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La Smart Driving Test Car de l’UM6P est une fierté pour le Maroc (Rafiq El Alami)

Les nouvelles technologies redéfinissent notre quotidien, et leur impact sur la sécurité routière est hautement bénéfique. Avec l’émergence de solutions intelligentes telles que les systèmes d’assistance à la conduite, les voitures connectées et les outils d’évaluation numérique, la technologie s’impose désormais comme un levier au service de la lutte contre les accidents de la route. Ces innovations permettent non seulement de prévenir les erreurs humaines, principales causes de la mortalité sur les routes, mais aussi de transformer la formation des conducteurs et la gestion des infrastructures routières. Il n’est pas étonnant donc que ces technologies aient occupé une place de choix lors de la quatrième édition de la Conférence internationale sur la sécurité routière, qui s’est tenue à Marrakech du 18 au 20 février. À ce titre, Rafiq El Alami, directeur du Centre d’excellence en innovation digitale à l’UM6P, a exposé les projets novateurs menés par son équipe, dont la Smart Driving Test Car. «Le Matin» l’a rencontré sur place pour discuter avec lui de sa participation à cet événement, de l’importance de la technologie pour la sécurité routière, mais aussi et surtout des fruits de recherches menées au sein du Digital Innovation Center of Excellence.

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La Smart Driving Test Car de l’UM6P est une fierté pour le Maroc (Rafiq El Alami)
Rafiq El Alami.



Le Matin : Vous prenez la parole dans le cadre de la quatrième édition de la Conférence internationale sur la sécurité routière. Quelle est l’idée principale de votre intervention ?

Rafiq El Alami :
L’idée centrale de mon intervention porte sur le rôle essentiel des nouvelles technologies dans la réduction des risques liés aux accidents, et sur la manière dont elles peuvent contribuer à améliorer la sécurité routière en général. Il faut savoir que ce type d’événement représente une occasion idéale pour les chercheurs de se tenir informés des dernières avancées et tendances dans ce secteur et de partager les résultats de leur recherche. C’est aussi un moment privilégié pour établir des connexions avec des représentants gouvernementaux, des organisations internationales, des acteurs du secteur associatif, ainsi qu’avec des industriels. Cela permet d’identifier des opportunités de collaboration, d’explorer de nouveaux sujets de recherche et de proposer des solutions novatrices pour résoudre des problèmes concrets. Ces échanges sont cruciaux, notamment dans le domaine de l’innovation.



Comment les nouvelles technologies peuvent-elles contribuer à améliorer la sécurité routière au Maroc ?

Aujourd’hui, au niveau mondial, environ 94% des accidents de la route sont causés par des erreurs humaines, telles que l’excès de vitesse, le non-respect des feux de signalisation ou encore l’inattention liée à l’utilisation du téléphone. Ceci dit, en développant des technologies d’assistance à la conduite, il est possible de réduire de manière significative ces erreurs humaines. Je cite à titre d’exemple les systèmes d’alerte pour les angles morts, les alertes de sortie de voie, ou encore des technologies permettant d’éviter les collisions, qui sont déjà utilisées, et sauvent des vies. Aujourd’hui, de nombreuses voitures sont équipées de ces technologies d’assistance, contribuant ainsi à la prévention des accidents et à la sauvegarde des vies humaines.

Est-ce que vous menez des projets de recherche dans ce sens au sein du Digital Innovation Center of Excellence (DICE) que vous dirigez ?

Au sein du DICE, nous menons un projet de voiture connectée, la Smart Driving Test Car. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre la Narsa et l’Université Mohammed VI Polytechnique. Il a pour objectif d’apporter plus de transparence et d’objectivité dans le processus d’évaluation des compétences pratiques des candidats lors du test de conduite pour l’obtention du permis de conduire. Ce projet vient en complément de l’initiative de la Narsa qui a remplacé le test des connaissances théoriques par un examen sur ordinateur. L’évaluation de l’aptitude pratique par la smart Driving Test Car soulignera l’importance d’une formation de qualité pour les conducteurs. Une meilleure formation à la conduite a un impact direct sur la sécurité routière. À ce jour, il n’existe que deux voitures de ce type dans le monde : une aux Émirats arabes unis et la nôtre, qui a été entièrement conçue et fabriquée au Maroc. Ce projet est un modèle d’innovation 100% marocain, une véritable fierté pour notre pays.

Pensez-vous que l’expérience du Maroc en matière de sécurité routière et d’intégration des nouvelles technologies mérite d’être partagée ?

Absolument ! Le Maroc est bien positionné pour partager son expérience avec d’autres pays, surtout en ce qui concerne les avancées technologiques récentes telles que le projet de la smart driving test car. Nous sommes en train de développer des solutions innovantes qui peuvent être adaptées à d’autres contextes, notamment en Afrique et au-delà. La sécurité routière étant un enjeu global, chaque pays peut tirer des enseignements des autres et s’enrichir de leurs expériences.

Parlez-nous un peu du Prix que vous avez remporté récemment...

Nous avons récemment remporté un double Prix dans le salon de l’innovation du Koweït pour une technologie nommée T3 (Trust, Track and Trace), développée à l’Université Mohammed VI Polytechnique et transférée à une startup marocaine, SensThings. Cette technologie est utilisée par des institutions comme le ministère de l’Éducation nationale pour sécuriser des documents, tels que les diplômes du baccalauréat. Nous avons présenté ce projet lors de la 15e convention d’innovation organisée par l’Union arabe, où nous avons remporté le grand Prix ainsi qu’une médaille d’or. Cette distinction est une grande reconnaissance pour l’innovation marocaine, arabe et africaine.

En parlant d’innovation, pensez-vous que le Maroc bénéficie d’un environnement favorable au développement des startups ?

Le Maroc est en pleine évolution dans ce domaine. Bien que l’écosystème d’innovation et de startups soit encore relativement jeune, il a connu une nette amélioration ces dernières années. Des programmes d’accompagnement, des accélérateurs, des incubateurs ainsi que des fonds d’investissement se multiplient, et un véritable élan se développe pour soutenir les startups. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière de régulation financière et d’infrastructures. Une priorité pour l’avenir devrait être de soutenir la création des premières licornes marocaines, en adoptant une stratégie claire avec des objectifs mesurables.
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