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Entretien avec le porte-étendard de l’escrime marocaine aux JO, Houssam El Kourd

Houssam El Kourd participe à ses deuxièmes Jeux olympiques cet été lors de l’édition 2024 à Paris. Dans un entretien accordé au «Matin», le champion d’Afrique 2019 d'escrime a affiché sa fierté de défendre de nouveau les couleurs nationales lors de la grand-messe du sport mondial. À deux mois du coup d’envoi des Jeux, El Kourd a également dévoilé son programme d’entraînement, ainsi que son ambition pour cette édition parisienne des JO.

Houssam El Kourd.
Houssam El Kourd.
Après une première participation aux JO de Tokyo 2020, marquée par une bonne performance face aux meilleurs escrimeurs mondiaux, Houssam El Kourd ambitionne de faire mieux lors de l’édition 2024 des Jeux Olympiques. Champion d’Afrique en 2019, El Kourd se prépare activement à la grand-messe du sport et vise l’exploit à Paris. L’escrimeur de 31 ans a révélé au «Matin» qu’il avait envie de créer la surprise en décrochant l’or olympique afin de réaliser une première historique pour le Maroc et l’Afrique.

Le Matin : Après les JO de Tokyo 2020, vous avez réussi à valider votre billet pour la deuxième fois d’affilée pour les Jeux à Paris. Comment avez-vous obtenu cette qualification ? Et quel a été votre sentiment ?
Houssam El Kourd : C’est une très grande fierté pour moi de me qualifier pour les JO de Paris 2024, qui sera ma deuxième participation après celle de Tokyo en 2020. C’est toujours une immense fierté de représenter le Maroc sur les plus hautes sphères du sport mondial. En ce qui concerne le processus de qualification pour les Jeux, il a commencé au mois de mai 2023 pour se terminer en avril 2024. Il fallait être parmi les premiers escrimeurs africains au classement mondial, et c’est ce que j’ai réussi à réaliser tout au long de cette période.


À quelques mois du coup d’envoi des JO, vous avez intensifié votre préparation pour ce grand rendez-vous. Comment se déroule cette préparation ? Quel est votre programme quotidien ?

Effectivement, il reste deux mois et demi avant le coup d’envoi des Jeux, la préparation commence à s’intensifier au fur et à mesure, on rentre vraiment dans une phase de grosse préparation déjà pour les deux échéances qui restent avant les JO, à savoir la Coupe du monde à Paris qui démarre le 18 mai et le championnat d’Afrique, prévu en juin à Casablanca. Donc la préparation est axée sur ces deux événements, qui servent de tests pour préparer les JO. Le programme d’entraînement est quotidien, avec deux séances par jour, afin d’être le plus performant possible sur les deux compétitions de préparation et à l’approche des JO et pour être en pic de forme. Outre les deux compétitions au programme avant les Jeux, deux stages sont prévus en France, à Aix-en-Provence, et à Marrakech, entre les mois de juin et juillet.


L’escrime marocaine était présente pour la première fois aux JO durant les années 1960, depuis, les apparitions se font de plus en plus rares. Comment voyez-vous le niveau de l’escrime marocaine au cours des dernières années, comparé au niveau sur le continent africain et au niveau mondial ?

Le Maroc a pris part très tôt aux JO lorsqu’il n’y avait pas encore de système de qualification. Effectivement, les apparitions se sont faites de plus en plus rares, mais depuis 2008, il y a toujours un représentant du Maroc aux Jeux, que ce soit une fille ou un garçon. Au niveau continental, l’escrime marocaine progresse. On prend du galon sur le continent mère, avec des médailles de bronze décrochées en individuel lors des championnats d’Afrique. Personnellement, j’ai décroché des breloques en or en individuel, notamment en 2018, c’était une première dans l’histoire de l’escrime marocaine. C’est vrai qu’on reste encore loin de l’Égypte, qui est la nation dominante en Afrique et qui devient également dominante au niveau mondial. Après, en ce qui concerne le niveau de l’escrime marocaine par rapport au niveau mondial, nous avons encore un peu de chemin avant d’arriver au haut niveau. Nous avons quelques fulgurances au niveau intermédiaire, sans compter mon cas, car sans me vanter, je suis parmi les meilleurs mondiaux. Il y a certes encore du chemin à parcourir, mais la Fédération Royale marocaine d’escrime fait en sorte que l’escrime se développe plus au Maroc.


Quel souvenir gardez-vous de votre première expérience lors des JO de Tokyo 2020 ?

C’était ma première expérience sous les couleurs du Maroc. Je suis arrivé en équipe nationale en 2018. Donc c’était une très grande fierté de me qualifier pour les JO à Tokyo. C’était un peu une découverte pour moi à ce niveau de la compétition, même si j’avais déjà fait des quarts de finale en sénior en Coupe du monde auparavant. J’avais fait une bonne prestation lors des JO à Tokyo où j’avais perdu en huitièmes de finale sur deux touches face, contre un vice-champion olympique hongrois, qui était champion du monde une année avant les JO. Cette édition des JO au Japon m’a juste montré que j’étais parmi les meilleurs mondiaux et que j’avais toutes mes chances à ce niveau là, et ça m’a motivé encore plus pour représenter le Maroc le plus haut possible et réaliser de meilleures performances pour l’escrime marocaine et africaine.


Comment anticipez-vous le niveau de la compétition lors des JO à Paris ? Êtes vous prêts à relever le défi ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que les Jeux olympiques sont le Graal de tous les escrimeurs. Il y aura tout le gratin mondial de la discipline. Nous serons 34 des meilleurs escrimeurs mondiaux qui s’affronteront lors des Jeux. Pour ma part, lors de la saison 2022-2023, j’étais à mon meilleur classement avec une 6e place mondiale, même si l’année 2024 est transitoire pour moi, avec des résultats moins bons qu’en 2023, mais je pense que tout peut arriver et je me sens prêt à affronter les meilleurs mondiaux et continuer à montrer une très belle image du Maroc en escrime.


Quel est votre objectif lors de ces JO de Paris 2024 ? Vous sentez-vous capable de réaliser un exploit et décrocher une médaille olympique pour le Maroc, ce qui serait une première historique ?

Un de mes objectifs premiers est d’aller à ces Jeux olympiques de Paris 2024 et d’essayer de décrocher l’or olympique pour le Maroc, ce qui serait inédit pour un pays africain. Ce serait la plus belle chose qui puisse m'arriver tout au long de ma carrière. J’ai vraiment cette envie d’aller chercher une médaille et de monter sur la plus haute marche du podium, de montrer que le Maroc est un pays de sport, qui compte d’innombrables talents et de sportifs qui croient en la performance sportive. De montrer également au public marocain que nous sommes une nation de sport et qu’il y a autre chose que le football, même si nous sommes fiers des exploits de notre équipe nationale. Mais l’objectif est de montrer que d’autres disciplines peuvent performer au niveau mondial.
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