Fouad Laroui : Le génie arabe est «l’angle mort» dans l'enseignement de la pensée humaine
Durant ses dix années d'études, de la sixième à la terminale, au sein de collèges et lycées «français», Fouad Laroui n'a jamais entendu le nom d'Ibn Al Haytham, Al Bayrouni, Ibn Rochd ou Ibn Sina. Un «angle mort» que l'illustre écrivain trouve «extraordinaire», dans la mesure où l'on parle de l'histoire de la science et de la philosophie qui commence avec la Grèce antique (Parménide, Héraclite, Platon, Aristote, Socrate, etc.), puis il y a cette résurgence qui commence avec Saint Thomas d'Aquin, au XIVe siècle, puis vient l'Humanisme et les Lumières. Et entretemps, au moyen âge, «le monde s'endort !» tel que cela est enseigné aujourd'hui dans l'histoire de la pensée humaine, alors qu'il y avait cette civilisation arabe du VIIIe au XIIe siècle, sous l'empire abbasside et en Andalousie, avec ses savants qui ont apporté une contribution extrêmement précieuse à la science et à la pensée humaine.