ?

La Mycoplasma pneumoniae circule activement dans de nombreux pays comme la Chine, les États-Unis, la France... Doit-on s’inquiéter de la propagation de cette infection respiratoire dans le monde et au Maroc ? D’après les spécialistes que «Le Matin» a contactés, il n’y a pas de raison pour s’alarmer.

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Depuis novembre dernier, des augmentations importantes d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae ont été enregistrées dans de nombreux pays dans le monde comme la Chine, les États-Unis, la France, la Belgique... Bien qu’il ne s’agisse pas d’une nouvelle maladie, comme la Covid-19, cette hausse inhabituelle des cas suscite l’inquiétude de nombreuses personnes. Qu’en est-il au Maroc ? Est-ce que le nombre de cas est également en hausse ?



Contacté par nos soins, Dr Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique du ministère de la Santé, estime qu’il n’y a pas d’inquiétudes à avoir concernant cette maladie au Maroc. «Il n’y a pas de statistiques précises concernant la Mycoplasma pneumoniae. Comme tout agent pathogène, cette bactérie circule au Maroc, mais il faut signaler que seuls quelques cas sporadiques ont été observés. C’est surtout le virus de la grippe qui circule majoritairement en ce moment», affirme le responsable.

De son côté, Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en Politiques et Systèmes de santé, souligne que les professionnels de santé reçoivent dernièrement des patients touchés par cette maladie, mais cela n’a rien d’inquiétant. «La Mycoplasma pneumoniae est une bactérie atypique qui touche les voies respiratoires hautes provoquant angines, pharyngites..., mais aussi les voies respiratoires basses avec des trachéites, bronchites et pneumonie. Elle est plus fréquente chez les enfants et les jeunes adultes. Cependant, la majorité des infections causées par cette bactérie, comme la rhinopharyngite, la trachéite, la bronchite aiguë, sont généralement bénignes et guérissent spontanément ou par une antibiothérapie adaptée», explique le médecin. Ce dernier indique que la Mycoplasma pneumoniae peut, toutefois, provoquer des complications, liées notamment à la pneumonie sur terrains vulnérables, notamment une exacerbation de l’asthme ou des manifestations rares, telles que des problèmes cutanés, rénaux ou neurologiques, nécessitant une hospitalisation. «Cette maladie se manifeste généralement par une fièvre légère, toux, maux de tête... mais ce qui fait surtout penser à une Mycoplasma, c’est lorsque la pneumonie est accompagnée de douleurs musculaires, ou d’une apparition progressive de signes extra-respiratoires avec un état général préservé et des signes radiologiques pulmonaires évocateurs. On pense également à la Mycoplasma lorsqu’il y a la présence de symptômes dans des cas groupés dans une communauté».

Dr Hamdi rappelle, en outre, qu’avant la pandémie de la Covid-19, cette bactérie engendrait des pics épidémiques cycliques, tous les 4 à 7 ans. «La Mycoplasma pneumoniae a fait son retour cette année, car les cycles des différents pays ont été perturbés ces derniers temps. En effet, l’augmentation des cas dans différentes régions du monde est probablement due à la conjonction entre un cycle épidémique et la levée des mesures de contrôle après la pandémie de la Covid-19».
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