Menu
Search
Dimanche 24 Novembre 2024
S'abonner
close
Dimanche 24 Novembre 2024
Menu
Search
lock image Réservé aux abonnés

Alzheimer, l’épilepsie, migraine ... comment vivre l’impact des changements climatiques sur la santé mentale

Les changements climatiques que nous vivons actuellement peuvent causer ou aggraver les troubles liés aux pathologies neurologiques, comme la maladie d’Alzheimer, l’épilepsie et la migraine. C’est le principal constat qui ressort d’une étude réalisée par l’University College de Londres. Les spécialistes appellent à prendre la question «très au sérieux».

No Image
Quel est l’impact du climat sur les maladies neurologiques ? Des chercheurs de l’University College de Londres se sont penchés sur le sujet en réalisant une méta-analyse de 332 articles publiés dans le monde entre 1968 et 2023. Les résultats ont été dévoilés récemment. Il en ressort qu’il existe bel et bien «des preuves évidentes de l’impact du climat sur certaines maladies du cerveau». Il convient de souligner que les chercheurs ont étudié 19 maladies neurologiques, dont l’accident vasculaire cérébral, la migraine, la maladie d’Alzheimer, la méningite, l’épilepsie et la sclérose en plaques. D’autres troubles ont été pris en compte, tels que l’anxiété, la dépression et la schizophrénie. De l’avis de Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, cette étude trouve tout son intérêt. «Elle intervient dans un contexte marqué par des changements climatiques importants donnant lieu à des hausses de température à des niveaux extrêmes, ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé mentale des individus», note-t-il. Et de poursuivre que les résultats de l’étude doivent être pris «très au sérieux».

Les températures extrêmes peuvent aggraver les troubles neurologiques

La recherche démontre que les températures extrêmes, qu’elles soient basses ou élevées, pourraient exacerber les troubles liés aux maladies chroniques. Des températures nocturnes plus élevées, d’après la même source, peuvent par exemple perturber le sommeil, ce qui pourrait aggrave un certain nombre d’affections cérébrales. L’étude nous apprend aussi que les personnes atteintes de démence s’avèrent particulièrement vulnérables aux événements météorologiques extrêmes, tels que les inondations ou les incendies de forêt, dans la mesure où les troubles cognitifs peuvent limiter leur capacité à adapter leur comportement aux changements de l’environnement.

Les auteurs de ces travaux insistent sur la nécessité de poursuivre les recherches, compte tenu du fait que la crise climatique ne cesse de s’aggraver. Ce volet a été également mis en avant par Dr Hamdi dans sa déclaration au journal «Le Matin». Pour lui, la santé climatique est aussi une urgence de santé mentale. «Les personnes qui souffrent d’une maladie mentale, particulièrement de psychose, de démence ou d’addiction, ont deux à trois fois plus de risque de mourir pendant les vagues de chaleur que les personnes ne souffrant pas de problèmes psychiques», explique-t-il.

Que faire pour se sentir mieux ?

«Il faut absolument intégrer la question de la santé mentale dans les plans d’action climatique», estime, de son côté, Dr Khalid Ouqezza, psychiatre et directeur de l’hôpital psychiatrique Arrazi de Tit Mellil. Parallèlement, ajoute notre interlocuteur, il faut miser sur la sensibilisation des populations. «La plupart des individus ne comprennent pas les changements psychologiques qu’ils vivent au quotidien et c’est ce qui fait aggraver la situation. La sensibilisation est donc l’arme incontournable pour favoriser la prise de conscience et pousser les individus à mieux agir face à l’ampleur de ce phénomène», note-t-il.

Partant de sa propre expérience, l’expert estime que les actions de sensibilisation doivent comprendre essentiellement la nécessité pour les individus d’exprimer leurs émotions négatives et d’en parler avec leur entourage. «Au Maroc, nous avons tendance à refouler nos souffrances et c’est ce qui se traduit par l’augmentation des taux de dépression, de suicide, d’hospitalisation, voire de mortalité des personnes souffrant de troubles mentaux diagnostiqués», regrette-t-il. Le spécialiste ne manque pas de souligner l’urgence de la mise en place d’actions pour briser ce silence qui ne fait qu’aggraver la situation.
Lisez nos e-Papers
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience sur notre site. En continuant, vous acceptez notre utilisation des cookies.