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Les syndicats de la santé jugent l’offre du ministère insuffisante et menacent de paralyser le secteur

Assistera-t-on dans le secteur de la santé à un scénario similaire à celui de l’éducation nationale ? En tous cas, le secteur vit au rythme des tensions depuis plusieurs semaines. Les infirmiers, en grogne, maintiennent leurs menaces d’une paralysie générale du secteur à travers une série de grèves si leurs revendications ne sont pas satisfaites par la tutelle. Ils exigent notamment une augmentation nette de leur salaire de l’ordre de 3.000 dirhams. Le ministère de la Santé, dans une tentative pour éviter une nouvelle crise dans le secteur, avait formulé une offre aux syndicats, prévoyant des augmentations allant de 1.200 à 1.500 dirhams. L’offre a été aussitôt déclinée par les partenaires sociaux.

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Malgré la nouvelle offre, plus attractive, formulée par le ministère de la Santé, vendredi dernier, en faveur des travailleurs du secteur de la santé, prévoyant notamment une augmentation de 1.500 dirhams des salaires des infirmiers et de 1.200 dirhams des salaires des administrateurs et des techniciens (via une augmentation de l’indemnisation des risques professionnels), les syndicats actifs dans le secteur de la santé demeurent insatisfaits. Ils considèrent l’offre insuffisante et en dessous des aspirations et exigent une meilleure proposition.



Dans ce sens, le Syndicat national de la santé, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), a souligné, dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion avec le directeur des ressources humaines du ministère, que la nouvelle offre du gouvernement, bien qu’elle soit plus attractive que la précédente (600 dirhams pour les administrateurs et 800 DH pour les infirmiers), doit être améliorée. «La délégation présente lors de cette réunion a présenté un certain nombre de remarques, de suggestions et de conditions pour améliorer l’offre gouvernementale. Elle a demandé notamment l’amélioration de l’aspect financier, ainsi que le rapprochement de la date d’entrée en vigueur de toutes les augmentations des salaires et des indemnisations, qui doivent être programmées à partir de janvier 2024 au lieu de 2025», affirme la CDT dans le communiqué signé par son SG, Mustapha Chennaoui.



«Nous avons exigé également de rendre justice aux infirmières auxiliaires sur la base des propositions que nous avons présentées en tant que syndicat au ministère et d’identifier un calendrier bien défini pour engager un dialogue autour des revendications communes des différentes catégories de travailleurs de ce secteur pour négocier aussi bien les revendications communes que celles propres à chaque catégorie», lit-on sur le même document.

Pour sa part, le syndicat national de la santé publique, affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT), a souligné, à travers son secrétaire général, Karim Belmokadem, que la nouvelle proposition du ministère ne se hisse pas au niveau des attentes des travailleurs de la santé, notant que les futures augmentations doivent être généralisées sur tous les fonctionnaires du secteur, tout en veillant à préserver les acquis garantis par le statut de la fonction publique.

De son côté la Fédération nationale de la santé, affiliée à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a souligné la nécessité d’améliorer l’offre du ministère, particulièrement dans son aspect financier, en mettant des garanties plus importantes, notamment en ce qui concerne le salaire de base ainsi que les futures indemnités qui seront créés.

Les syndicats semblent donc décidés à ne pas lâcher du lest. D’ailleurs, certaines centrales syndicales ont annoncé la poursuite de leur mouvement de protestation malgré la nouvelle offre du gouvernement. Il s’agit notamment du syndicat indépendant des infirmiers qui avait annoncé l’organisation d’une série de manifestations, dont une grève mercredi et jeudi prochains ainsi qu’une marche nationale. Ledit syndicat avait d’ailleurs organisé un sit-in samedi dernier devant le Parlement au lendemain de la présentation de la nouvelle proposition du ministère. Cette manifestation, qui a connu une forte participation d’infirmiers venus des quatre coins du Maroc, visait à attirer l’attention du gouvernement sur les principales revendications de cette catégorie de travailleurs. Il s’agit notamment de garantir une hausse du salaire net de 3.000 dirhams par mois, accorder aux infirmiers le droit de créer un Ordre national ainsi que de mettre en œuvre les dispositions du décret de la fonction publique qui accorde l’équivalence de l’échelle 10 à tout infirmier porteur d’une licence universitaire.

Il convient de souligner qu’un nouveau round de dialogue est prévu également cette semaine entre le ministère et les syndicats les plus représentatifs pour examiner les moyens de concilier les propositions du ministère et les exigences des syndicats.
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