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Alzheimer : Il faut multiplier les unités d’accueil des patients

Le traitement miracle annoncé dernièrement pour traiter la maladie d’Alzheimer suscite des inquiétudes suite au décès de trois patients ayant participé aux essais cliniques. Approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis, le Lécanemab a pourtant présenté des résultats prometteurs. Comme beaucoup d’experts, Pr Jaâfar Heikel préconise la prudence. En attendant des résultats plus probants, le médecin estime que, pour l’heure, les efforts doivent être concentrés au Maroc sur la disponibilité en nombre suffisant d’unités d’accueil des personnes atteintes de cette maladie.

Alzheimer : Il faut multiplier les unités d’accueil des patients
Le Centre d’accueil de jour des malades d’Alzheimer à Rabat est doté d’une capacité d’accueil de 100 patients, une expérience à multiplier au Maroc.

Le traitement miracle annoncé dernièrement pour traiter la maladie d’Alzheimer suscite des inquiétudes suite au décès de trois patients ayant participé aux essais cliniques. Approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis, le Lécanemab a pourtant présenté des résultats prometteurs. Comme beaucoup d’experts, Pr Jaâfar Heikel préconise la prudence. En attendant des résultats plus probants, le médecin estime que, pour l’heure, les efforts doivent être concentrés au Maroc sur la disponibilité en nombre suffisant d’unités d’accueil des personnes atteintes de cette maladie.

Malgré des années de recherche, aucun médicament pour soigner la maladie d’Alzheimer n’avait encore vu le jour. Celui qui a été approuvé au début de ce mois de janvier par la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA), le Lécanemab, suscite des inquiétudes suite au décès de trois patients ayant participé aux essais cliniques. Des experts internationaux ont vite réagi en soulignant que «le médicament provoque des effets secondaires indésirables et que la balance bénéfice-risque ne penche pas assez du bon côté pour justifier l’approbation de la FDA». Contacté par «Le Matin», Pr Jaâfar Heikel, spécialiste en maladies infectieuses et économiste de la santé, estime que l’inquiétude par rapport au Lécanemab, de façon particulière, mais aussi pour toutes les nouvelles thérapeutiques est justifiée d’autant que nous n’avons pas encore le recul scientifique nécessaire pour vérifier l’efficience de ces traitements. Toutefois, l’expert estime qu’il faut rester prudent dans un sens comme dans l’autre. En tout cas, les recherches avancent dans le monde, mais en attendant des résultats probants, les patients doivent être pris en charge avec les moyens du bord.

Le vrai défi pour le Maroc !

«Au Maroc, il existe un certain nombre de médicaments qui jouent un rôle important dans la réduction, voire la stabilisation des lésions de l’Alzheimer», affirme Pr Heikel. On cite notamment le Centre d’accueil de jour des malades d’Alzheimer à Rabat doté d’une capacité d’accueil de 100 patients. Il s’agit d’une expérience inédite au Maroc, mais qui mérite d’être multipliée. L’expert insiste également sur la prise en charge des patients qui mobilise des équipes pluridisciplinaires composées notamment de neurologues, de psychiatres, de gériatres, d’internistes et de médecins généralistes. «On peut aussi faire appel à l’infectiologue, au pneumologue et au réanimateur si d’autres problèmes de santé apparaissent», explique-t-il. Pour Pr Heikel, les efforts doivent être déployés pour sensibiliser davantage les familles, mais aussi et surtout pour faire en sorte que nous soyons prêts à accueillir de plus en plus les patients atteints d’Alzheimer dans les prochains mois et même dans les prochaines années.

«Les familles en souffrent et j’espère que nous aurons au Maroc suffisamment d’unités pour nous occuper des troubles neurocognitifs majeurs, mais aussi des unités de gériatrie pour prendre en charge le sujet âgé, particulièrement lorsqu’il souffre d’un trouble qui va impacter, non seulement sa vie personnelle, mais aussi celle de son entourage», espère notre interlocuteur. Tout en soulignant que ce projet est à prendre au sérieux, Pr Heikel insiste sur le fait que les troubles neurocognitifs qui concernent des maladies comme Alzheimer sont une problématique de santé publique dans le contexte marocain et que l’absence de statistiques détaillées ne fait que compliquer les choses. «Des études ont été réalisées par des équipes de neurologues et de psychiatres au sein des centres hospitaliers marocains, certes, mais il n’y a toujours pas de chiffres officiels à annoncer», confirme-t-il.
Les causes ? Que des hypothèses…

Les recherches scientifiques avancent à grands pas, non seulement pour trouver un traitement contre l’Alzheimer, mais aussi et surtout pour identifier les causes de la maladie. Sur ce volet, nous n’avons encore une fois que des hypothèses ! La dernière en date est celle qui implique que l’insomnie augmenterait les risques de contracter la maladie d’Alzheimer. Le lien a été établi par des chercheurs canadiens. Ceux-ci ont démontré dans leur étude que l’insomnie engendre des pertes de mémoire et prédispose à des maladies neurodégénératives. Cette piste pourrait constituer une nouvelle manière de soigner cette maladie, encore pauvre en traitements.

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