Gestion de l’eau : il y a une excellence marocaine que les Marocains eux-mêmes méconnaissent (Loïc Fauchon)
Quand il parle d’eau, Loïc Fauchon n’aime pas les mots savants. Le président du Conseil mondial de l’eau n’aime pas non plus le terme «modèle». Il soutient aussi que le climat ne peut pas être seul responsable des problèmes liés à cette ressource précieuse. Pour lui, les inondations et les pénuries révèlent en partie de nos choix collectifs : où nous vivons, comment nous utilisons l’eau, comment nous planifions nos villes. Il raconte les cités qui grandissent trop vite, les fleuves qui ignorent les frontières et les stations d’épuration capables de détecter des pandémies avant qu’elles ne frappent. Mais tout à son pragmatisme, il voit dans le dessalement, le recyclage des eaux usées, la sobriété et la coopération internationale des solutions concrètes pour que les mégacités du monde restent vivables. Dans cet entretien à bâtons rompus, accordé au «Matin» en marge du 19e Congrès mondial de l’eau à Marrakech, il loue aussi l’excellence marocaine en la matière, une excellence souvent ignorée par les Marocains eux-mêmes. «C'est pour cela qu'il est bon de le dire à leur place», lance-t-il en souriant.
