«Nous ne pouvons plus accepter cette situation», s’écrie la porte-parole de l’Union des conseils des parents d’élèves (UCPE), Sanae Sentissi. Sa colère est aussi celle de milliers de familles ayant choisi de mettre leurs enfants dans des établissements d’enseignement français et qui sont obligées de faire face chaque année à des augmentations des frais de scolarité. Et l’indignation est d’autant plus forte que ces hausses ne correspondent pas, selon elles, à des améliorations palpables ni au niveau des structures d’accueil ni au niveau de la qualité de l’enseignement.
«Les travaux promis tardent à se concrétiser et les familles refusent aujourd’hui d’assumer à elles seules la responsabilité des investissements immobiliers», affirme-t-elle. Selon notre source, la hausse des frais serait de l’ordre 1.500 DH par an pour les écoles de Casablanca et de Mohammedia et de l’ordre 2.700 dirhams par an pour les villes de Rabat et de Kénitra, sans compter les augmentations successives imposées par l’Agence pour l’enseignement français au Maroc (AEFE) depuis des années.
«Les travaux promis tardent à se concrétiser et les familles refusent aujourd’hui d’assumer à elles seules la responsabilité des investissements immobiliers», affirme-t-elle. Selon notre source, la hausse des frais serait de l’ordre 1.500 DH par an pour les écoles de Casablanca et de Mohammedia et de l’ordre 2.700 dirhams par an pour les villes de Rabat et de Kénitra, sans compter les augmentations successives imposées par l’Agence pour l’enseignement français au Maroc (AEFE) depuis des années.
«Pour un élève marocain inscrit dans une école française de Casablanca, à titre d’exemple, les frais de scolarité sont passés de 47.620 DH par an lors de l’année scolaire 2018-2019 à 55.600 dirhams en 2024-2025, soit une hausse de 8.000 DH», se scandalise Mme Sentissi. Et ce n’est pas tout, la porte-parole de l’UCPE précise que les droits des premières inscriptions ont connu, eux aussi, des augmentations successives durant ces dernières années en passant à 30.000 DH par an contre 15.000 DH auparavant. Ce qui inquiète les parents par-dessus tout, c’est que cette tendance se poursuit et s’intensifiera dans les années à venir, rendant inaccessible l’enseignement français au Maroc.
Mission française : Les revendications de l’UCPE
À la lecture du communiqué publié par l’UCPE, on comprend que l’augmentation des frais de scolarité pour la rentrée prochaine a été entérinée, malgré l’opposition des parents. Le document indique que le président national de l’UCPE, Moulay Driss El Alaoui, a fait remonter les revendications des parents lors du conseil d’administration de l'AEFE à Paris le 11 mars 2024. Ces revendications sont claires et précises : les parents disent qu’ils ne peuvent pas compenser indéfiniment le manque de dotations de l'État en payant des frais de scolarité de plus en plus élevés chaque année. Ils appellent, en revanche, à ce que L'État français prenne sa juste part dans les investissements immobiliers sur les infrastructures qui lui appartiennent ou qui lui sont confiées en concession. Les parents exigent aussi que la qualité de l’enseignement soit à la hauteur des frais de scolarité «exorbitants» que paient les familles. Ces dernières contestent par ailleurs la stratégie de l’AEFE qui repose quasi exclusivement sur le développement des établissements partenaires.
Mission française : Les parents veulent se faire entendre
L’UCPE exprime ainsi sa mobilisation pour faire entendre la voix des parents face au silence continu de l’AEFE face à l'exaspération croissante des familles. De même qu’elle exige la prise en compte effective de l’avis des fédérations des parents d’élèves. Mais visiblement, les revendications ne sont pas que d’ordre financier, puisque le communiqué de l’UCPE réitère son engagement à continuer à défendre l’équité effective entre les élèves de différentes nationalités, sur tous les aspects : pédagogique, éducatif et financier. «L’UCPE continue à plaider pour une école de l’égalité des droits, des chances et du bien-être de tous les élèves. L’école doit rester un vecteur d’émancipation», peut-on lire dans le document. En outre, l’Union a lancé une pétition en ligne qui a déjà collecté plus de 2.000 signatures. L’objectif est de faire entendre leur voix et montrer qu’il est impératif d’ouvrir un dialogue.
«Le Matin» a tenté de joindre les responsables des différents établissements d’enseignement français à Casablanca, notamment le lycée Lyautey, mais en vain. À l’heure où nous mettions sous presse, nous n’avions pas eu de réponse à nos demandes. De leur côté, les parents se disent mobilisés et déterminés à aller jusqu’au bout. Selon nos informations, ils prévoient d’organiser des sit-in de protestation dans les semaines à venir.
«Le Matin» a tenté de joindre les responsables des différents établissements d’enseignement français à Casablanca, notamment le lycée Lyautey, mais en vain. À l’heure où nous mettions sous presse, nous n’avions pas eu de réponse à nos demandes. De leur côté, les parents se disent mobilisés et déterminés à aller jusqu’au bout. Selon nos informations, ils prévoient d’organiser des sit-in de protestation dans les semaines à venir.