societe
Entre 250.000 et 300.000 victimes potentielles de cyberviolence non signalées, 1,85 million de mineurs évoluant dans le métavers sans supervision parentale, une cybercriminalité multipliée par onze en sept ans. Face à ce diagnostic alarmant, l'Observatoire national de la criminalité (ONC) a élaboré un concept inédit : la «majorité numérique graduée», une alternative marocaine à la vague d'interdictions qui déferle sur le monde. Ce concept figure au cœur du policy paper sur les métavers sociaux et la protection des mineurs, débattu lors de l'atelier national organisé par l'ONC les 9 et 10 décembre 2025 au Technopolis de Salé, en partenariat avec le Conseil de l'Europe et le Centre marocain de recherches polytechniques et d'innovation. Dans cet entretien exclusif accordé au «Matin», Sofana Benyahia, cheffe de Division en charge de la coordination de l'Observatoire national de la criminalité à la Direction des Affaires pénales et des grâces, revient sur la méthodologie de ce document stratégique, détaille les mécanismes de contrainte envisageables face aux géants technologiques extraterritoriaux et expose le cycle de consultations qui s'ouvrira en 2026. Entre humilité scientifique et ambition réformatrice, un éclairage sans concession sur les défis de la protection numérique des enfants marocains. Premier volet d'un entretien en deux épisodes.
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