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Invité de l’émission «L’Info en Face», Driss Benhima a dressé un état des lieux sans fard des bouleversements de l’industrie marocaine à l’aune des recompositions géo-économiques globales. Consultant, ancien ministre, ex-directeur général de l’Office national de l’électricité (ex-ONE) et de Royal Air Maroc (RAM), M. Benhima a relevé l’urgence pour le Royaume de sortir d’une posture d’adaptation passive en repensant en profondeur sa stratégie industrielle dans un monde où la souveraineté productive redevient un enjeu central. «Le Maroc doit prendre conscience qu’il fait face à une compétition mondiale accrue, dans laquelle il n’a pas encore trouvé la juste place», a-t-il souligné, ajoutant que la reconversion de certaines industries, notamment dans les secteurs à forte valeur ajoutée, est ainsi devenue une nécessité pour le Royaume, s’il veut espérer renforcer sa présence sur le marché mondial.
Le Maroc fait les frais d’une cyberattaque d’ampleur touchant la CNSS et le ministère de l’Emploi, exposant ainsi près de deux millions de données personnelles sur le Dark Web. Dans cet entretien, Manar Belfqih, CEO du Centre marocain de business intelligence, tire la sonnette d’alarme. Pour elle, cet incident révèle la nécessité urgente de repenser en profondeur notre approche de la cybersécurité nationale. Formation de cyber-soldats, mise en place d’un bouclier numérique national, audit des systèmes critiques, instauration de l’hygiène numérique, sensibilisation massive… Bref, l’experte appelle à un sursaut stratégique pour protéger les infrastructures vitales du Royaume face à une guerre hybride de plus en plus sophistiquée.
Alors que le site de la CNSS vient de faire l’objet d’une cyberattaque inédite, sans doute la plus massive de toute l’histoire du Maroc, questions, commentaires et analyses fusent de toutes parts. Les systèmes informatiques sont-ils préparés à faire face à ce genre d’assauts, quelles lacunes faut-il combler ? à qui incombe la responsabilité de la faille ? pour Hassan Kherjouj, enseignant à l’Université Ibn Tofaïl et expert en cybersécurité, la principale vulnérabilité de nos lignes de défense vient du recours à des profils hautement diplômés, certes, mais déconnectés des réalités sur le terrain et des évolutions du Dark Web. «Oui, un diplôme c’est important, mais un informaticien doit être en mesure de penser comme un hacker pour anticiper ses attaques !»
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