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L’Intelligence artificielle en transition à la «Semaine de la science» de l'UM6P

Parler de transitions ne peut se faire sans aborder le domaine l'Intelligence Artificielle avec ses différentes applications et ses multiples promesses. Raison pour laquelle la « Science Week», qui bat son plein à l’UM6P, en a fait la thématique de sa deuxième journée, avec à l’honneur 8 jeunes talents marocains qui brillent au-delà des frontières du Maroc.

L’intelligence artificielle (IA) a trouvé toute sa place dans la «Semaine de la science» en tant que domaine qui s’intègre parfaitement dans la thématique des transitions. Cette thématique, rappelons-le, est le fil conducteur de la 4e édition de cet événement annuel phare de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), organisé cette année du 12 au 16 février.
L’IA, avec ses différentes applications et ses multiples promesses, est aujourd’hui un outil de choix pour différentes transitions (écologiques, énergétiques, sanitaires...). C’est aussi un domaine en transition permanente puisqu’il ne cesse d'évoluer à la force du Big Data et de l'augmentation des capacités informatiques, investissant sans cesse de nouveaux domaines et de nouvelles applications. «Aujourd’hui, il est question à la fois de transition numérique et de transition par la numérique. Je pense qu’il n’y a pas actuellement une discipline où le numérique n’est pas fondamental pour l’accomplissement d’un objectif ou d’une ambition donnée. Il y a quelques années, on parlait de transition numérique comme objectif, et c’est toujours le cas. Mais aujourd’hui, on en parle aussi et surtout comme moyen incontournable pour mener des transitions dans pratiquement tous les domaines», déclare au «Matin» Ali Kettani, directeur de la Faculté de l'informatique (College of Computing) de l’UM6P. Pour sa part, Rachid Guerraoui, président du Comité de pilotage au College of Computing, a rappelé que le nouveau modèle de développement du Maroc prône le numérique comme moyen de transformation transversale touchant à tous les domaines, mais pas uniquement. «Ce modèle présente aussi le numérique comme un moyen qui agit en profondeur, c’est-à-dire qu’il peut faire avancer la société dans différents domaines de manière fondamentale. A ce titre, le document a proposé trois axes de développement : la couverture matérielle (couverture internet), la couverture logicielle (services aux citoyens) et la couverture liée à l’éducation», détaille l’expert qui a été membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD). Que ce soit pour la transition numérique ou la transition par le numérique, l’ambition du Maroc est énorme. Mais pour Ali Kettani, le pays a les moyens de ses ambitions. «Nous avons des forces que beaucoup de pays nous envient, particulièrement la richesse de notre capital humain. Pour l’IA, vous avez besoin d’intelligence humaine et d’un ordinateur. Et je pense que nous sommes bien équipés pour relever les challenges dans ce domaine avec tous ces jeunes marocains exceptionnels et brillants», affirme-t-il. « Certes, c’est une discipline qui avance très vite, mais je pense qu’on est sur la vague », insiste-t-il. L’UM6P contribue à son niveau dans l’accompagnement de ces transitions à travers ses différentes structures. «Nous avons une école qui commence à se forger une très bonne réputation dans l’écosystème et qui forme des jeunes aux métiers de l’informatique, dont l’IA. Nous avons de très bons chercheurs qui sont parmi les meilleurs dans leur domaine et qui développent des sujets de recherche très intéressants ayant un impact sur l’écosystème. Il y a aussi tout un écosystème d’entrepreneuriat autour de l’UM6P qui vient appuyer cette ambition de devenir un acteur majeur dans le domaine à l’échelle internationale», nous explique Ali Kettani.

De jeunes talents au sommet de l’IA

Cette deuxième journée de la Semaine de la science a permis de mettre en avant le génie de jeunes marocains qui rayonnent au-delà des frontières du pays. «Nous avons reçu aujourd’hui 8 jeunes marocains qui ont réussi à pousser les frontières en termes de réalisations dans le domaine de l’IA. C’est une grande fierté pour nous de les voir au sommet de cette discipline», se réjouit Ali Kettani. «Ces jeunes ont présenté leur travaux sur les applications du machine learning dans des domaines-clés, comme la prédiction du climat et la fabrication des médicaments ou encore la captation de l’énergie solaire pour des applications de notre quotidien», renchérit Rachid Guerraoui. «Ces Marocains évoluent aujourd’hui dans de grands instituts et universités dont MIT, EPFL, MILA... Certains d’entre eux ont démarré au Lydex (Lycée d’excellence) à Benguerir. Les recevoir ici est une inspiration pour nos étudiants. C’est aussi une occasion pour nos professeurs de construire des fondations pour que nos étudiants puissent être au rendez-vous demain afin de relever les challenges en termes de digital et d’IA, aussi bien pour notre pays que pour la région», souligne-t-il. Parmi ces jeunes, Oussama Boussif, un jeune doctorant qui a fait ses débuts au Lycée d’excellence (Lydex) de Benguerir. «Mon parcours postbac a commencé ici, à Benguerir, puisque j’ai eu la chance de faire partie de la première promotion du Lydex. La suite de mes études s’est déroulée à l’école d’ingénieurs française CentraleSupélec, puis à l’ENS (Ecole normale supérieure) où j’ai décroché mon master. Actuellement, je poursuis mes études doctorales à l’Institut québécois d'intelligence artificielle (MILA) relevant de l’Université de Montréal», nous raconte ce brillant jeune marocain dont les travaux sont centrés sur l’utilisation de l’IA pour le développement de la recherche scientifique. «J’ai choisi la prédiction météorologique comme domaine d’application et j’ai mené des travaux sur l’irradiance solaire. La prévision de l’irradiance solaire permet aux exploitants des centrales photovoltaïques d’améliorer la rentabilité de leurs stations et de diminuer les coûts à travers une meilleure gestion de la grille solaire. Et qui dit diminution des coûts, dit plus de recours à l’énergie solaire, et ce au bénéfice de l’environnement», explique Oussama Boussif. «C’est un travail qui est destiné à être déployé au Maroc dans des stations comme celle de Ouarzazate», précise-t-il.
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