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Rallye Maroc Équestre 2025 : les révélations du DG de la SOREC, Omar Skalli

La Société Royale d’encouragement du cheval (SOREC) a organisé, fin mai, la troisième édition du Rallye Maroc Équestre, un événement marqué par la participation de plusieurs cavaliers nationaux et étrangers, qui ont pu découvrir la splendeur du Parc national d’Ifrane cette année. Dans un entretien exclusif accordé au journal «Le Matin», le directeur général de la SOREC, Omar Skalli, a livré sa vision quant à l’avenir de cet événement de tourisme équestre, précisant que les opérateurs privés et les associations locales étaient appelés à prendre le relais dans le futur, avec l’accompagnement de la SOREC. Omar Skalli a également dévoilé la région qui abritera la prochaine édition du RME.

Omar Skalli.
Omar Skalli.
La troisième édition du Rallye Maroc Équestre, organisée du 22 au 26 mai, a élu domicile au Parc national d’Ifrane, avec la participation d’équipes en provenance de Côte d’Ivoire, de France, de Suisse et du Maroc. La SOREC a convié tout ce beau monde pour une visite guidée dans les sentiers du Moyen-Atlas en compagnie de montures issues de la région, grâce à la participation des associations locales. Lors des prochaines éditions, la SOREC compte sur les opérateurs privés et les associations locales, qui sont appelés à faire preuve d’initiative pour enrichir l’offre de tourisme équestre au Maroc et saisir les opportunités que présente notre pays. L’objectif ultime étant d’assurer une «pleine utilisation du cheval Barbe et Arabe-Barbe et créer une valeur ajoutée économique», selon le directeur général de la SOREC, Omar Skalli. Entretien.

Le Matin : La SOREC a organisé la 3e édition du Rallye Maroc Équestre cette année, pour répondre aux exigences d'un contrat-programme signé avec plusieurs partenaires. Dites-nous en davantage sur ce contrat-programme...

Omar Skalli : C'est un contrat-programme portant sur la période 2024-2030, essentiellement autour des races Barbe et Arabe-Barbe et de la Tbourida, mais aussi le tourisme équestre, puisque c'est aussi l'une des utilisations à fort potentiel pour les chevaux Barbe et Arabe-Barbe. D'ailleurs, pour l'édition 2024 au Parc national d'Ifrane, la trentaine de chevaux qui ont participé sont de ces races, issues de la région et engagés par des associations locales. C'est grâce au partenariat avec l'Agence nationale des eaux et forêts, qui a mis à disposition le Parc et qui a aussi balisé les trajets et chemins empruntés, et qui nous a aidé aussi au niveau de l'organisation et de la mise en contact avec les contributeurs locaux, notamment les coopératives. Il faut vraiment que ce soit un événement local d'abord, puis national après... On a d'abord balisé le terrain en effectuant des repérages avec les techniciens et les experts marocains en la matière. Ces trajets vont rester, c'est d'ailleurs cela l'objectif : tracer et baliser des chemins pour que les associations locales puissent organiser leurs propres rallyes ou randonnées dans le futur. Ce Rallye Maroc Équestre est une pépinière, un modèle servant à inspirer les associations locales, qui sont appelées à créer leurs propres événements, peut-être à échelle réduite. Nous n'avons pas vocation à faire ça tout le temps, peut-être jusqu'au terme du contrat-programme, mais l'idée est de former des guides, des accompagnateurs de tourisme équestre, mais aussi des experts. L'objectif est d'étendre cette expérience sur tout le Maroc, car nous pensons que c'est un vrai potentiel pour le tourisme marocain et pour le cheval Barbe et Arabe-Barbe, car il est extrêmement bien adapté à l'équitation extérieure. Ces races sont intelligentes, braves. Tous les participants étrangers ont été impressionnés par la qualité de ces chevaux.

On parle donc d'un cheval qui a le pied sûr, au tempérament froid, contrairement au pur-sang arabe par exemple. Le cheptel national est estimé à plus de 50.000 chevaux et le besoin de l'exploiter est assez pressant. En plus de ce genre d'événements, quels sont les autres moyens d'exploiter ces races ?

La Tbourida bien évidemment ! C'est aujourd'hui la plus grande utilisation. On parle de tourisme équestre, mais c'est toujours embryonnaire, avec quelques centaines de chevaux. En Tbourida en revanche, c'est déjà 25.000 chevaux Barbe et Arabe-Barbe qui participent aux Moussems et concours. Rien qu'au niveau des concours officiels que nous organisons sous l'égide de la Fédération Royale marocaine des sports équestres, c'est quelque 6.000 chevaux, en plus de ceux qui sont toujours à l'élevage et ceux qui participent à d'autres Moussems. Il y a tout au pan dans le contrat-programme réservé à la Tbourida, pour la création de clubs de Tbourida et pour assurer la transmission aux futures générations. Aussi pour donner l'occasion aux touristes nationaux et internationaux d'assister aux compétitions et proposer plus de rendez-vous. Cela contribue à préserver le patrimoine, mais aussi à assurer une bonne utilisation du Barbe et Arabe-Barbe, sachant que les éleveurs marocains en produisent 4.000 à 5.000 par an.

La SOREC est donc en train d’ouvrir la voie aux opérateurs privés et aux associations, qui sont appelés à organiser de tels événements à l’avenir. Pensez-vous qu’ils disposent déjà des outils nécessaires ou qu’ils ont encore besoin d’accompagnement ?

L’accompagnement s’impose toujours. Ils ont aussi besoin de formation. D’ailleurs, on a un programme de formation de 8 guides, ce qu’on appelle techniquement des ATE, c’est-à-dire des accompagnateurs de tourisme équestre. Ils vont être formés à Marrakech avec l’assistance de la SOREC. Justement, l’année prochaine, nous pensons organiser ce Rallye Maroc Équestre à Azilal, pour que ces huit ATE puissent eux-mêmes, avec notre accompagnement, organiser l’événement. C’est comme ça qu’on va incuber. Si on fait la même chose l’année prochaine dans une autre région en formant des guides, on va créer cet écosystème... On ne va pas attendre qu’il y ait un écosystème pour l’aider et l’accompagner, on va plutôt le créer ou l’incuber. C’est notre rôle. Nous pensons aujourd’hui qu’avec un écosystème de tourisme équestre, entre les randonnées, les rallyes, les TREC (Techniques de randonnée équestre de compétition, NDLR), l’endurance... avec toute cette équitation extérieure, nous pouvons arriver très facilement à 5.000 ou 10.000 chevaux utilisés annuellement dans ces disciplines d’ici une dizaine d’années.


Le Rallye Maroc Équestre est une nouvelle brèche qui s’ouvre, avec une portée multidimensionnelle. Est-ce qu’on pourrait voir, à l’avenir, un Rallye qui s’étale sur toute l’année avec plusieurs étapes au programme ?

Absolument, pourquoi pas ! Il y a plusieurs axes de développement pour cet événement. On en est déjà à la 3e édition et ça progresse déjà, au niveau de la qualité de l’organisation. Il peut y avoir effectivement plusieurs étapes dans l’année. Si le privé prend le relais et qu’il y a plusieurs opérateurs, on peut imaginer que chaque région organise son rallye. On peut aussi, puisqu’il n’y a pas que la partie rallye, opter pour un niveau plus élevé qui est le TREC. C’est plus technique, comparé à la randonnée, qui est davantage destinée aux amateurs. On peut imaginer une autre version de développement, qui peut être mise en place dans quelques années, par exemple, un genre de meeting d’équitation extérieure s’étalant sur une semaine, avec le Barbe et l’Arabe-Barbe comme race unique utilisée. On peut programmer du TREC pour les experts, de l’endurance aussi pour les cavaliers les plus rodés ou encore du rallye, sans oublier la randonnée pour les amateurs. Aujourd’hui, on est à l’écoute des utilisateurs, surtout ceux qui ont fait les trois éditions du Rallye Maroc Équestre. On évalue les retours avec l’ensemble des partenaires, pour voir comment on peut faire évoluer ça et donner tout le potentiel à cette activité de tourisme équestre. Nous croyons vraiment en son potentiel en termes d’utilisation des chevaux et de valeur ajoutée économique.
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