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Vibrant hommage à «Moulay Ahmed Alaoui, témoin et interprète de son temps»

Vingt ans après sa mort, Moulay Ahmed Alaoui fascine toujours et son souvenir demeure vivace. C’est le moins qu’on puisse dire après le vibrant hommage qui lui a été rendu hier à Fès, en commémoration du 20e anniversaire de sa disparition, sur le thème «Moulay Ahmed Alaoui, témoin et interprète de son temps».

C’est un hommage posthume d’une force inédite et d’une sincérité exceptionnelle qui a été rendu ce mercredi 6 décembre à Fès à feu Moulay Ahmed Alaoui en commémoration du 20e anniversaire de sa disparition. L’émotion, la nostalgie et la reconnaissance étaient au rendez-vous. Les témoignages apportés à cette occasion ont été unanimes à saluer un grand homme politique, un nationaliste militant et un journaliste hors pair.

En présence des membres de la famille du défunt, d’une pléiade d’illustres invités, des amis de la famille Alaoui et de hautes personnalités, les cérémonies commémoratives de cet anniversaire ont eu lieu dans l’enceinte de l’Université euro-méditerranéenne de Fès. Un choix hautement symbolique, puisque cette ville séculaire, si chère à Moulay Ahmed, incarnait et incarne toujours les valeurs que le défunt n’a eu de cesse de défendre et de promouvoir : l’ouverture, l’échange, le dialogue, la culture et l’authenticité.

Un parcours exceptionnel

S’il y a une chose à retenir de cette prestigieuse commémoration, c’est que vingt ans après sa mort, l’homme fascine toujours, et son souvenir demeure vivace. Moulay Ahmed Alaoui a en effet marqué profondément son temps, son entourage et les gens qui l’ont côtoyé par son parcours exceptionnel, mais aussi par son son œuvre, son tempérament et son caractère. Tous ceux qui se sont exprimés ce mercredi au sujet de feu Moulay Ahmed avaient du mal à cacher leur émotion, mais aussi leur admiration. «Infatigable, insatiable, pionnier. Il avait l’amour de la patrie chevillé au corps et son dévouement pour la monarchie était sans borne». Ces mots revenaient invariablement dans les interventions des participants qui presque tous avaient une anecdote à raconter à son sujet et qui montrait toute «la générosité et la finesse de cet homme touche-à-tout». À commencer par Bahija Simou, directrice des Archives Royales, qui l’a décrit comme un homme épris d’Histoire, de patrimoine et de culture. «Témoin et acteur de l’histoire contemporaine du Maroc, il était un homme d’État dévoué et un nationaliste intransigeant». Mme Simou s’est rappelé non sans émotion le jour où Moulay Ahmed Alaoui l’a convoquée après la parution d’un de ses livres sur l’Histoire militaire. «Tout de suite, je me suis rendue compte que j’étais en présence d’un intellectuel érudit, curieux, fasciné par la science. J’ai beaucoup appris de lui», se remémore-t-elle. Pour elle, Moulay Ahmed Alaoui ne laissait personne indifférent, tellement il avait du caractère, de l’ambition et cette capacité à se projeter dans l’avenir avec une vision prospective. Et c’est ce qu’a confirmé Mustapha Niasse, ancien Premier ministre sénégalais et haut représentant du Président de la République actuellement. Pour M. Niasse, qui a entretenu des liens d’amitié avec Moulay Ahmed durant des décennies, le défunt était un «homme multidimensionnel, un citoyen du monde» qui avait une «forme de sagesse qui s’alliait à l’humour».

Un modèle de raisonnement et d’analyse

Tout en saluant un homme d’État de grande envergure, M. Niasse a rappelé qu’il avait fait la connaissance de Moulay Ahmed à Paris, où ce dernier était l’ami de Léopold Sédar Senghor, grand homme politique et ancien président sénégalais. Fidèle à l’amitié et à la justice, Moulay Ahmed «était l’ami de l’Afrique et du Sénégal en particulier». Évoquant sa carrière journalistique, M. Niasse a souligné que ses éditoriaux dans le quotidien «Le Matin» «étaient un modèle de logique, de raisonnement et d’analyse». Prenant la parole à son tour, le Conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI, André Azoulay, a dit toute sa gratitude et sa reconnaissance à Moulay Ahmed, qui lui a servi à ses débuts de «guide, de mentor et de grand maître» . Il a reconnu avec beaucoup d’humilité, de courage et de sincérité comment avec le temps et l’expérience, il a fini par comprendre toute la pertinence et la justesse de ses analyses. «Plus tard, j’ai pu décoder son approche visionnaire», a-t-il déclaré. Mais c’est durant un des moments les plus douloureux vécus par la communauté juive marocaine que M. Azoulay confie avoir trouvé en lui un allié précieux. «En 1972, alors que la communauté juive marocaine était ostracisée et stigmatisée. Il était un éclaireur et un guide qui m’a encouragé à aller de l’avant dans mon combat pour guérir de cette aliénation. C’était quelque chose d’audacieux à l’époque», a-t-il expliqué en substance. De son côté, le Journaliste François Soudan a décrit Moulay Ahmed Alaoui comme un «charmeur, généreux, moderne et paternaliste. Il avait une infinie fidélité aux Rois et le Maroc était au fin fond de son ADN». En tant que journaliste, M. Soudan ne pouvait pas faire l’impasse sur la carrière du défunt à la tête du Groupe Maroc Soir. «Ses éditoriaux étaient importants pour les journalistes étrangers que nous étions. Ils donnaient le ton et permettaient de comprendre». À titre anecdotique, il a rappelé comment Moulay Ahmed l’a approché après avoir posé une question jugée insolente pour Hassan II. «À la fin de la conférence de presse, je me sentais exclu et isolé. Tout le monde me fuyait. Sauf lui qui s’est adressé à moi. J’ai apprécié ce geste généreux qui s’est terminé par une conversation le soir «pour m’expliquer ce qu’est la monarchie !» 

Un grand professionnel de la presse

Audacieux, Moulay Ahmed Alaoui l’était assurément. Il ne craignait pas la vérité, car il était inébranlablement convaincu de la justesse des causes qu’il défendait et des idées qu’il promouvait. L’intervention de Son Altesse Royale le Prince Hassan Ibn Talal a été très significative à cet égard. Apportant son témoignage par visioconférence, le Prince hachémite a salué «un grand professionnel de la presse», tout en rappelant cette boutade de Moulay Ahmed qu’il a faite sienne depuis lors : «il n’y a pas de questions qui dérangent, il n’y a que des réponses qui dérangent». Autant dire que Moualy Ahmed était «un homme ouvert au débat et épris de dialogue». Mais la clou de cette rencontre commémorative a été sans conteste le moment où Mme Assia Bensaleh Alaoui, veuve du défunt et ambassadrice itinérante de S.M. le Roi Mohammed VI, a pris la parole pour évoquer la mémoire de l’homme avec qui elle a partagé sa vie, ses rêves et ses ambitions. Avec une incommensurable émotion, elle a parlé d’un homme «qui ne s’interdisait rien quand il s’agissait de l’intérêt de son pays». Pour cette femme digne et dévouée, «l’héritage de Moulay Ahmed est partout. Au-delà de son œuvre matérielle, il nous a laissé l’essentiel : cet amour si exigeant pour la patrie», a-t-elle conclu.

>> Lire aussi : 20e anniversaire de la disparition de Moulay Ahmed Alaoui : Merci Président !

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