Depuis plusieurs semaines, l’Europe fait face à une vague de grippe d’une intensité exceptionnelle. Cette recrudescence est liée à un variant du virus A(H3N2), surnommé «super-grippe» dans la presse et sur les réseaux sociaux. Ce variant provoque des symptômes parfois difficiles à gérer, surtout chez les personnes âgées : fièvre élevée, courbatures, fatigue intense et toux persistante, parfois accompagnées de troubles digestifs. Selon le Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, la dangerosité de ce variant tient au fait qu’il a accumulé sept mutations au cours de l’été 2025, le rendant capable d’échapper partiellement à l’immunité acquise lors des infections ou vaccinations antérieures.
À l’heure où nous mettions sous presse, aucun cas lié à cette souche mutée n’a été officiellement signalé au Maroc. Pour autant, l’absence d’une déclaration officielle à ce sujet ne veut pas dire que le virus n’est pas en circulation au Maroc : la forte mobilité internationale et la proximité avec l’Europe rendent le risque d’importation quasi inévitable durant l’hiver. Dans ce contexte, le Dr Hamdi prévoit «des semaines chargées avec un nombre élevé de cas sévères, particulièrement chez les populations vulnérables». Il cite notamment les personnes de plus de 65 ans, les patients atteints de maladies chroniques, les femmes enceintes, les personnes obèses, immunodéprimées et les enfants de 6 mois à 5 ans. Cette inquiétude est partagée par d’autres médecins, qui s’interrogent sur la capacité du système de santé marocain à faire face à une éventuelle propagation de la «super-grippe».
À l’heure où nous mettions sous presse, aucun cas lié à cette souche mutée n’a été officiellement signalé au Maroc. Pour autant, l’absence d’une déclaration officielle à ce sujet ne veut pas dire que le virus n’est pas en circulation au Maroc : la forte mobilité internationale et la proximité avec l’Europe rendent le risque d’importation quasi inévitable durant l’hiver. Dans ce contexte, le Dr Hamdi prévoit «des semaines chargées avec un nombre élevé de cas sévères, particulièrement chez les populations vulnérables». Il cite notamment les personnes de plus de 65 ans, les patients atteints de maladies chroniques, les femmes enceintes, les personnes obèses, immunodéprimées et les enfants de 6 mois à 5 ans. Cette inquiétude est partagée par d’autres médecins, qui s’interrogent sur la capacité du système de santé marocain à faire face à une éventuelle propagation de la «super-grippe».
Aucun cas détecté pour l’instant, une fragilité du système de santé confirmée !
Joint par «Le Matin», le Dr Hamza Hajbaoui, médecin urgentiste, estime que face à la recrudescence des cas en Europe, trois scénarios doivent être envisagés au Maroc si le variant venait à être confirmé sur le territoire national :
• Une pression accrue sur les urgences et hôpitaux : déjà fortement sollicités chaque hiver, ces services pourraient se retrouver débordés, en particulier pour les patients vulnérables.
• Une augmentation des hospitalisations pour complications : des pneumonies et des décompensations de maladies chroniques (asthme, diabète, insuffisance cardiaque) pourraient se multiplier. Ceci risque d’entraîner une hausse probable des admissions en soins intensifs.
• Des ressources humaines sous tension : le déficit de personnel de santé pourrait s’accentuer en cas de propagation rapide du virus, compliquant l’organisation et la continuité des soins.
Le Dr Hajbaoui souligne que ces trois scénarios s’inscrivent dans un contexte de santé marqué par un manque d’effectifs, des infrastructures parfois saturées et des moyens logistiques limités, en dépit des efforts énormes engagés pour réformer le système et améliorer la couverture et la qualité des soins.
• Une pression accrue sur les urgences et hôpitaux : déjà fortement sollicités chaque hiver, ces services pourraient se retrouver débordés, en particulier pour les patients vulnérables.
• Une augmentation des hospitalisations pour complications : des pneumonies et des décompensations de maladies chroniques (asthme, diabète, insuffisance cardiaque) pourraient se multiplier. Ceci risque d’entraîner une hausse probable des admissions en soins intensifs.
• Des ressources humaines sous tension : le déficit de personnel de santé pourrait s’accentuer en cas de propagation rapide du virus, compliquant l’organisation et la continuité des soins.
Le Dr Hajbaoui souligne que ces trois scénarios s’inscrivent dans un contexte de santé marqué par un manque d’effectifs, des infrastructures parfois saturées et des moyens logistiques limités, en dépit des efforts énormes engagés pour réformer le système et améliorer la couverture et la qualité des soins.
Sous-vaccination : un facteur de risque majeur
Pour sa part, le Dr Hamdi déplore la faible couverture vaccinale, qui constitue selon lui un autre facteur aggravant : «Chaque année, le Maroc acquiert entre 400.000 et 500.000 doses de vaccin antigrippal, réparties entre les secteurs public et privé. Pourtant, une part non négligeable de ces doses demeure inutilisée, alors même que le pays compte plus de trois millions de personnes diabétiques, un nombre équivalent d’hypertendus, des millions de personnes âgées ainsi que des femmes enceintes, toutes catégories à haut risque. Cette situation révèle une véritable culture de la non-vaccination», regrette-t-il.
Pire encore, ajoute notre interlocuteur, le problème est encore plus marqué chez les professionnels de santé, dont moins de 10% se font vacciner malgré leur exposition directe au virus. Mais comment expliquer cette situation ? Le Dr Hamdi évoque le fait que la grippe a longtemps été considérée comme bénigne, dans un pays majoritairement jeune et peu touché par les maladies chroniques. «Certes, cette situation a changé depuis une trentaine d’années puisqu’on assiste aujourd’hui à un vieillissement de la population et une augmentation des maladies chroniques accentuant la vulnérabilité face à la grippe. Mais force est de reconnaître que cette évolution n’a pas été accompagnée d’une prise de conscience suffisante des risques liés à cette infection», regrette le Dr Hamdi. Selon lui, «de nombreux décès attribués aujourd’hui à des pathologies chroniques sont en réalité déclenchés par la grippe, une maladie pourtant largement désormais évitable grâce à la vaccination». Le Dr Hamdi estime donc que des efforts doivent être engagés dans ce sens.
Pire encore, ajoute notre interlocuteur, le problème est encore plus marqué chez les professionnels de santé, dont moins de 10% se font vacciner malgré leur exposition directe au virus. Mais comment expliquer cette situation ? Le Dr Hamdi évoque le fait que la grippe a longtemps été considérée comme bénigne, dans un pays majoritairement jeune et peu touché par les maladies chroniques. «Certes, cette situation a changé depuis une trentaine d’années puisqu’on assiste aujourd’hui à un vieillissement de la population et une augmentation des maladies chroniques accentuant la vulnérabilité face à la grippe. Mais force est de reconnaître que cette évolution n’a pas été accompagnée d’une prise de conscience suffisante des risques liés à cette infection», regrette le Dr Hamdi. Selon lui, «de nombreux décès attribués aujourd’hui à des pathologies chroniques sont en réalité déclenchés par la grippe, une maladie pourtant largement désormais évitable grâce à la vaccination». Le Dr Hamdi estime donc que des efforts doivent être engagés dans ce sens.
La vigilance s’impose !
Face à un virus virulent et un système de santé fragile, le Dr Hamdi estime qu’il est essentiel de renforcer la sensibilisation de la population, non seulement à l’importance de la vaccination, mais aussi à l’adoption des gestes de prévention simples et efficaces. Dans le même esprit, le Dr Hajbaoui insiste sur certains réflexes essentiels :
• Hygiène respiratoire : il s’agit d’adopter systématiquement les gestes barrières, notamment le lavage régulier des mains, le port du masque en présence de symptômes, l’utilisation de mouchoirs jetables et la limitation des contacts rapprochés.
• Aération des espaces clos : il est fortement recommandé d’assurer une ventilation régulière afin de réduire la concentration des virus respiratoires dans l’air.
• Recours précoce aux soins : il est aussi conseillé de consulter rapidement en cas de signes de gravité, tels qu’une fièvre persistante, des difficultés respiratoires ou une altération de l’état général.
En définitive, les deux experts soulignent que l’adoption rigoureuse de ces mesures peut prévenir des complications graves. L’expérience de la pandémie de la Covid-19 a d’ailleurs démontré que la vigilance et la prévention restent aujourd’hui les meilleurs moyens d’agir efficacement face aux risques sanitaires.
• Hygiène respiratoire : il s’agit d’adopter systématiquement les gestes barrières, notamment le lavage régulier des mains, le port du masque en présence de symptômes, l’utilisation de mouchoirs jetables et la limitation des contacts rapprochés.
• Aération des espaces clos : il est fortement recommandé d’assurer une ventilation régulière afin de réduire la concentration des virus respiratoires dans l’air.
• Recours précoce aux soins : il est aussi conseillé de consulter rapidement en cas de signes de gravité, tels qu’une fièvre persistante, des difficultés respiratoires ou une altération de l’état général.
En définitive, les deux experts soulignent que l’adoption rigoureuse de ces mesures peut prévenir des complications graves. L’expérience de la pandémie de la Covid-19 a d’ailleurs démontré que la vigilance et la prévention restent aujourd’hui les meilleurs moyens d’agir efficacement face aux risques sanitaires.
