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Cafés et restaurants : désespérés, les propriétaires frappent à plusieurs portes

Les professionnels des cafés et restaurants ne savent plus où donner de la tête. En désespoir de cause, ils ont décidé de chercher de l’aide auprès de plusieurs représentants du gouvernement à la fois. Poussée par un diagnostic alarmant de la situation du secteur, leur fédération a en effet, choisi d’adresser des correspondances à différents départements ministériels, à leur tête la présidence du gouvernement.

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Les professionnels du secteur des cafés et restaurants sont au bout du rouleau. Afin de faire entendre leur voix éraillée à force de crier dans le vide, ils ont décidé de ratisser large cette fois-ci en frappant aux portes du chef du gouvernement, du président de la Chambre des représentants, du ministre de l'Économie et des Finances, du ministre de l'Intérieur, du ministre de l'Emploi et du ministre de l'Industrie et du Commerce.

Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion du bureau national de la Fédération des propriétaires de cafés et de restaurants au Maroc, tenue mercredi dernier à Fès, avec comme ordre du jour l’examen de la «situation tragique» que vit le secteur.

Le diagnostic rendu par les antennes régionales de la Fédération a en effet permis de confirmer l'augmentation vertigineuse du nombre des unités en faillite et de celles qui ont dû fermer définitivement leurs portes récemment. Pour la seule ville de Fès, ce sont plus de 320 cafés et restaurants qui ont jeté l’éponge en moins de quatre mois, à raison de 80 unités par mois, fait savoir la Fédération.

Lire aussi : Les propriétaires de cafés et restaurants veulent une loi pour encadrer le secteur

A travers les correspondances au programme, la Fédération entend sensibiliser ses interlocuteurs sur la nécessité d’accélérer la publication du «décret de la faillite» ou, du moins, mettre en place une procédure juridique permettant de changer ou de suspendre une activité sans conséquences juridiques, et garantissant la protection des employés du secteur contre le chômage après la liquidation des entreprises.

Un secteur malmené par des «décisions arbitraires»



Pour la Fédération nationale des propriétaires de cafés et de restaurants au Maroc, le désastre était inéluctable compte tenu des «décisions arbitraires» prises par certaines administrations, institutions et communes, profitant des lacunes juridiques et les dysfonctionnements des textes qui régissent le secteur.

La fédération a pointé particulièrement certaines décisions d’ordre organisationnel et fiscal, approuvées au sein des conseils communaux, telles que l’autorisation des restaurants ambulants au niveau de la métropole casablancaise ou encore l’augmentation de la redevance d'exploitation temporaire à plus de 700 % dans la capitale du royaume. Ces décisions et d’autres ont pratiquement semé la confusion dans le secteur dans plusieurs provinces, signale la fédération.



La liste des griefs comprend également les amendes et les pénalités astronomiques infligées aux professionnels par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dont la valeur dépasse souvent celle du bien commercial. «C’est l’une des principale raisons qui ont conduit à la faillite d'un grand nombre d'unités», relève la Fédération. «Même l’annulation partielle et temporaire des pénalités de retard sur le paiement des cotisations des salariés ne changera rien à la situation. Un certain nombre de salariés resteront toujours en dehors du système de protection sociale. En conséquence, les professionnels seront inondés par des amendes pharamineuses, et d'autres faillites suivront inévitablement», déplore la Fédération.

>> Lire aussi : Cafés et restaurants : «ouf» de soulagement après la décision de la CNSS

la Fédération dénonce également la prolifération des cafés et restaurants ambulants qui occupent illégalement les trottoirs du domaine public. Ces unités qui exercent «au vu et au su des autorités locales» ont été à l'origine de la destruction d'un certain nombre d’unités structurées. «Notre fédération a alerté à plusieurs reprises le ministère de l'Intérieur sur le danger que représente ces activités informelles sur le secteur formel de notre pays, mais en vain», se plaint le porte-voix de la profession.
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