Pendant plus de sept mois, l’AS FAR s’est montré intraitable en tête du classement de la Botola Pro Inwi D1, enchaînant les victoires et les prestations de force, grâce à une ligne d’attaque en feu et un banc de touche de qualité. Jusqu’au terme de la phase aller du championnat, personne ne faisait grand cas du RCA, dont l’objectif annoncé à l’époque était d’arracher la deuxième place pour dégager la voie vers la Ligue des champions. Privé de compétitions continentales cette saison, lui qui avait occupé la cinquième position de l’exercice 2022-23, le Raja de Casablanca a finalement braqué tous ses viseurs sur le championnat, s’imposant comme un véritable rouleau compresseur depuis l’arrivée de Zinnbauer sur son banc de touche.
Concentré sur une seule échéance, contrairement à l’AS FAR, au Wydad ou encore à la Renaissance de Berkane, le RCA a réussi à écrire une nouvelle page dans l’histoire du football marocain. Les Aigles sont devenus la première équipe marocaine à remporter le titre sans subir la moindre défaite, au moment où l’AS FAR, le WAC et la RSB ont vu leurs bévues sur le plan continental déteindre sur leurs performances en championnat local. En plus du 13e titre de champion, le Raja a battu le record de points cumulés en une seule saison, avec 72 points récoltés après 21 victoires et 9 nuls. Les Verts sont également la seule équipe de la Botola à avoir encaissé moins de 20 buts cette saison (15 buts encaissés en 30 matchs).
Le rideau défensif de Josef Zinnbauer a été l’une des armes les plus redoutables et le facteur décisif qui a assuré l’invincibilité du RCA cette saison. Après 40 matchs avec le club depuis son arrivée, le technicien allemand est toujours imbattable. Zinnbauer a eu l’occasion de le confirmer face à son adversaire le plus imposant, l’AS FAR, lundi dernier lors de la finale de la Coupe du Trône. Encore une fois, les Verts ont pu compter sur le meilleur buteur et passeur du championnat, Yousri Bouzok, qui a porté l’équipe à bout de bras vers un neuvième titre en Coupe du Trône. Le Raja a donc dominé la scène locale de long en large cette saison, écœurant une équipe de l’AS FAR qui n’a jamais démérité. Mais les ambitions des supporters ne s’arrêtent pas là pour autant.
Dominateurs au Maroc, les Aigles assoiffés de reconnaissance sur la scène continentale
Lors de la 30e journée de la Botola Pro Inw D1 à Oujda, ou encore sur les gradins du Stade Adrar à l’occasion de la demi-finale de la Coupe du Trône, puis lors de la finale lundi, les supporters du Raja ont encore scandé leur fameuse réplique : «Le peuple réclame la Champions League !» Il faut dire que l’occasion est plus favorable que jamais pour gagner une quatrième couronne. Ayant souffert lors de la dernière décennie, en raison des nombreuses crises financières et de l’instabilité au niveau du bureau dirigeant, le RCA a retrouvé du poil de la bête avec le retour de Mohamed Boudrika. Même s’il a disparu des radars depuis novembre dernier (le président des Verts dirige le club depuis l’étranger, à travers des contacts réguliers avec les membres du bureau selon ses dires), Boudrika a réussi à redonner de l’éclat aux Aigles. Les espérences sont plus grandes, plus fondées et les fans y croient fermement cette fois-ci.
Le bureau dirigeant du Raja est désormais appelé à lever l’interdiction de recrutement, pour réussir un mercato estival à la hauteur des ambitions du club. Il devra également prolonger les cadres de l’équipe pour éviter de voir son effectif dépouillé. Le Raja avait remporté la Ligue des champions à trois reprises : les éditions 1989, 1997 et 1999. Absent de l’édition 2024, le Raja avait été éliminé à deux reprises par Al Ahly, en quarts de finale des éditions 2022 et 2023. La meilleure prestation du champion du Maroc en Ligue des champions, pour le compte de la dernière décennie, avait eu lieu en 2020, lorsque le club avait atteint la demi-finale avant de s’incliner face au Zamalek. L’objectif est donc clair pour les protégés de Josef Zinnbauer : rehausser le niveau pour pouvoir concurrencer l’ogre éqyptien d’Al Ahly et les autres, Mamelodi Sundowns, ou encore l’Espérance de Tunis.