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Maroc-France : le temps du renouveau pour une relation indéfectible (Round-up)

Clarifier les choses pour repartir sur des bases plus solides. Voilà ce qui résume en gros le contexte et l’objectif de la visite du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné au Maroc où il a rencontré hier son homologue marocain Nasser Bourita. A Rabat, les deux hauts responsables ont affiché la volonté des deux pays d’aller de l’avant dans leur partenariat pour donner un nouvel élan à la relation « unique et exceptionnelle entre Rabat et Paris » tout en prenant en compte les évolutions aux niveaux national et international. Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a réitéré, lundi à Rabat, le soutien "clair et constant" de son pays au plan marocain d’autonomie dans les provinces du Sud, soulignant à cet égard qu’il est temps pour la France d’avancer sur cette question.

Nasser Bourita : «La relation entre Rabat et Paris est sans pareille, mais elle doit se renouveler»

La relation entre le Maroc et la France est sans pareille, c’est une relation distinguée, profondément ancrée dans l’Histoire et basée sur des intérêts mutuels dans tous les domaines. C’est dans ces termes que Nasser Bourita a parlé des rapports entre Rabat et Paris, qui commencent à montrer des signes d’amélioration après une crise sourde qui dure depuis plusieurs mois. S’exprimant hier à Rabat lors d’un point de presse avec son homologue français, Stéphane Séjourné, qui effectue sa première visite au Maroc (et en Afrique) depuis sa nomination, M. Bourita, qui ajouté dans le même ordre d’idées qu’il s’agissait d’une «relation d’État à État, parrainée par S.M. le Roi Mohammed VI et le Président Emmanuel Macron».



Après avoir rappelé le caractère «exceptionnel, fort et sans pareil» de la relation entre les deux pays, «la France étant un partenaire distingué du Royaume sur les plans politique, économique et humain», le ministre des Affaires étrangères marocain a précisé que cette relation se trouve à une phase charnière de son cheminement. Elle «est à un moment de renouveau et de développement» a-t-il dit, indiquant que «ce renouveau concerne à la fois son contenu, ses acteurs et son approche. Afin de s’adapter aux évolutions que connaissent le monde et les deux pays».

«La relation entre Rabat et Paris doit se renouveler»

Abondant dans le même sens, le ministre des Affaires étrangères marocain a rappelé que le Maroc, à la faveur de la vision sage de S.M. le Roi, était devenu une force politique, un pôle de stabilité au niveau de la région et un acteur majeur dans son environnement. «Grâce aux réformes initiées sous l’impulsion Royale, le Maroc offre une grande chance à ses partenaires. Et le Royaume est de ce fait un partenaire sollicité par des partenaires internationaux», a-t-il souligné. Partant de là, «la relation entre Rabat et Paris doit se renouveler et évoluer suivant les principes de respect mutuel, les principes de coordination, dans le cadre d’une relation d’État à État parrainée par le Souverain et le Président de la République», a-t-il expliqué.



Abordant ses entretiens dans la matinée avec son homologue français, le chef de la diplomatie marocaine a fait savoir que les relations entre les deux pays et les moyens de les revigorer avaient été au cœur des discussions. «Nous avons évoqué nos relations et les moyens de les développer dans la perspective des importantes échéances prochaines et des modalités de préparation de ces échéances de manière optimale, à travers notamment l’échange de visites sectoriels, sachant que des visites sont prévues dès les prochaines semaines (...), à travers aussi la recherche d’accords et d’initiatives de nature à renforcer nos relations et en faire un point de changement», a indiqué Nasser Bourita.

Proche-Orient et Sahel : le Maroc et la France peuvent agir de manière coordonnée

Par ailleurs, le ministre marocain a affirmé qu’il avait également évoqué avec M. Séjourné les questions de la région, notamment la crise au Proche-Orient et comment Rabat et Paris peuvent travailler ensemble pour favoriser la désescalade. «Nous sommes à l’orée du mois sacré du Ramadan et la situation est extrêmement tendue en territoires occupés. Et le Maroc met en garde contre toute pratique ou décision qui pourrait envenimer la situation dans les alentours de la mosquée Al-Aqsa. M. Bourita a en outre souligné avoir discuté avec M. Séjourné des «moyens d’agir ensemble de manière coordonnée dans la zone du Sahel, étant donné que Rabat et Paris sont deux partenaires partageant des intérêts proches dans la région».

En définitive, la visite au Maroc du ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe intervient dans le cadre de «la volonté forte des deux Chefs d’État de relancer le partenariat entre Rabat et Paris sur des bases solides et pour favoriser son renouveau tout en préservant la consistance historique et humaine qui la caractérise», a conclu M. Bourita.

Stéphane Séjourné : «Le Maroc a profondément changé. Je suis impressionné par les réformes et les projets conduits par S.M. le Roi»

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, s’est dit «impressionné» par la dynamique de développement que connaît le Maroc sous la conduite de S.M. le Roi Mohammed VI. «Le Maroc a profondément changé. Je suis impressionné par les réformes et les projets conduits par Sa Majesté le Roi qui place le développement humain au cœur du modèle de développement porté par le Royaume», a-t-il déclaré, lundi à Rabat, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Évoquant les relations bilatérales, le chef de la diplomatie française a affirmé que Paris et Rabat étaient déterminés à renouveler et à approfondir leurs liens «exceptionnels» en convenant d’une feuille de route «claire» et «ambitieuse» à la mesure des nouveaux défis. «Pour renouveler ce lien, notre feuille de route est claire et ambitieuse. Notre projet doit être à la mesure des nouveaux défis du siècle. Nous serons plus capables, ensemble ou séparément, avec le respect et la transparence ou avec une forme de fidélité collective», a-t-il dit.

Pour M. Séjourné, dont c’est la première visite au Maroc après sa nomination, les deux pays, qui partagent des intérêts convergents, veulent construire un partenariat dense et fécond pour «les trente prochaines années». Il a mis l’accent sur les domaines dans lesquels les deux pays doivent œuvrer main dans la main pour les concrétiser. «Nous devons regarder nos défis avec beaucoup de lucidité. Nous devons répondre aux attentes de notre jeunesse, transformer notre économie pour la tourner absolument vers l’avenir dans un monde qui change vite et qui devient de plus en plus violent», a-t-il expliqué lors de cette conférence de presse tenue à l’issue de ses entretiens avec M. Bourita. Pour lui, «les défis sont immenses dans les domaines technologiques, environnementaux et sécuritaires. Nous aborderons ces réalités avec ambition et notre source sera ce lien ancien, exceptionnel et singulier qui nous a permis de traverser tant de défis».

Le chef de la diplomatie française a aussi plaidé pour un partenariat avant-gardiste en matière d’énergies renouvelables, de formation et d’industrie innovante. Dans le même esprit, «nous pouvons porter ensemble des initiatives pour relever les défis globaux qui requièrent des réponses collectives, notamment la transition climatique, le partage des richesses, l’éducation, la sécurité alimentaire, la lutte contre le terrorisme et la promotion des droits de l’Homme», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Séjourné a insisté sur la nécessité pour la France et le Maroc de contribuer à la paix et à la sécurité face aux crises multiples qui secouent le monde, notamment la guerre en Ukraine et à Gaza. Le ministre a également salué le rôle «remarquable» du Maroc en faveur du développement et de la sécurité en Afrique.

Sahara marocain : il est temps pour la France d’avancer, voici comment selon Stéphane Séjourné

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a réitéré, lundi à Rabat, le soutien «clair et constant» de son pays au plan marocain d’autonomie dans les provinces du Sud, soulignant à cet égard qu’il est temps pour la France d’avancer sur cette question. La France a été le premier pays à soutenir le plan d’autonomie en 2007, a tenu à souligner M. Séjourné, qui s’exprimait lors de la conférence de presse conjointe avec Nasser Bourita, ajoutant que «dans la continuité logique de cet engagement, il est temps d’avancer».

Maroc-France : le temps du renouveau pour une relation indéfectible (Round-up)



Au-delà des positions politiques, la France avance par des actions concrètes, a-t-il dit. «La France veut aussi avancer en prenant en compte les intérêts et les besoins» en présence, notamment dans les domaines éducatif et culturel, a-t-il noté, faisant observer qu’il existe deux écoles françaises à Dakhla et Laâyoune. Il a précisé que l’Institut français a récemment déployé, en étroite collaboration avec les partenaires locaux, un centre culturel itinérant à Laâyoune, Boujdour et Dakhla qui rencontre un vif succès.

M. Séjourné a fait remarquer que la France veut également avancer en favorisant le développement économique et social dans les provinces du Sud du Royaume notamment. «La France accompagnera le développement de cette région en appui aux efforts du Maroc dans les différents domaines», a-t-il conclu, tout en rappelant que le Maroc a beaucoup investi dans des projets de développement au bénéfice des populations locales et en matière de formation, d’énergies renouvelables, de tourisme et d’économie bleue liée aux ressources aquatiques.

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