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«Mer et Désert» de Abdelouahed Mjahed Boujnan: Le cinéma , c'est d'abord de créativité et de l'art

Parmi les 24 films de la compétition officielle du sixième Festival du film documentaire, le réalisateur Abdelouahed Mjahed Boujnan participe avec son documentaire «Mer et Désert». Écrit par Zine El Abidine Charaf Eddine, ce film raconte l’histoire de l’Espagnole Louissi, habitant à Madrid, qui retourne sur les traces de l’écrivaine San Mao à Laâyoune et Dakhla, après avoir lu son livre «Journal du Sahara». Un voyage plein de nostalgie où le spectateur découvre les parcours croisés des deux femmes.

«Mer et Désert» de Abdelouahed Mjahed Boujnan: Le cinéma , c'est d'abord de créativité et de l'art

Le Matin : Comment vous est venue l’idée de choisir cette thématique pour votre documentaire ?
Abdelouahed Mjahed Boujnan
: L’idée est venue à partir du livre de l’écrivaine et philosophe taiwanaise, San Mao, qui résidait à Laâyoune, dans les années 1970, avec son compagnon. Ce dernier était un passionné de la pêche. Alors que San a été très influencée par la culture hassanie et s’est fait beaucoup d’amis. Avec le temps, quand elle a réuni plein de renseignements sur la région, elle a écrit un livre sur le Sahara. Et plus précisément sur la culture de la région, les valeurs sociales et la générosité des Sahraouis. Après, elle retourne à Madrid, puis à Las Palmas, avec son ami qui est décédé dans un accident de pêche. Suite à ce drame, San est tombée dans une dépression et s’est suicidée. À cette même époque, une petite fille, Louissi, vivait à Dakhla, mais ne connaissait pas San Mao.

Quelle est la relation entre les deux femmes dans le film ?
Après avoir lu le livre de San Mao, on a fait un portrait croisé en allant chercher une autre femme qui vivait, dans la même période, au Sahara et on lui a donné le livre pour le lire. Donc, Louissi a décidé de revenir au Sahara sur les traces de San Mao. Elle a cherché où a vécu San Mao, les lieux où elle allait. Sachant qu’elles étaient toutes les deux au Sahara à la même période, sauf que l’une était grande et l’autre encore jeune. Louissi est aussi retournée à Dakhla où elle a vécu avec ses parents. Ce fut un moment plein d’émotion.

Comment s’est déroulé le tournage dans ces régions du Sud, puis à Madrid ?
Le tournage s’est fait en plusieurs étapes. On a tourné à Laâyoune en premier lieu, pendant 15 à 20 jours, parce que dans un documentaire, on est toujours à la recherche de l’information. Quand on trouve quelque chose de nouveau, on continue les recherches. Puis, on est retourné à Rabat pour une pause, avant d’aller à Dakhla pour connaître la vie de Louissie. Après, on est parti à Madrid pour une semaine pleine pour tourner avec Louissie. Ensuite, on a découvert une Taiwanaise, mariée à un avocat, qui est aussi à Laâyoune pour chercher les traces de San Mao.

Certains pensent qu’un film sur le Sahara doit être fait par un réalisateur de la région ? Êtes-vous de cet avis ?
C’est faux, parce qu’un réalisateur quand il veut faire un documentaire sur le Sahara, il va faire des recherches, demander à des spécialistes et peut avoir tous les renseignements qu’il veut. Il peut même faire un film sur la culture hassanie mieux qu’un sahraoui. Le cinéma, c’est de la créativité et de l’art, ce n’est pas une question d’appartenance à une région.

Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée de ce festival dans la cartographie des événements cinématographiques au Maroc ?
D’abord, ce festival fait découvrir la culture hassanie chez des gens qui ne la connaissent pas. Mais, pour moi, il doit à l’avenir s’ouvrir sur d’autres thématiques, avec 20% de la culture hassanie. Comme ça, les gens du Sahara peuvent voir d’autres thématiques et apprendre d’autres cultures. C’est mon avis.

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