nation
Deux députées, Aziza Boujrida (Mouvement populaire) et Loubna Srhiri (Parti du progrès et du socialisme), ont été prises pour cible par des campagnes de diffamation en ligne. Les deux femmes politiques affirment avoir été victimes de l’utilisation dolosive de leurs photos à leur insu dans des plateformes plutôt suspectes. Dans les deux cas, les procédés sont comparables : diffusion de contenus falsifiés les impliquant et diffusion à large échelle. Au-delà de l’atteinte à la dignité des personnes concernées, les deux députées dénoncent un cas flagrant de violence numérique basée sur le genre (VNBG) ayant pour but de fragiliser leur légitimité politique et de les dissuader de poursuivre leur engagement. Les faits, aux relents sexistes, révèlent l’insuffisance du cadre légal actuel, l’ampleur des effets psychologiques et sociaux, et l’urgence d’une réponse couplant répression pénale, gouvernance des plateformes et régulation de l’IA. Des voix s’élèvent appelant à l’actualisation de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, voire à l’adoption d’une loi spécifiquement consacrée à la lutte contre la violence numérique.
Le tribunal de première instance d’Agadir a marqué un tournant historique vendredi dernier en rendant le tout premier jugement appliquant les peines alternatives au Maroc. Cette décision, rendue dans une affaire de commerce illégal d’alcool, constitue la première mise en œuvre concrète de la loi n° 43.22, entrée en vigueur le 22 août 2025. Elle intervient parallèlement à la publication, par la présidence du ministère public, d’un guide pratique détaillé destiné aux magistrats. Ce document de référence, composé de 257 pages, vise à encadrer et à uniformiser l’application de ces nouvelles sanctions, afin de concilier protection de la société, droits des victimes et réinsertion des condamnés, tout en réduisant la surpopulation carcérale.
Dernière Heure