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Campagne agricole : les mesures détaillées pour réduire les coûts des producteurs

Alors que le Maroc traverse une sixième année de sécheresse, les précipitations insuffisantes inquiètent les agriculteurs et menacent la croissance des cultures. Malgré quelques améliorations hydriques et un soutien accru du gouvernement à travers des subventions et des programmes spécifiques, les défis liés à la rareté de l’eau et à l’inflation des coûts des intrants agricoles demeurent importants. Une mobilisation stratégique est en cours pour garantir la sécurité alimentaire et la résilience du secteur.

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Le retard des précipitations alimente l’inquiétude des agriculteurs. Les dernières pluies qui n’ont intéressé que quelques zones géographiques du Royaume ne suffisent pas à dissiper cette inquiétude. Un constat que confirme le département de l’Agriculture qui indique que la campagne agricole 2024-2025 se déroule dans un contexte climatique difficile, marqué par une séquence de six années particulièrement sèches. Le cumul pluviométrique national jusqu’au 13 décembre 2024 est de 69,8 mm, soit une hausse de 9% par rapport à l’année précédente, mais une baisse de 38% par rapport à une année normale. Les pluies précoces d’octobre ont permis de favoriser l’installation des grandes cultures et la germination dans les grandes zones de production, avec un cumul pluviométrique de 44 mm, soit 63% du cumul à date.

Cependant, une période sèche a eu lieu à partir du mois de novembre dernier et qui pourra, selon les services d’Ahmed El Bouari, impacter négativement la croissance et le développement des cultures mises en place notamment au niveau des zones pluviales. Sur le plan hydrique, les retenues des barrages ont connu une nette amélioration par rapport à la campagne précédente dans la majorité des périmètres irrigués à l’exception du périmètre Tadla. Les réserves nationales au 13 décembre dernier sont de l’ordre de 3,8 milliards de m³. Ce qui représente une hausse de 21% par rapport à la même période de la campagne précédente.



Le taux de remplissage des barrages est de près de 27% contre 22% la campagne précédente. Par ailleurs, l’état du couvert végétal s’est amélioré par rapport à la campagne précédente. Selon le ministère, l’analyse de l’indice de végétation fait ressortir que 22% du couvert végétal à l’échelle nationale se trouvent dans un état bon à très bon et 14% du couvert affichent un état moyen. Cette situation du couvert végétal varie selon les régions.

Face aux défis liés notamment à la rareté de l’eau et la cherté des intrants agricoles et dans le cadre des efforts déployés pour la mise en œuvre de la stratégie Génération Green, le ministère rappelle avoir pris une série de mesures et dispositions, en matière notamment, d’approvisionnement en facteurs de production (semences et engrais), de développement des filières agricoles, de gestion de l’eau d’irrigation, d’assurance agricole, de financement et d’accompagnement des agriculteurs afin de réussir l’actuelle campagne agricole. Ainsi, dans les semences, un disponible d’environ 1,3 million de quintaux de semences certifiées des céréales d’automne (dont 97% au niveau du Sonacos), a été mobilisé avec la poursuite du soutien de l’État, et ce afin de maintenir les prix à des niveaux abordables pour les agriculteurs à travers le Royaume, et d’assurer ainsi la continuité du système de semences sélectionnées. S’agissant de l’utilisation des semences céréalières, l’État accorde une subvention du blé tendre à hauteur de 230 dirhams par quintal, le blé dur (310 DH/quintal) et l’orge (240 DH/quintal). Le tout assorti du maintien de la prime au stockage des semences céréalières certifiées. Pour la première fois, l’État subventionne cette année les semences certifiées des cultures fourragères et légumineuses alimentaires.



Ainsi pour la triticale et l’avoine, la subvention est fixée à 180 DH/quintal, pour la Fève-féverole, elle est de 205 DH/quintal, de 395 DH/quintal pour les lentilles et pois chiches et de 180 DH pour les pois fourragers et autres. De même, le ministère affirme poursuivre l’octroi pour la deuxième campagne agricole de la subvention pour l’acquisition des semences et des plants de tomate ronde, d’oignon et des semences de pomme de terre à hauteur de 50 à 70% en vue de réduire le coût de production de ces légumes, d’améliorer la production et de garantir l’approvisionnement du marché national en quantités suffisantes en ces produits. Concernant les engrais, le marché a été approvisionné au titre de la campagne 2024-2025 à hauteur de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés, au même prix de la campagne précédente en plus du maintien de l’octroi d’aides aux analyses de laboratoire (sols, eaux et plantes).

Aussi, l’État a procédé à la distribution de la 2e tranche des engrais azotés, subventionnés à hauteur de 40 à 45%, correspondant à une quantité de 2 millions de quintaux (soit 40% de la quantité programmée : 5 millions de quintaux), à travers des centres de relais, et ce en vue de maintenir leurs prix à des niveaux abordables pour les agriculteurs sur tout le territoire du Royaume. Concernant le Programme national de semis direct au titre de la campagne agricole 2024-2025, il concernera une superficie prévue de 260.000 ha, pour atteindre 1 million d’ha à l’horizon 2030, avec l’acquisition et la distribution de 200 semoirs de semis direct au profit des coopératives agricoles avec le renforcement de la sensibilisation et de l’accompagnement des agriculteurs pour adopter cette technique.



Par ailleurs, afin d’atténuer les effets du déficit pluviométrique enregistré durant les campagnes agricoles précédentes et protéger les ressources animales, l’État poursuivra la réalisation du programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique, mis en place au niveau national visant à mettre en œuvre les Hautes Directives Royales. Au fur et à mesure de l’évolution de la situation de la campagne agricole actuelle, l’Agriculture révèle que d’autres tranches peuvent être programmées afin de répondre aux besoins des éleveurs en matière d’aliment de bétail. L’objectif de l’ensemble de ces mesures est d’appuyer les agriculteurs en cette période difficile pour continuer à produire et à alimenter le marché national en produits agricoles. De même, il est prévu la poursuite de l’encouragement de l’investissement dans le secteur agricole en octroyant des incitations dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) avec le maintien des incitations en vigueur et la mise en place de nouvelles aides pour la mise en œuvre de la stratégie Génération Green.

Filière laitière : de nouvelles mesures pour garantir l’approvisionnement du marché en or blanc

Par ailleurs, des mesures urgentes et prioritaires ont été prises pour la relance de certaines filières de production et l’approvisionnement suffisant du marché. Concrètement, dans la filière laitière, l’État poursuit le programme de soutien aux prix de l’aliment composé selon une nouvelle modalité en plus de la subvention des génisses importées. De même, une nouvelle subvention aux velles importées reproductrices a été instaurée : 4.000 DH par velle. À cela s’ajoutent le repeuplement du cheptel national et l’encouragement de la filière nationale de production de génisses (produite : 4.000 DH par génisse, achat : 3.000 DH par génisse).

Autres mesures prises : l’amélioration des disponibilités du lait frais sur le marché en période de basse lactation et encouragement de la collecte du lait de vache, la taxation de l’importation du lait en poudre et l’intensification de l’encadrement technique et l’organisation des circuits d’insémination artificielle. De même, l’État a procédé à la facilitation exceptionnelle de l’importation de génisses de l’Allemagne avec l’acceptation des certificats par l’ONSSA (Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires) selon la procédure de quarantaine actuelle.
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