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Transport routier de marchandises : peu d’avancées sur beaucoup de dossiers

Après deux mois d’attente, les représentants de la coordination nationale regroupant les quatre syndicats les plus représentatifs du secteur du transport routier de marchandises (UMT, UNTM, UGTM et CDT) se sont réunis avec le secrétaire général du ministère du Transport. La réunion n’a pourtant débouché sur aucune avancée significative, si ce n’est l’engagement du ministère à mettre en place à partir du mois de septembre de la plateforme du bordereau de fret pour permettre aux chargeurs de déclarer le poids et la nature de leurs cargaisons, chose qui devrait libérer le transporteur de toute responsabilité relative à la surcharge du véhicule.

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Finalement, la montagne a accouché d’une souris. La réunion tenue jeudi dernier entre la coordination nationale regroupant les quatre syndicats les plus représentatifs du secteur du transport routier de marchandises (à savoir l’UMT, l’UNTM, l’UGTM et la CDT) et le secrétaire général du ministère du Transport n’a abouti à aucune avancée pour les transporteurs routiers. Mobilisés depuis plus de deux mois pour le déblocage de la 17e tranche de la subvention allouée aux professionnels du secteur du transport routier, les transporteurs sont restés sur leur faim puisque le responsable gouvernemental a affirmé que le ministère n’était pas responsable de cette situation de blocage.
Pourtant les professionnels n’ont cessé de multiplier les appels au gouvernement lui demandant de débloquer la subvention et de procéder au traitement immédiat de tous les dossiers liés aux versements antérieurs restés en suspens ainsi que le plafonnement du prix du carburant. Ils demandaient également au Chef de l’Exécutif de relancer le portail dédié à l’octroi de la subvention et de résoudre les problèmes qui entravent la modernisation du secteur.

Mais ces revendications n’ont pas eu d’écho favorable en raison des divergences des points de vue et accessoirement du problème de la représentativité dans le secteur. Ainsi, parmi les points de discorde abordés lors de la réunion de jeudi dernier sans avancée notable, celui relatif au nouveau projet de décret relatif à l’accès à la profession figure en bonne place. Le texte proposé par le ministère est rejeté en bloc par la coordination syndicale qui estime que les dispositions actuelles du projet de décret entraveront l’organisation sectorielle de la profession et fragiliseront davantage les professionnels.

En effet, le texte qui entend réguler la profession prévoit que seuls les professionnels inscrits dans le registre des transporteurs soient en mesure d’opérer sur le terrain. Ainsi, tout transporteur faisant l’intermédiation devra par conséquent être inscrit au registre des commissionnaires et non à celui des transporteurs. Quant à ceux qui sont inactifs, ils seront rayés du registre, tout bonnement. Une mesure décriée par les professionnels qui considèrent que cette nouvelle réglementation pénalisera les chauffeurs de longue date qui sont en arrêt temporaire de travail.

Autre problème, et non des moindres, relevé par la coordination : la non-régularisation de la situation des camions dont le poids chargé est compris entre 3,5 et 19 tonnes. En effet, l’organisation syndicale n’a eu de cesse d’appeler à régulariser la situation de ces véhicules et à appliquer la limitation égale de la surcharge des camions à la source. Mais le ministère reste intransigeant en campant sur sa position. Lors de cette dernière réunion, le secrétaire général du département de tutelle a affirmé que le ministère n’avait pas de nouvelles propositions à faire concernant ce dossier.

Bordereau de fret, une petite avancée pour les transporteurs

Mais les transporteurs routiers n’ont pas quitté la réunion les mains totalement vides et ils peuvent se réjouir d’un acquis important. Il s’agit de l’engagement pris par le ministère de tutelle de respecter les accords en vigueur en matière de bordereau de fret (bordereau du suivi de la cargaison) qui ne relèvera désormais plus de la responsabilité du transporteur, mais plutôt de celle du chargeur ou du propriétaire de la cargaison, et ce à partir de janvier prochain. La mise en œuvre de cette mesure permettra de protéger le transporteur routier puisque le problème de la surcharge du véhicule sera à partir de cette date de la responsabilité du chargeur.

«C’est une très grande avancée en matière de protection des droits des transporteurs. Désormais, la responsabilité de la surcharge de la cargaison ne sera plus du ressort du transporteur, mais du chargeur qui doit également assumer la responsabilité de la nature de la cargaison. Le grand défi aujourd’hui pour le ministère est de faire en sorte que les chargeurs respectent les dispositions du nouveau décret qui entrera en vigueur janvier prochain. C’est dans ce sens que le ministère a prévu de mettre en place une plateforme du bordereau de fret à partir du mois prochain pour initier les propriétaires d’unités de production et les chargeurs à cette nouvelle mesure. Le chargeur pourra dans ce sens remplir ce bordereau au niveau de la plateforme qui contiendra des informations sur la nature de la cargaison, son poids ainsi que des renseignements sur le transporteur, le numéro de sa carte d’identité ainsi que le numéro d’immatriculation du véhicule. Ainsi, le contrôle se fera sur la base des informations fournies», explique Mounir Benaazouz, secrétaire général national des transporteurs routiers relevant de la Confédération démocratique du travail (CDT).

Il convient de souligner par ailleurs que la coordination syndicale des transporteurs de marchandises a appelé lors de cette réunion le ministère à prêter davantage attention aux problèmes des professionnels du secteur et à œuvrer pour les résoudre dans un cadre participatif en tenant compte de la représentativité effective des syndicats qui constituent la «pierre angulaire de tout dialogue sérieux et productif».
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