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La réforme de la protection sociale progresse au Maroc, mais son déploiement continue de dévoiler des décalages sensibles entre les ambitions affichées et la réalité vécue sur le terrain. Derrière un cadre juridique aujourd’hui consolidé, des questions d’accès aux droits, de qualité des services et d’équité territoriale subsistent, révélant des contraintes qui freinent l’effectivité du système. À l’issue d’une année de consultations menées à l’échelle nationale et régionale, l’Observatoire marocain de la protection sociale a présenté, lors d’une conférence de presse tenue le 22 novembre à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat – organisée avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert –, son rapport annuel 2024-2025 offrant une lecture approfondie de l’état d’avancement du chantier et formulant nombre de recommandations susceptibles remédier aux insuffisances constatées. «L’enjeu n’est pas d’élargir la couverture pour elle-même, mais d’en garantir l’impact réel, en particulier pour les femmes et les personnes en situation de handicap», souligne le président de l’Observatoire, Kamal Lahbib.
Contrôle judiciaire dès l’enquête, régulation des dénonciations anonymes, procédures numériques encadrées, alternatives élargies aux poursuites, limitation stricte de la détention provisoire… la loi 03.23, qui va entrer en vigueur dans moins de trois semaines, redéfinit en profondeur le travail du Ministère public. Plus qu’un ajustement technique, le nouveau texte place le Parquet au cœur de la nouvelle réforme du système judiciaire. Il se voit ainsi confier à la fois davantage de pouvoirs et de garanties, mais aussi une exigence nouvelle de rigueur, de transparence et de justification. C’est un équilibre subtil que la loi 03.23 tente de dessiner : une justice plus efficace, mais aussi plus juste.
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