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La rentrée politique s'annonce mouvementée. Alors que le dialogue social semble reprendre avec un brin d’optimisme fragile, notamment autour du projet de loi organique sur le droit de grève, un nouveau front de contestation pourrait s’ouvrir. Le projet de loi n°54-23, visant à fusionner la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), a provoqué l'ire des syndicats. Ces derniers, et à leur tête l'Union marocaine du travail (UMT), dénoncent l’approche unilatérale du gouvernement, qui a élaboré ce texte sans consultation préalable. Ils affirment que cette fusion menace les droits de 3,1 millions de bénéficiaires et l'avenir des employés de la CNOPS. À la veille du Conseil du gouvernement du 19 septembre 2024, où le projet devrait être examiné, la tension monte. Les syndicats exigent le retrait pur et simple de ce projet de texte et l'ouverture d'un dialogue social urgent. Cette intransigeance fait planer le spectre d'un nouveau bras de fer avec l'Exécutif.
Le projet de loi organique N°97.15 sur l’exercice du droit de grève, en gestation depuis plus de six décennies, cristallise de nouveau les tensions entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Alors que le texte entre dans le circuit législatif, les syndicats brandissent déjà leur leur véto, exigeant des garanties pour l’avaliser. Dans ce climat tendu, le ministre Younes Sekkouri entame une série de consultations cruciales. Parallèlement, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient d’adopter à l’unanimité un avis sur ce texte controversé. Cet avis, élaboré sur la base d’une approche participative, met en lumière les enjeux complexes de cette loi. Entre la nécessité de protéger les droits des grévistes et celle d’assurer la continuité de l’appareil productif, trouver l’équilibre n’est pas une mince affaire. Les débats au sein de l’hémicycle s’annoncent houleux, voire incendiaires.
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