La ministre de l'Economie et des finances, Nadia Fettah, a présenté ce jeudi le projet de loi de finances 2023 devant les parlementaires. Les orientations générales du PLF portent sur le renforcement des fondements de l’État social, la relance de l’économie nationale à travers le soutien à l’investissement, la consécration de l’équité territoriale et le rétablissement des marges budgétaires pour assurer la pérennité des réformes.
Concernant la généralisation de la protection sociale, la ministre a indiqué que l'Etat prendra en charge les frais d'inscription à l'assurance maladie obligatoire (AMO) de plus de 4 millions de familles dans une situation vulnérable, à travers la mobilisation de 9,5 milliards de DH. "Cette mesure permettra à cette catégorie l'accès à l'offre de soins, à l'instar des autres bénéficiaires de l'AMO", a-t-elle affirmé.
De même, la ministre a souligné qu'une enveloppe budgétaire supplémentaire de 4,6 milliards de DH sera mobilisée pour accompagner la réforme du système de santé. Ainsi, le budget global alloué à la santé et la protection sociale atteindra plus de 28 milliards de DH. Dans le cadre de cette enveloppe, 1,5 milliard de DH sera réservé à l'augmentation des salaires des professionnels de santé et 5.500 postes budgétaires seront créés. "Cette année sera marquée par l'inauguration de plusieurs établissements hospitaliers, notamment les hôpitaux provinciaux de Kénitra, d'Ifrane et d'Al Hoceima, en plus de la poursuite du plan de réhabilitation des établissements de soins de santé primaires", a-t-elle déclaré. Et de noter que le gouvernement projette de réaliser trois centres hospitaliers universitaires à Béni Mellal, Guelmim et Errachidia. Le lancement des travaux du CHU d'Errachidia est prévu en 2023.
En outre, le PLF 2023 propose de suspendre les droits d'importation sur plusieurs médicaments et produits pharmaceutiques coûteux pour le traitement des maladies chroniques. Il s'agit également de mettre en place une taxe intérieure de consommation sur les produits contenant du sucre afin de préserver la santé des citoyens.
Sur le volet de la généralisation progressive des allocations familiales, Nadia Fettah a expliqué que le gouvernement entamera sa mise en œuvre avant la fin de 2023 selon une nouvelle approche de ciblage direct des populations défavorisées, en se basant sur le Registre Social Unifié et l’accélération de sa généralisation à toutes les régions du Royaume. Ce projet bénéficiera, en particulier, à près de 7 millions d'enfants et 3 millions de familles dans une situation vulnérable, dont les enfants ne sont pas en âge de scolarité.
S'agissant de la réforme de l'éducation, le PLF 2023 a réservé une enveloppe budgétaire supplémentaire de 6,5 milliards de DH pour atteindre un montant total de 69 milliards de DH au titre de cet exercice budgétaire. Dans le détail, la ministre a précisé que 2 milliards de DH seront alloués à l’accélération de la généralisation du préscolaire, 1,8 milliard de DH à l’augmentation du nombre de bénéficiaires des cantines scolaires et des internats et 1,6 milliard de DH au programme "Tayssir", qui fournit un appui financier aux familles pauvres, en vue de limiter la déperdition scolaire. Ce programme sera remplacé par le système des allocations familiales à partir de la fin de 2023.
"Le PLF 2023 a accordé une place importante à l’amélioration de la situation des enseignants et des cadres éducatifs, à travers la création de plus de 20.000 postes budgétaires, le paiement des arriérés de promotions, ainsi que le renforcement de la formation, pour laquelle près de 4 milliards de DH seront alloués au cours de la période 2022-2026", a-t-elle assuré. Et d’ajouter que 224 établissements éducatifs seront construits et 1.746 autres seront réhabilités.
Pour le secteur de l’enseignement supérieur, 600 millions de DH seront mobilisés pour la mise en place d’un nouveau statut relatif au corps des enseignants chercheurs, consacrant le mérite et la compétence. "Le gouvernement a alloué, dans le cadre du projet de loi de finances, près de 4 milliards de DH pour augmenter les salaires et les rémunérations dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de l'enseignement supérieur, en plus d'alléger la pression fiscale sur les salariés et les retraités de la classe moyenne, qui coûtera 2,4 milliards de dirhams", a-t-elle conclu.