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Il détruit des carrières et des vies sans jamais laisser de traces visibles. Le pervers narcissique en entreprise agit dans l’ombre, avec un art redoutable de la manipulation. S’il est plus facile à identifier dans les relations de couple, on le décèle encore trop rarement dans un milieu professionnel. Et pourtant, il est bien là – et ses dégâts sont presque invisibles mais dévastateurs. Son pouvoir réside autant dans sa capacité à séduire qu’à diviser. Sous des airs faussement empathiques, il brouille les pistes, distille le doute et isole lentement ses victimes. Pourtant, il est admiré de sa hiérarchie. C’est qu’il passe maître dans l’art de la mystification. Désarmées, vexées subtilement, maltraitées sournoisement, ses victimes, finissent par douter d’elles-mêmes : de leurs compétences, de leur valeur, parfois même de leur santé mentale. Faut-il y voir un trouble pathologique ou une simple forme de méchanceté sournoise ? Comment réagir et, surtout, comment s’en protéger ? À travers trois récits bouleversants, des analyses d’experts et des éclairages juridiques, «Le Matin» explore ce phénomène encore tabou, que ni la loi, ni les procédures administratives internes n’arrivent à cerner et à contrer.
« Je préfère voir les cicatrices sur mon visage plutôt que de le revoir », confie Imane, 26 ans, mère d’un petit garçon. Elle parle de son ex-mari, qu’elle désigne également comme son violeur. Selon son récit, il l’a agressée avec une arme blanche, la blessant grièvement avant qu’elle ne soit transportée d’urgence à l’hôpital de sa ville, Taza, pour y subir une lourde opération. Son visage, marqué par 130 points de suture, reste le témoin de la violence qu’elle a endurée. Aujourd’hui, son vœu le plus cher est de retrouver un visage que son fils puisse regarder sans peur et sans détourner les yeux. Mais son histoire soulève une question brûlante : combien de temps encore faudra-t-il attendre pour garantir aux femmes une protection réelle et efficace au Maroc ?
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