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Un ouvrage collectif sur le Code de la famille voit le jour

Les réflexions sur le nouveau Code de la famille doivent intégrer l’impératif de préserver le noyau de la famille et les droits de l’enfant. Tel est le principal constat que l’on peut tirer du Colloque organisé, samedi 21 octobre à Rabat, par le Centre Souss-Massa pour les études juridiques et judiciaires modernes. L’événement a été l’occasion de présenter l’ouvrage collectif «Code de la famille : situation actuelle et exigences de la réforme» auquel ont contribué nombre d’acteurs dans les domaines juridique, religieux, académique et des droits de l’Homme.

Ph. Seddik
Ph. Seddik
Le Centre Souss-Massa pour les études juridiques et judiciaires modernes a organisé, samedi 21 octobre à Rabat, un colloque pour présenter l’ouvrage intitulé «Code de la famille, entre la réalité actuelle et les besoins de réforme».



Cette initiative intervient dans le cadre des actions menées à l’échelle nationale en vue de contribuer activement à la révision du Code de la famille conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. L’ouvrage est le fruit des travaux d’un précédent colloque qui a été organisé par ledit Centre les 4 et 5 novembre 2022 à Agadir avec la contribution des acteurs dans les domaines juridique, religieux, académique et des droits de l’Homme.

L’intérêt de l’enfant au centre des préoccupations

S’exprimant à cette occasion, l’ancien ministre de la Justice et professeur émérite à l’Université Mohammed V de Rabat, Mohamed Drissi Alami Machichi, a souligné que la révision de la Moudawana est plus que nécessaire. Il a toutefois insisté sur l’importance de rendre justice à la famille, à la religion et aux valeurs de la société marocaine tout en plaçant l’intérêt de l’enfant au centre des préoccupations. Ce point de vue a été partagé par Dr Soufiane Darouich, ancien président du tribunal de première instance d’Oujda. Ce dernier a mis l’accent sur la notion de l’équilibre pour préserver le noyau de la famille. Pour lui, tout changement doit prendre en considération l’évolution de l’enfant, son éducation et son bien-être.

Les droits de la femme, toujours une priorité



De son côté, l’ancienne ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, Nouzha Skalli, a tenu à souligner que le Code de la famille instaurée en 2004 avait apporté des changements au niveau des droits de toutes les composantes de la famille. «La Moudawana était révolutionnaire à l’époque, mais aujourd’hui, certaines dispositions ne sont plus compatibles avec le rythme d’évolution de la société, ce qui requiert une révision», a-t-elle précisé. Actuellement, a-t-elle poursuivi, le débat devrait être empreint d’ouverture et de modération. L’ancienne ministre est convaincue qu’au-delà du respect de la Constitution, la révision de la Moudawana devrait permettre de rendre justice aux femmes et leur permettre de jouir de leurs droits. À ce titre, elle a souligné la nécessité de revoir certains articles jugés «injustes» à l’égard des femmes, comme la perte de la garde des enfants en cas de remariage de la maman. Sur un autre registre, Dr Mustapha Benhamza, président du Conseil local des oulémas d’Oujda, a souligné l’évolution de la femme et sa contribution active dans le développement de la société dans tous les domaines. Il a également salué les efforts menés à l’échelle nationale pour réussir la réforme tout en précisant que la réflexion sur le noyau de la famille devrait se poursuivre. Il a suggéré, à cet effet, la mise en place d’un établissement qui soit chargé de mener des études de façon annuelle. Pour lui, les efforts menés aujourd’hui sont importants, certes, mais l’idéal serait d’institutionnaliser la démarche et l’inscrire dans le temps.

À noter que le Colloque a réuni plusieurs professeurs universitaires et acteurs ayant contribué à cet ouvrage collectif, dont Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme.
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