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Un an après son lancement en grande pompe, le Plan gouvernemental pour l'égalité 2023-2026, dit «Moussawat», livre ses premiers enseignements. Conçu comme un levier stratégique pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes au Maroc, ce programme d’envergure a mobilisé 34 ministères et 12 institutions nationales. À l’issue de cette première année de mise en œuvre, le taux global de réalisation atteint 49%. Un chiffre modéré, mais qui reflète à la fois l’ampleur du chantier engagé et les résistances structurelles auxquelles il se heurte. En effet, si certaines avancées sont notables, notamment sur le terrain de l’autonomisation économique, d’importants défis subsistent encore en matière de lutte contre les violences, de changement des mentalités et de justice territoriale. Enquête sur une promesse de transformation encore en construction.
Parmi les défis auxquels le système de santé au Maroc fait face, celui de la pénurie chronique de médecins est de loin le plus ardu. Avec une densité médicale de seulement 8,6 médecins pour 10.000 habitants, bien en deçà des 15,3 préconisés par l’Organisation mondiale de la santé, le chantier de la généralisation de la protection sociale ne sera pas une tâche aisée, les ressources humaines étant l’épine dorsale de cette réforme majeure. Le gouvernement s’est engagé dès lors dans une course effrénée pour combler ce déficit en adoptant une stratégie visant à augmenter le nombre de praticiens. Création de nouvelles facultés, baisse du seuil d’admission, réduction de la durée des études… autant de mesures devant permettre d’augmenter le nombre de lauréats des facultés de médecine. Mais des questions se posent toutefois : quelle place occupe la qualité de la formation dans cette stratégie ? Ne risque-t-on pas de la reléguer au second plan dans cette course vive pour renforcer les effectifs des lauréats ? Certes, il ne faut préjuger de rien, mais dans les facultés, le malaise est d’ores et déjà palpable. Encadrement lacunaire, manque de moyens pédagogiques, étudiants épuisés, enseignants débordés et infrastructures saturées… les signaux d’alarme sont là. Faut-il s’inquiéter ou au contraire faire comme si de rien n’était. Nous avons mené l’enquête pour comprendre les contraintes et les difficultés du système de formation et ses répercussions éventuelles sur la compétence des médecins et, partant, sur l’ensemble du chantier de réforme du secteur de la santé.
Dans les rues de Rabat, Aïcha, 24 ans, originaire de Guinée, porte aujourd'hui une prothèse qui a changé sa vie. Son témoignage, recueilli par l'OIM Maroc, illustre le parcours de milliers de migrants vulnérables. «J'ai toujours eu mal, depuis que je suis toute petite. Mais en Guinée, il n'y avait pas beaucoup de ressources pour me soigner correctement», confie-t-elle. Orpheline, atteinte de drépanocytose et de polyarthrite rhumatoïde, elle fait partie des 36.000 personnes accompagnées par l'Organisation internationale pour les migrations au Maroc en 2024.
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