La résistance aux antimicrobiens (RAM) s’impose aujourd’hui comme l’une des crises sanitaires les plus graves et les plus sous-estimées de notre époque. Alors que les antibiotiques et autres agents antimicrobiens ont, depuis des décennies, permis de sauver des millions de vies, leur efficacité se fragilise dangereusement. Bactéries, virus, champignons et parasites évoluent, s’adaptent et deviennent capables de contourner les traitements censés les neutraliser. Cette évolution, accélérée par l’usage inapproprié des antimicrobiens, bouleverse l’équilibre des systèmes de santé et menace la capacité du monde à traiter des infections autrefois bénignes.
Face à cette menace mondiale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) coordonnent chaque année la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens, célébrée cette année du 18 au 24 novembre 2025.
Placée sous le thème «Agissons maintenant : protégeons notre présent, sécurisons notre avenir», cette mobilisation vise à rappeler que «la lutte contre la RAM ne peut réussir qu’à travers une action collective et multisectorielle. Une nécessité d’autant plus pressante que les chiffres mondiaux montrent l’ampleur du danger», précisent les organisations onusiennes dans un communiqué.
Selon l’OMS, «1,14 million de décès ont été directement causés par la résistance aux antimicrobiens en 2021, et près de 5 millions de décès y étaient associés. D’ici 2050, la RAM pourrait faire jusqu’à 39 millions de victimes si aucune action décisive n’est prise», rapporte le communiqué. Le monde risque ainsi de basculer dans une ère post-antibiotique où une simple infection pourrait redevenir mortelle.
Cette gravité s’explique par une convergence de facteurs : prescriptions non adaptées, vente d’antibiotiques sans ordonnance, lacunes en prévention et en contrôle des infections, manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi qu’une utilisation excessive ou inappropriée des antimicrobiens dans l’agriculture et l’élevage. «Au Maroc, bien que les données spécifiques soient moins accessibles, les études indiquent une augmentation significative de la résistance, notamment pour des pathogènes tels que Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae, souvent associés à des infections nosocomiales. Les rapports montrent des taux de résistance aux antibiotiques courants, tels que les céphalosporines de troisième génération et les fluoroquinolones, dans les établissements de santé marocains. Une étude menée en 2022 a révélé que près de 50% des isolats d’E. coli étaient résistants à ces antibiotiques», explique Dr Ayman Aït Haj Kaddour.
Cette réalité explique pourquoi l’approche «Une seule santé» s’impose désormais comme l’axe central des stratégies internationales : «La santé humaine ne peut être protégée sans prendre en compte la santé animale et environnementale», précise le communiqué.
La résistance aux antimicrobiens n’est pas nouvelle : elle apparaît naturellement au fil du temps. Mais ce phénomène s’accélère sous l’effet de pratiques humaines. «L’utilisation inadaptée de médicaments antimicrobiens, à travers des prescriptions excessives, l’automédication ou les traitements mal suivis, favorise l’émergence de micro-organismes résistants», rapporte le communiqué de l’OMS et de la FAO.
D’autres facteurs aggravent la situation : «l’insuffisance des mesures de prévention dans les établissements de santé et les fermes, le défaut d’hygiène et d’assainissement, ainsi que l’accès limité à des médicaments, vaccins et outils de diagnostic de qualité, créent un terrain favorable à la propagation des micro-organismes résistants. À cela s’ajoute la pollution environnementale, notamment liée aux rejets industriels et pharmaceutiques», précise le communiqué. Une fois installée, la résistance se propage rapidement entre humains, entre animaux, ou entre humains et animaux, rendant les infections plus difficiles à traiter et augmentant le nombre de complications et de décès.
Face à cette menace mondiale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) coordonnent chaque année la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens, célébrée cette année du 18 au 24 novembre 2025.
Placée sous le thème «Agissons maintenant : protégeons notre présent, sécurisons notre avenir», cette mobilisation vise à rappeler que «la lutte contre la RAM ne peut réussir qu’à travers une action collective et multisectorielle. Une nécessité d’autant plus pressante que les chiffres mondiaux montrent l’ampleur du danger», précisent les organisations onusiennes dans un communiqué.
Selon l’OMS, «1,14 million de décès ont été directement causés par la résistance aux antimicrobiens en 2021, et près de 5 millions de décès y étaient associés. D’ici 2050, la RAM pourrait faire jusqu’à 39 millions de victimes si aucune action décisive n’est prise», rapporte le communiqué. Le monde risque ainsi de basculer dans une ère post-antibiotique où une simple infection pourrait redevenir mortelle.
Une région parmi les plus touchées au monde
Si toutes les régions du globe sont concernées, la Région OMS de la Méditerranée orientale fait face à l’une des situations les plus préoccupantes. «D’après les dernières données 2023 du système mondial de surveillance “GLASS”, une infection bactérienne sur trois dans la région est résistante aux antibiotiques, l’un des taux les plus élevés au niveau mondial», indique le communiqué.Cette gravité s’explique par une convergence de facteurs : prescriptions non adaptées, vente d’antibiotiques sans ordonnance, lacunes en prévention et en contrôle des infections, manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi qu’une utilisation excessive ou inappropriée des antimicrobiens dans l’agriculture et l’élevage. «Au Maroc, bien que les données spécifiques soient moins accessibles, les études indiquent une augmentation significative de la résistance, notamment pour des pathogènes tels que Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae, souvent associés à des infections nosocomiales. Les rapports montrent des taux de résistance aux antibiotiques courants, tels que les céphalosporines de troisième génération et les fluoroquinolones, dans les établissements de santé marocains. Une étude menée en 2022 a révélé que près de 50% des isolats d’E. coli étaient résistants à ces antibiotiques», explique Dr Ayman Aït Haj Kaddour.
Une menace multidimensionnelle : santé, alimentation, environnement
La résistance aux antimicrobiens ne touche pas uniquement la santé humaine. «Elle compromet également la production alimentaire, la santé animale et les écosystèmes», indique le communiqué. Les micro-organismes résistants circulent dans l’eau, les sols, les animaux, les plantes et les aliments, rendant la lutte complexe et profondément interconnectée.Cette réalité explique pourquoi l’approche «Une seule santé» s’impose désormais comme l’axe central des stratégies internationales : «La santé humaine ne peut être protégée sans prendre en compte la santé animale et environnementale», précise le communiqué.
La résistance aux antimicrobiens n’est pas nouvelle : elle apparaît naturellement au fil du temps. Mais ce phénomène s’accélère sous l’effet de pratiques humaines. «L’utilisation inadaptée de médicaments antimicrobiens, à travers des prescriptions excessives, l’automédication ou les traitements mal suivis, favorise l’émergence de micro-organismes résistants», rapporte le communiqué de l’OMS et de la FAO.
D’autres facteurs aggravent la situation : «l’insuffisance des mesures de prévention dans les établissements de santé et les fermes, le défaut d’hygiène et d’assainissement, ainsi que l’accès limité à des médicaments, vaccins et outils de diagnostic de qualité, créent un terrain favorable à la propagation des micro-organismes résistants. À cela s’ajoute la pollution environnementale, notamment liée aux rejets industriels et pharmaceutiques», précise le communiqué. Une fois installée, la résistance se propage rapidement entre humains, entre animaux, ou entre humains et animaux, rendant les infections plus difficiles à traiter et augmentant le nombre de complications et de décès.
