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La prospérité d’un pays et d’un peuple dépend avant tout de l’éducation. Le Maroc peut à mon sens utiliser les réseaux et les nouvelles technologies pour améliorer le système d’enseignement et le généraliser pour que chaque enfant puisse avoir un apprentissage de qualité.
Le Maroc attache de l’importance à l’éducation et nous le comprenons très bien. L’Université marocaine Al Quaraouiyine est l’une des plus anciennes universités du monde. Je pense qu’il faut des infrastructures et des institutions pour la revitalisation d’un pays, c’est-à-dire les routes et les réseaux comme infrastructures, l’éducation et la réglementation comme institutions. Depuis l’Antiquité, les responsables ont pour slogan «Le gouvernement a pour responsabilité de construire des ponts, des routes et de gérer l’éducation». Grâce à des réseaux avancés, le Maroc a universalisé l’éducation de base et a donné aux enfants une bonne éducation primaire à grande échelle, sans laisser de côté qui que ce soit. En fait, le modèle éducatif dans les régions du nord de l’Europe convient au Maroc. Par exemple, l’enseignement en Finlande est très bon, et j’apprécie également les manuels de l’école primaire britannique.
Il faut vulgariser l’enseignement primaire, développer l’enseignement professionnel et technique à grande échelle, et donner accès à l’enseignement d’élite aux meilleurs étudiants. Nous pouvons nous inspirer de l’enseignement d’élite aux États-Unis. Seules quelques universités américaines pratiquent ce modèle d’éducation. L’éducation d’élite ne consiste pas uniquement à choisir les étudiants qui ont des notes parfaites dans le bac, mais aussi à proposer une formation de moralité aux enfants. Parmi les dix critères, il y a deux qui sont très importants : avez-vous pris soin des personnes âgées ? Avez-vous pris soin des enfants dans les orphelinats ? Sinon, votre score sera considérablement baissé. Qu’est-ce que l’éducation d’élite ? C’est pour former des leaders. Quelle est la responsabilité du leader ? C’est d’aimer la société, même ceux qui sont incapables de s’occuper d’eux-mêmes. Les universités célèbres ne devraient pas former des égoïstes qui ne s’intéressent qu’à leur vie exquise. Ceux qui sortent des écoles d’élite devraient aimer la société. Si vous menez des enseignements de différents niveaux, vous aurez un grand nombre de techniciens et d’ingénieurs. La rencontre de la civilisation industrielle européenne et de la civilisation arabe créera une nouvelle civilisation. La Méditerranée sépare l’Europe et le Maroc. Avec les ingénieurs d’excellence, votre pays deviendra sûrement un pays fort en technologie. Vous n’êtes séparés de l’Europe que par la mer, alors que la main-d’œuvre coûte bien moins cher dans votre pays. L’Europe devrait délocaliser les centres manufacturiers dans les pays de cette région. Comment réussir un tel transfert ? D’abord par la formation. Et puis, l’amélioration des infrastructures, y compris bien évidemment celles de la télécommunication et du réseau qui permettent de rendre l’éducation beaucoup plus accessible. La Corée du Sud est un pays qui a énormément investi dans la 4G. Si les opérateurs de télécom n’ont pas touché un rendement extrêmement élevé, ces efforts ont au contraire contribué à la croissance du PIB. Chaque dollar investi dans les infrastructures d’ICT permet de générer bien plus de dollars. C’est pour cette raison que l’IA et la 5G sont des technologies très importantes pour votre pays. Si vous souhaitez ce transfert du secteur manufacturier européen, il faut vous adapter à leur système, leurs standards et leurs normes.
Le secret d’un amour particulier pour le Maroc
«Le Maroc est un très beau pays. Je suis souvent allé au Maroc et j’ai une très vive impression de Casablanca. Je connaissais ce nom quand j’étais adolescent, parce que c’était la “capitale de l’espionnage” de la Seconde Guerre mondiale. Je voulais toujours aller au Rick’s Cafe. J’y suis allé plusieurs fois et je n’ai jamais goûté le café là-bas. Plus tard, quand j’y suis allé avec ma femme, j’ai fait une réservation quelques jours à l’avance, et j’ai enfin pris une tasse de café. J’ai pu profiter de l’expérience du film “Casablanca” et admirer la beauté et l’immensité de la côte marocaine.»
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