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Grèves des enseignants : vers une entente entre syndicats et gouvernement ?

La rencontre entre le gouvernement et les syndicats de l'éducation nationale a mis en avant le gel du nouveau statut des enseignants, soulevant des espoirs pour débloquer la situation. Les négociations, présidées par le Chef du gouvernement, se sont articulées autour de solutions pour améliorer ce statut. Un échéancier jusqu'au 15 janvier 2024 a été fixé. Cependant, les tensions demeurent, certains syndicats déplorant l'absence de solutions concrètes face aux revendications.

Le gel du nouveau statut des fonctionnaires de l'Éducation nationale, publié dans le Bulletin officiel du 9 octobre dernier et suscitant une vive réaction de la part des enseignants, était au centre des négociations lors de la rencontre de dialogue qui s'est déroulée hier avec les principaux syndicats du secteur.



Cette réunion, présidée par le Chef du gouvernement, en présence des responsables des départements de l'Éducation nationale, de l'Emploi, des Finances, et du Budget, qui a participé à distance, selon nos sources. L'objectif de cette séance était de concrétiser le souhait exprimé par le Chef du gouvernement le week-end dernier devant les membres de son parti à Fès. Il aspirait à trouver une issue avec les syndicats pour débloquer la situation et améliorer le nouveau statut des enseignants, tout en visant des solutions profitables tant pour les enseignants que pour les élèves.

Des avancées notables lors du dialogue entre syndicats et gouvernement

Les représentants des quatre principaux syndicats impliqués dans ce dialogue ont exprimé leur satisfaction quant aux avancées lors de cette réunion. Cette session de dialogue, initiée sous l'égide du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, ne fait que commencer et se poursuivra le jeudi 30 novembre 2023 avec les ministères concernés pour aborder plus en profondeur les points soulevés. Le Chef du gouvernement a répondu favorablement aux demandes des syndicats et s'est engagé à répondre aux revendications formulées.

Trois points majeurs ont été abordés. Le premier concerne le sujet principal de discorde : le contenu du nouveau statut des fonctionnaires de l'Éducation nationale. Selon Miloud Maassid, secrétaire général de la Fédération nationale de l'enseignement (affiliée à l'UMT), et Younes Firachine, du Syndicat national de l'enseignement (affilié à la CDT), le gouvernement a promis de geler ce décret et de reprendre les consultations «en vue de sa révision et de l'intégration d'autres propositions émanant du corps enseignant».

D'après les deux syndicalistes, les représentants syndicaux et le gouvernement ont convenu de geler ces dispositions en vue de revoir ce nouveau décret et d'aboutir à une version répondant aux attentes du corps enseignant. Cette décision a été confirmée par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à l'issue de la rencontre. «Il s'agit d'un dialogue sérieux au cours duquel les représentants syndicaux ont exposé leurs revendications. Nous avons interagi de manière positive avec le corps enseignant», a-t-il déclaré, évoquant parmi les décisions prises le gel du nouveau statut des enseignants. Le Chef du gouvernement a également souligné un deuxième point crucial : envisager d'améliorer les revenus des fonctionnaires du secteur de l'éducation dans ce nouveau statut.



Par ailleurs, il a mentionné un troisième point concernant les retenues opérées sur les salaires des grévistes. Il a noté qu'il serait difficile de revenir en arrière sur le plan procédural et administratif pour les annuler, tout en affirmant qu’il n’y aura pas de ponctions dans l’avenir.

Échéances fixées : vers une solution d'ici le 15 janvier 2024

Ces deux points ont été confirmés par Younes Firachine et Miloud Maassid qui ont indiqué que les discussions à venir suivront un calendrier précis, avec une date limite fixée au 15 janvier prochain au plus tard. Ils ont également précisé qu'un accord pourrait être trouvé avant cette échéance. «Nous espérons pouvoir trouver toutes les solutions aux problèmes posés. Nous avons convenu que cela ne dépasserait pas la date butoir du 15 janvier 2024, dans l'espoir de parvenir à un accord entre les deux parties et de mettre en œuvre le nouveau statut et les nouvelles orientations», a souligné le Chef du gouvernement. De plus, il a appelé les syndicats à prendre en compte l'intérêt des élèves et à permettre le retour en classe dans le cadre de cette dynamique positive, en commençant par la reprise des cours.

Divisions syndicales : la FNE exclue du dialogue, les grèves persistent
Cependant, il est peu probable que cet appel soit entendu par une grande partie des enseignants affiliés à la Fédération nationale de l’enseignement (FNE-Tendance démocratique), membre de la Coordination nationale du secteur de l’enseignement, les «Tansikiyates» (coordinations), composées d'environ une vingtaine de catégories d’enseignants, chacune avec ses propres revendications. Ces corporations d’enseignants sont largement responsables des grèves en cours dans le secteur.
Selon Abdellah Ghmimat, secrétaire général de la FNE, bien que son syndicat soit parmi les plus représentatifs, il a été exclu de ce dialogue. De plus, il estime qu'il n'y a aucune raison d'interrompre les grèves, arguant que le gouvernement n'a pas proposé de solutions satisfaisantes. «Nous exigeons avant tout le retrait pur et simple du décret concernant le nouveau statut des enseignants, et non pas seulement un simple gel. De plus, le gouvernement persiste dans la ponction des salaires des grévistes et n'a pas avancé de solutions concernant les augmentations de salaire et d'autres revendications du corps enseignant. Il a présenté des promesses qui sont restées sans suite. Ce à quoi on s'attendait, c'est que ce gouvernement travaille sans relâche pour trouver des solutions, et non pas qu'il fasse simplement des promesses», déplore Abdellah Ghmimat, soulignant une «véritable crise tant au sein du gouvernement qu'au sein du mouvement syndical».
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