Plusieurs médecins exerçant dans les services d’urgences constatent une augmentation des consultations pour des symptômes physiques persistants. Ces plaintes prennent des formes diverses, allant des douleurs musculaires chroniques aux céphalées ou migraines, en passant par les douleurs thoraciques, les troubles digestifs, la fatigue inexpliquée ou encore les palpitations.
Pourtant, face à cette symptomatologie souvent impressionnante, les bilans médicaux réalisés — parfois à plusieurs reprises — ne révèlent aucune cause organique identifiable. Dès lors, un paradoxe s’installe : la douleur est bien réelle, mais les examens demeurent normaux. Ce décalage entre l’intensité des plaintes exprimées et l’absence d’anomalies biologiques ou radiologiques ne fait qu’accentuer l’inquiétude des patients, souvent en quête d’une explication tangible à leur souffrance. C’est précisément dans ce contexte que le regard des praticiens évolue progressivement, les orientant vers une réalité encore largement méconnue du grand public : la psychosomatisation. Selon les médecins interrogés, ce phénomène concernerait aujourd’hui un nombre croissant de patients jeunes, marquant une évolution par rapport aux années précédentes. Si aucune donnée statistique officielle ne permet, à ce stade, d’en mesurer précisément l’ampleur, les observations cliniques recueillies sur le terrain convergent néanmoins vers le même constat.
De quoi s’agit-il exactement ?«La psychosomatisation désigne l’expression corporelle d’une souffrance psychique, qu’il s’agisse du stress, de l’anxiété, de la dépression, du burnout ou du surmenage chronique», explique le Dr Hamza Hajbaoui, médecin urgentiste. En d’autres termes, ajoute-t-il, lorsque l’équilibre psychique est fragilisé de manière prolongée, le corps peut devenir le principal vecteur d’expression de ce mal-être. Les manifestations cliniques varient d’un patient à l’autre. «Elles incluent généralement des douleurs musculaires ou localisées, des céphalées chroniques, des palpitations, des vertiges ou encore des troubles du sommeil», précise le spécialiste. Le Dr Hajbaoui tient toutefois à lever une confusion fréquente : «Les patients ne simulent pas. Ils souffrent réellement et la douleur est authentique. Simplement, son origine est fonctionnelle et non organique».
- D’abord, le contexte socioprofessionnel actuel : ce facteur joue un rôle déterminant. Les exigences professionnelles accrues, les difficultés économiques persistantes et la pression sociale constante contribuent à une montée généralisée du stress, de l’anxiété et du burnout.
- Ensuite, l’impact de la période hivernale, qui fragilise davantage les équilibres psychiques. La diminution de l’ensoleillement, la baisse de la vitamine D et la perturbation des rythmes biologiques favorisent les troubles de l’humeur, notamment la dépression saisonnière, susceptible d’amplifier les mécanismes de somatisation.
- Enfin, l’usage excessif des réseaux sociaux : Il apparaît comme un facteur de plus en plus présent dans la pratique clinique, en particulier chez les jeunes. Cette hyperconnexion permanente perturbe les mécanismes de neuroplasticité et la régulation des neurotransmetteurs impliqués dans l’humeur et le bien-être, comme la dopamine et la sérotonine. Maintenu dans un état de stimulation continue, le cerveau dispose de moins de temps de récupération, ce qui le rend plus vulnérable à l’anxiété chronique, aux troubles du sommeil et, à terme, à l’expression somatique du stress.
Pourtant, face à cette symptomatologie souvent impressionnante, les bilans médicaux réalisés — parfois à plusieurs reprises — ne révèlent aucune cause organique identifiable. Dès lors, un paradoxe s’installe : la douleur est bien réelle, mais les examens demeurent normaux. Ce décalage entre l’intensité des plaintes exprimées et l’absence d’anomalies biologiques ou radiologiques ne fait qu’accentuer l’inquiétude des patients, souvent en quête d’une explication tangible à leur souffrance. C’est précisément dans ce contexte que le regard des praticiens évolue progressivement, les orientant vers une réalité encore largement méconnue du grand public : la psychosomatisation. Selon les médecins interrogés, ce phénomène concernerait aujourd’hui un nombre croissant de patients jeunes, marquant une évolution par rapport aux années précédentes. Si aucune donnée statistique officielle ne permet, à ce stade, d’en mesurer précisément l’ampleur, les observations cliniques recueillies sur le terrain convergent néanmoins vers le même constat.
De quoi s’agit-il exactement ?«La psychosomatisation désigne l’expression corporelle d’une souffrance psychique, qu’il s’agisse du stress, de l’anxiété, de la dépression, du burnout ou du surmenage chronique», explique le Dr Hamza Hajbaoui, médecin urgentiste. En d’autres termes, ajoute-t-il, lorsque l’équilibre psychique est fragilisé de manière prolongée, le corps peut devenir le principal vecteur d’expression de ce mal-être. Les manifestations cliniques varient d’un patient à l’autre. «Elles incluent généralement des douleurs musculaires ou localisées, des céphalées chroniques, des palpitations, des vertiges ou encore des troubles du sommeil», précise le spécialiste. Le Dr Hajbaoui tient toutefois à lever une confusion fréquente : «Les patients ne simulent pas. Ils souffrent réellement et la douleur est authentique. Simplement, son origine est fonctionnelle et non organique».
Des facteurs multiples et aggravants
Comment expliquer l’augmentation des cas observée ces derniers mois ? Pour le médecin urgentiste, cette évolution s’inscrit dans un contexte global marqué par plusieurs facteurs aggravants :- D’abord, le contexte socioprofessionnel actuel : ce facteur joue un rôle déterminant. Les exigences professionnelles accrues, les difficultés économiques persistantes et la pression sociale constante contribuent à une montée généralisée du stress, de l’anxiété et du burnout.
- Ensuite, l’impact de la période hivernale, qui fragilise davantage les équilibres psychiques. La diminution de l’ensoleillement, la baisse de la vitamine D et la perturbation des rythmes biologiques favorisent les troubles de l’humeur, notamment la dépression saisonnière, susceptible d’amplifier les mécanismes de somatisation.
- Enfin, l’usage excessif des réseaux sociaux : Il apparaît comme un facteur de plus en plus présent dans la pratique clinique, en particulier chez les jeunes. Cette hyperconnexion permanente perturbe les mécanismes de neuroplasticité et la régulation des neurotransmetteurs impliqués dans l’humeur et le bien-être, comme la dopamine et la sérotonine. Maintenu dans un état de stimulation continue, le cerveau dispose de moins de temps de récupération, ce qui le rend plus vulnérable à l’anxiété chronique, aux troubles du sommeil et, à terme, à l’expression somatique du stress.
