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L’acné : impact psychologique, traitements médicamenteux... ce qu'il faut savoir

Souvent considéré comme une maladie sans gravité, l’acné peut avoir des conséquences psychologiques et sociales importantes. Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, nous en dit plus sur la prise en charge de cette maladie et comment gérer son impact psychologique et psychosocial notamment chez les adolescents.

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La prévalence mondiale de l’acné est de 20,5%. Elle est plus élevée chez les adolescents et les jeunes adultes âgés de 16 à 24 ans avec un taux de 28,3%. Cette maladie n’épargne pas les adultes de 25 à 39 ans avec un taux atteignant 19,3%. Ce sont là les principaux chiffres qui ressortent d’une étude internationale publiée récemment dans le «Journal de l’Académie américaine de dermatologie» qui est l’une des grandes organisations de dermatologues au monde. L’étude a été menée auprès de 50.000 individus âgés de plus de 16 ans, et ce dans 20 pays répartis sur les cinq continents.

Selon Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, cette étude trouve tout son intérêt puisqu’elle lève le voile sur les mystères d’une maladie hormonale longtemps considérée sans gravité.



Interrogé sur les principales causes de cette maladie, Dr Hamdi indique que «l’acné survient généralement lorsque les pores sont obstrués par du sébum et des cellules mortes. D’autres facteurs peuvent également causer l’acné, ajoute-t-il, et à leur tête l’utilisation des produits cosmétiques gras et les produits chimiques industriels qui ont tendance à boucher les follicules pileux. La maladie se traduit par des boutons sur la peau, notamment sur le visage, le front, la poitrine, le haut du dos et les épaules», indique notre interlocuteur.

L’acné : l’impact psychologique, plus grave que la maladie

«La particularité de l’étude réside aussi dans le fait qu’elle observe essentiellement les conséquences de l’acné sur la qualité de vie et la stigmatisation», précise-t-il. Effectivement, 31% des interrogés se sentent exclus ou rejetés par les autres à cause de l’acné. Ils expriment également le sentiment que les gens évitent de les toucher (27%) ou de s’approcher d’eux (26%). Pour Dr Hamdi, ces éléments doivent être pris au sérieux par l’entourage pour éviter toute dégradation de la situation. Pour lui, les effets psychologiques et psychosociaux de l’acné sont la maladie elle-même, surtout si les boutons apparaissent sur le visage. «Chez les adolescents et les jeunes femmes, l’acné sur le visage provoque la peur de l’autre, la perte de confiance en soi, l’isolement ou encore la dépression», note-t-il. Et d’ajouter que la prise en charge psychologique demeure essentielle pour contrer les pensées négatives et la baisse de l’estime de soi, d’autant plus que généralement, les maladies de la peau empirent sous l’effet du stress. Dr Hamdi pense aussi que l’entourage d’un adolescent doit être aidant et surtout compréhensif dans ce type de situation.

Quels traitements médicamenteux ?

À propos du traitement médicamenteux, Dr Hamdi indique que plusieurs cas peuvent évoluer favorablement sans traitement avec des mesures d’hygiène et des topiques locaux adaptés à chaque type d’acné. «Un antibiotique de trois mois est également prescrit selon l’évolution de la maladie», note-t-il. Et de préciser qu’en cas d’échec du traitement, un produit dérivé de la vitamine A peut également être prescrit après un bilan biologique et psychologique avec un suivi médical strict. Ce type de produit, ajoute Dr Hamdi, bloque la production de sébum et possède une action anti-inflammatoire sur les follicules pileux. Notre interlocuteur tient à souligner, en revanche, qu’aucun traitement pour soigner l’acné n’est immédiatement efficace et qu’il faut attendre quelques semaines pour obtenir une amélioration. Il met en garde, toutefois, contre l’automédication qui ne fait qu’aggraver la situation.
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