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Ouahbi : Moi, ma famille et mon parti faisons l’objet d’une campagne de dénigrement inadmissible

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, était mardi l’invité du Forum de la MAP, pour jeter la lumière sur les enjeux de la réforme du Code pénal. Mais cette rencontre avec les représentants des médias a été l’occasion d’aborder d’autres questions, dont certaines ont défrayé la chronique ces dernières semaines. Il s’agit notamment du concours d’accès aux barreaux, de la situation au sein du Parti authenticité et modernité et du texte de loi sur la profession d’avocat.

Ouahbi : Moi, ma famille et mon parti faisons l’objet d’une campagne de dénigrement inadmissible

Droit dans ses bottes, le ministre de la Justice et secrétaire général du PAM a défendu ce mardi ses convictions et ses choix, y compris ceux ayant suscité une vive polémique ces dernières semaines. Intervenant lors du Forum de la MAP, Abdellatif Ouahbi n’a pas hésité à attaquer ses détracteurs et une certaine presse qui, selon lui, mène une cabale contre sa personne, sa famille et son parti. Même au sujet du très controversé concours d’accès au barreau, M. Ouahbi estime qu’il n’a rien à se reprocher et qu’au contraire, il a été victime d’une campagne médiatique tendancieuse et partiale.

Concours des avocats : Ouahbi persiste et signe

Actualité oblige, les commentaires du ministre de la Justice à propos de la polémique ayant accompagné le concours d’accès aux barreaux étaient très attendus. Sans surprise donc, cette controverse s’est invitée au Forum de la MAP, ce qui a permis à Ouahbi de livrer sa propre version. «Beaucoup de choses ont été dites au sujet de ce concours et auxquelles je n’ai pas répondu. Je vais maintenant y répondre». Et pour commencer, il a affirmé que le dossier d’un candidat recalé sera soumis au Parquet. Et pour cause, ce candidat aurait déposé selon le ministre deux dossiers de candidature avec deux identités différentes.

Pour M. Ouahbi, il s’agit bel et bien de faux et d’usage de faux. Concernant le cas d’une candidate qui se serait présentée à l’examen en ayant une licence en économie, il a démenti catégoriquement cette assertion. «Cela n’est pas vrai», a-t-il martelé. Et d’ajouter : «Une poignée de ceux qui ont échoué a voulu dénigrer les 2.000 étudiants qui ont réussi. Les plaintes déposées, et que nous avons consultées, ne comportent pas d’éléments ou de faits fondés. Les plaignants se sont contentés de formuler des allégations. Face à cela, il y avait deux solutions. Soit intenter une action en justice pour diffamation, allégations mensongères, manque de respect à ma personne, soit prendre sur moi et ne rien faire. En fin de compte, ce sont des jeunes. C’est pourquoi je prends mon mal en patience et renonce à les envoyer en prison», a-t-il expliqué.

Ouahbi / avocats : une relation au beau fixe 

S’agissant de ses relations avec les avocats, M. Ouahbi a souligné qu’elles étaient au beau fixe. Il a rappelé que la page de la crise qui a eu lieu lors de la discussion du PLF 2023 a été tournée. «Les avocats se sont inscrits auprès de l’administration fiscale et il n’y a plus aucun problème à ce niveau. Beaucoup parmi eux ont mis à jour leur situation et ont été à la hauteur de la confiance placée en eux», a-t-il précisé. En ce qui concerne le projet de loi relatif à la profession, autre pomme de discorde entre les deux parties, le ministre de la Justice a reconnu que ce texte faisait l’objet de divergences, «ce qui est naturel», a-t-il dit. Mais, semble-t-il, beaucoup de progrès ont été réalisés sur ce dossier, puisque M. Ouahbi a souligné qu'«une réunion de deux jours a permis au ministère et aux représentants des barreaux de se mettre d’accord sur 90% du cadre juridique relatif à la profession». «Il va y avoir une autre rencontre qui va permettre de discuter des 10% restants, suite à quoi le texte sera adopté. Les membres des barreaux ont défendu avec acharnement leur position, le ministère aussi, et ainsi on a pu trouver un terrain d’entente», a-t-il expliqué, en indiquant que ce dialogue devait se poursuivre et qu’une réunion avec les barreaux de Casablanca était programmée.

Réforme du Code pénal

Un autre sujet d’actualité abordé lors du Forum de la MAP, l’état d’avancement de la réforme du Code pénal. «Nous sommes dans la dernière ligne droite», a-t-il annoncé en promettant que ce texte très attendu serait fin prêt au mois de février prochain, au lieu d’avril. Selon le ministre de la Justice, le nouveau Code pénal intégrera de nouveaux délits et crimes, notamment ceux liés aux réseaux sociaux. De même, des dispositions jugées désuètes seront abrogées. Et des garanties supplémentaires seront introduites au profit de la femme et des enfants. Pour M. Ouahbi, la réforme du Code pénal est une réponse aux développements que connaît la société et auxquels le nouveau texte doit s’adapter. La réforme prévoit ainsi des peines alternatives : bracelets électroniques, le travail d’intérêt général, le travail au sein des institutions publiques et des collectivités territoriales… En ce qui concerne le mariage des mineurs, le ministère annonce la tenue, en avril prochain, d’un congrès international en vue de débattre des mécanismes visant à criminaliser carrément cet acte et de mettre fin ainsi aux autorisations dérogatoires émises par les magistrats.

Ouahbi en colère contre les médias

Lors de cette rencontre avec les journalistes, le ministre de la Justice n’a pas hésité à afficher sa colère à l’égard d’une certaine presse, notamment électronique. «On écrit tout et n’importe quoi sur moi. On a prétendu que j’ai été démis de mes fonctions. Est-ce qu’on a pensé à l’impact de cette fausse information sur le fonctionnement du ministère, les dossiers, les 30.000 fonctionnaires ? Il y a quand même des limites. Ma famille n’a rien à voir avec tout cela ! Je ne peux pas admettre qu’on mette ma fille de 15 ans, qui n’a aucun lien avec la politique, au centre d’un article. Si on cherche la confrontation, je suis prêt, mais pourquoi associer les membres de ma famille, mes convictions religieuses, ma vie privée ?» s’est-il indigné. Par la même occasion, le ministre a dénoncé vigoureusement la campagne de dénigrement qui vise à déstabiliser son parti (PAM). «Ce qu’écrit la presse au sujet de ma démission du parti n’est pas vrai. Je reste le secrétaire général du PAM et je continue à exercer mes responsabilités. À ceux qui cherchent à semer la zizanie entre moi et Fatima Zahra Mansouri, présidente du conseil national, je dit qu’il y a une grande entente entre nous et que nous travaillons en parfaite intelligence», a-t-il déclaré.

Le SG du PAM défend son parti

M. Ouahbi a qualifié son parti de provocateur, en ce sens qu’il mène le débat au sein de la société, «ce qui est très positif», selon lui. «Ce que ne comprennent pas beaucoup de gens, c’est que le Ouahbi de l’opposition n’est pas le même que celui de la majorité. Et c’est tout à fait naturel en politique. Avant je critiquais, je dénonçais… là je garde les mêmes convictions, mais ce qui a changé, c’est la manière de défendre mes positions. Dans les rangs de l’opposition, on n’a pas le pouvoir, notre arme est le discours», a-t-il expliqué. Mais une fois un acteur politique est au pouvoir, il ne peut pas jouer les deux rôles : être au gouvernement et tenir un discours de l’opposition. «C’est un signe d’échec et c’est préjudiciable à la démocratie. En tout cas, je compte bien défendre mes convictions politiques. Le plus grand danger, c’est le silence et le mutisme», a-t-il conclu.
 

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