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À l’ère du sport business et des plateformes numériques, le succès d’une grande compétition ne se joue plus uniquement sur le terrain, mais aussi dans la capacité à protéger les droits y afférents, à en assurer une exploitation légale. La Coupe d’Afrique des nations 2025, qui débute dans une semaine au Maroc, cristallise ce défi : elle est à la fois une vitrine sportive majeure et un test grandeur nature pour la sécurité audiovisuelle du continent. Conscientes de l’ampleur de la menace que représente un piratage devenu instantané, massif et industriel, les autorités marocaines ont réuni à Rabat, en amont de la compétition, des partenaires internationaux, des régulateurs et des acteurs de l’industrie culturelle dans le cadre d’un séminaire dédié à la lutte contre le piratage audiovisuel. L’objectif : croiser les expertises, renforcer la coopération et consolider les dispositifs de protection des contenus, dans un contexte où le sport en direct est devenu la cible privilégiée des réseaux criminels.
Organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 14e édition des Atlantic Dialogues, forum de réflexion phare du Policy Center for the New South (PCNS), tombe à point nommé pour le Maroc. Depuis plusieurs années, le Royaume cherche à faire de l’Atlantique une «mare nostrum» profitant à tous les États du pourtour et même au-delà, et il se trouve que cette ambition est largement partagée, compte tenu de ses enjeux géostratégiques, mais aussi de ses retombées aux plan économiques et sécuritaires. C’est en tout cas ce qui ressort des échanges que, durant trois jours, leaders, anciens chefs de gouvernement et experts ont eus dans le campus futuriste de l’UM6P à Rabat. Certes, des défis se dressent devant ce vaste projet d’intégration transocéanique : démocratie en perte de légitimité, système éducatif obsolète face à l'IA, fragmentation économique exacerbée par l'intérêt national et bien d’autres points d’achoppement. Mais le Maroc croit dur comme fer en ce projet fédérateur susceptible non pas de redessiner les équilibres des forces, mais au moins de donner à l’Afrique plus de poids dans un monde en pleine recomposition.
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